Jimi Hendrix

Jimi Hendrix

Date de naissance 27.11.1942 à Seattle, WA, Etats-Unis d Amérique

Date de décès 18.9.1970 à London, England, Grande-Bretagne

Jimi Hendrix

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James Marshall Hendrix (né Johnny Allen Hendrix le 27 novembre 1942 à Seattle, aux États-Unis, et mort le 18 septembre 1970 à Londres, en Angleterre), plus connu sous le nom de Jimi Hendrix, est un guitariste, auteur-compositeur et chanteur américain, fondateur du groupe anglo-américain The Jimi Hendrix Experience, actif de 1966 à 1970. Malgré une carrière internationale longue de seulement quatre ans, il est considéré comme l'un des plus grands joueurs de guitare électrique et l'un des musiciens les plus importants du XXe siècle.

Jimi Hendrix est l’un des artistes les plus novateurs de la musique populaire de son siècle, notamment en raison de son approche révolutionnaire de son instrument et de ses techniques d’enregistrement originales en studio. Hendrix avait non seulement la particularité d'être un guitariste gaucher, mais aussi de jouer le plus souvent sur une guitare de droitier (donc guitare à l'envers), après avoir remonté ses cordes conformément à cette inversion (il lui arrivait néanmoins d'emprunter une guitare à un droitier et de jouer avec les cordes telles quelles[1]). Improvisateur sortant des sentiers battus, il libéra la guitare solid body de ses contraintes en utilisant les ressources nées de l’amplification, notamment en domestiquant l'effet larsen et en explorant toutes les facettes du maniement de la manette de vibrato ou de la pédale wah-wah.

Son influence dépasse largement le cadre de la musique rock : la plupart des styles musicaux qui se développèrent dans les années 1970 reprirent certains éléments de sa musique ; Miles Davis, notamment, joua ainsi un jazz électrique très marqué par le guitariste[2],[3]. Son décès, survenant après celui de Brian Jones et précédant ceux de Janis Joplin et Jim Morrison participe au mythe fondateur du Club des 27.

Biographie

Origine et jeunesse

Johnny Allen Hendrix naît le 27 novembre 1942 au King County Hospital de Seattle, dans l’État de Washington, aux États-Unis. Il est le premier fils d'un couple Afro-Américains, James Allen « Al » Hendrix (né le 10 juin 1919 au Canada) et de Lucille Hendrix (née Jeter).

La grand-mère paternelle de Jimi, Zenora « Nora » Rose Moore (née le 19 novembre 1883 en Géorgie) de Fanny Moore, originaire de l'Ohio et de Robert Moore Sr., natif de Géorgie, était d'ascendance Cherokee par sa mère ; tandis que son grand-père paternel Bertran Philander Ross Hendrix (né « Hendricks » en 1866), était métis, issu d'une relation extraconjugale entre une femme noire Fanny, et un marchand de grains blanc vivant à Urbana dans l'Ohio, le plus riche homme d'affaires de la région. À cause de ses origines métissées, Ross Hendricks quitta sa région natale en 1896 pour s'installer à Chicago où il fit modifier son patronyme de « Hendricks » en « Hendrix ». Ross et Nora, tous deux comédiens ambulants, se rencontrèrent lors d'une tournée entre Portland et Seattle, ville dans laquelle ils se marièrent en 1912. Puis ils émigrèrent quelques mois plus tard à Vancouver au Canada où ils donnèrent naissance à leurs cinq enfants entre 1912 et 1926 (une fille et quatre garçons dont le père de Jimi). Le 28 novembre 1922, Ross et Nora Hendrix sont officiellement naturalisés et obtiennent la citoyenneté canadienne. Ross est décédé d'une rupture de l'aorte en 1934 et Nora mourut d'un cancer à Vancouver à l'âge de 100 ans en 1984. Après la mort de leur père, les enfants de Ross et Nora partirent dans différentes directions. Le benjamin de la fratrie, Al, le père de Jimi, effectua quelques petit boulots dans la région de Vancouver, avant de se lancer dans une carrière de boxeur qui l'amena à revenir à Seattle en 1936 où il s'installa définitivement en 1940[4].

Les parents de Jimi se sont rencontrés lors d'un bal à Seattle en 1941, lorsque Lucille avait 16 ans[5]. Al Hendrix ne rencontre son fils que trois ans plus tard, car il est pris par ses obligations militaires, cantonné dans une base de l’armée américaine en Oklahoma. Quant à Lucille, incapable d’assumer l’éducation de son fils à cause de son problème d’alcoolisme, elle ne s’en occupe pas. Démobilisé, Al Hendrix récupère Johnny, qu’il rebaptise James Marshall en mémoire de son frère décédé Leon Marshall Hendrix[6], et propose à Lucille de s’installer ensemble. Celle-ci donne naissance à Leon Hendrix en 1948. Cependant, le couple s’entend très mal, ne cesse de se disputer et finit par divorcer le 17 décembre 1951[7],[note 1].

James est profondément affecté par les conditions de pauvreté et la négligence dans lesquelles il a grandi, mais aussi par les troubles familiaux qu’il a vécus dans son enfance, le divorce de ses parents lorsqu’il a neuf ans, et surtout le décès de sa mère, alcoolique, en février 1958. Hendrix est battu à maintes reprises par son père, Al Hendrix, qui souffrait lui aussi de graves problèmes d'alcool. Le fait qu’Hendrix ait vécu son enfance à Seattle explique peut-être la facilité avec laquelle il a réussi à transgresser les diverses barrières raciales ou culturelles. En effet, il a vécu dans un quartier où les échanges entre communautés étaient constants. Certes il y avait de la ségrégation, mais dans des proportions infiniment moindres que dans le Sud[7]. James lui-même est d'ascendance mélangée, noire, blanche et amérindienne.

Son premier instrument de musique est un harmonica offert par son père pour ses 4 ans, mais il s'en lassera vite. Il acquiert alors sa première guitare à 15 ans (une acoustique achetée pour 5 $ à un ami de son père), remplaçant avantageusement le ukulélé à une seule corde que son père lui avait donné après l'avoir surpris en train de jouer avec un balai[8]. Dès lors, il apprend la guitare en autodidacte en y consacrant tout son temps libre. Ses résultats scolaires s'en ressentent rapidement, mais Hendrix a désormais une obsession : devenir musicien[9]. Assez rapidement, le jeune Jimmy (pas encore Jimi) rejoint son premier groupe, The Velvetones. Il se procure sa première guitare électrique, une Supro Ozark 1560S, qu'il utilise avec son groupe suivant The Rocking Kings[10].

En 1961, mêlé à une histoire de voiture volée[11], Hendrix préfère s'enrôler dans l'armée américaine plutôt que de risquer la prison. Il y rencontre le bassiste Billy Cox[12]. En novembre 1962, il obtient le droit de porter l'écusson des Screaming Eagles, la 101e division aéroportée. Affecté à Fort Campbell (Kentucky), Hendrix forme The King Casuals avec Billy Cox à la basse[10],[13]. Hendrix raconte dans une interview[14] qu'il a été réformé en raison d'une blessure à la cheville consécutive à un saut en parachute, mais qu'il aurait aussi simulé un mal de dos. Il existe une controverse sur ce point[15].

Débuts

Hendrix travaille comme guitariste sous le nom de Jimmy dans divers groupes de rhythm and blues qui tournent dans ce qu'on appelle alors le Chitlin' Circuit (le circuit des clubs fréquentés par les Afro-Américains). Il enregistre à l'occasion en tant que musicien de session[16].

Fin 1965, Hendrix joue avec certains musiciens de renom tels que Sam Cooke, Ike & Tina Turner (Kings of Rhythm)[17], les Isley Brothers et surtout Little Richard. Ce dernier estime que Jimi se met trop en avant et décide de se passer de ses services[18]. D'autres infos prétendent que Jimi H. a été licencié par Ike Turner car le groupe "Ike and Tina" exigeait de la précision et que M. Hendrix ne pouvait s’empêcher d'improviser. En 1965, Hendrix rejoint Curtis Knight & The Squires, un groupe new-yorkais sans grande envergure. Le 15 octobre 1965, Hendrix signe un contrat d'enregistrement de trois ans avec un producteur nommé Ed Chalpin, pour seulement 1 $ et 1 % de royalties des ventes des enregistrements effectués avec Curtis Knight. Sans incidence sur le coup, ce contrat a des conséquences désastreuses par la suite[19].

Installé à Greenwich Village, Hendrix décide de jouer sa propre musique et devient le leader de Jimmy James & The Blue Flames. Randy California, futur membre de Spirit, est guitariste au sein de ce groupe. Il n'existe aucun enregistrement amateur de ce groupe. Le témoignage de Mike Bloomfield permet toutefois de se faire une idée de la façon dont Hendrix joue en 1966 ; « La première fois que j'ai vu Jimi jouer, c'était avec Jimmy James & The Blue Flames. Je jouais avec Paul Butterfield et je pensais être le meilleur guitariste du coin ! Je n'avais jamais entendu parler d'Hendrix. Alors quelqu'un m'a dit : « Tu devrais aller écouter le guitariste de John Hammond.» J'étais au Cafe au Go Go et il était au Nite Owl ou au Café Wha?, j'ai traversé la rue et je l'ai vu. Hendrix savait qui j'étais, et ce jour-là, en face de moi, il m'a désintégré. Des bombes H dégringolaient, des missiles téléguidés volaient dans tous les coins - je ne te raconte pas les sons qui sortaient de sa guitare. Tous les sons que je devais l'entendre reproduire plus tard, il les a faits, dans cette pièce, avec une Strat, un Twin, une Maestro Fuzz-Tone, et c'est tout - il jouait à un volume très poussé. »[20]

Il est repéré au Café Wha? par Chas Chandler[21], qui lui propose de venir se faire connaître et d'enregistrer son premier single au Royaume-Uni, alors en pleine effervescence musicale avec des groupes comme les Beatles et les Rolling Stones. Jimi Hendrix aurait accepté à condition de rencontrer celui qui apparaît comme la référence britannique de l'époque à la guitare : Eric Clapton. Sur le chemin, il adopte alors définitivement le nom de Jimi Hendrix (au lieu de Jimmy) sur les conseils de son manager[22].

Il rencontre pour la première fois Clapton lors d'un concert de Cream (le trio qu'il venait de créer avec Ginger Baker et Jack Bruce) le 1er octobre 1966 au Central London Polytechnic. Considéré comme le meilleur guitariste de blues anglais depuis son passage chez John Mayall, Eric Clapton accepte que Jimi Hendrix les rejoigne sur scène (malgré la réticence de Ginger Baker). Dans son autobiographie, Clapton raconte comment Jimi Hendrix a alors interprété le Killing Floor de Howlin' Wolf ; « Il a joué de la guitare avec les dents, derrière la tête, allongé par terre, en faisant le grand écart et d'autres figures. C'était stupéfiant et génial musicalement, pas uniquement un vrai feu d'artifice à contempler. [...] Je pris peur, car, juste au moment où on commençait à trouver notre vitesse de croisière, voilà qu'arrivait un vrai génie. »[23]

The Jimi Hendrix Experience

Peu de temps après son arrivée à Londres, des auditions sont organisées pour trouver les musiciens qui l'accompagneraient. Il recrute dans un premier temps Noel Redding qui postulait pourtant comme guitariste - il ne jouait pas encore de basse alors - au sein des Animals, l'ancien groupe de Chas Chandler.

Peut-être inspiré par Cream, Hendrix décide d'opter pour un trio et s'adjoint les services de Mitch Mitchell. Selon Jon Hiseman (le futur batteur de Colosseum), Mitchell était à ce stade inconnu du cercle des jazzmen de Londres. Amateur d'Elvin Jones et de Max Roach, il officiait auparavant dans un groupe où il n'avait aucune liberté[22].

Impressionné par Hendrix qu'un de ses amis rencontre dans un club londonien, Johnny Hallyday lui propose de roder son nouveau groupe en faisant sa première partie lors des quatre dates suivantes[24] : le 13 octobre 1966 à Évreux[25], le 14 à Nancy, le 15 à Villerupt et surtout le 18 à l'Olympia (Paris). Cette dernière date est importante : Europe 1 proposait alors une émission appelée Musicorama dont l'équipe a enregistré professionnellement la courte performance du Jimi Hendrix Experience[26].

Le 16 décembre 1966, Hey Joe marque les débuts discographiques du Jimi Hendrix Experience. Le single entre dans les charts anglais le 5 janvier 1967[27], et monte même jusqu'à la sixième place. La plupart des biographes s'accordent sur l'intérêt que Chas Chandler, le manager de l'Experience, manifestait pour ce titre avant même de découvrir Jimi Hendrix. C'est donc sans surprise que le choix s'est porté sur la composition de Billy Roberts, que Jimi jouait déjà au Café Wha? avec les Blue Flames[22]. Le 26 décembre, Hendrix compose Purple Haze dans les coulisses d'un club[27], Chas Chandler comprend aussitôt que l'Experience tient là un tube en puissance. Et les faits lui donnent rapidement raison : publié le 17 mars 1967 en Angleterre, le titre rentre dans les charts dès le 23 mars et culmine même à la troisième place. Au-delà du succès commercial, Purple Haze est avant tout une réussite artistique majeure : Hendrix n'est pas seulement le meilleur instrumentiste de la musique rock, il est aussi un compositeur original dont les conceptions sont révolutionnaires[28]. Hendrix n'a pourtant ni l'inventivité mélodique des Beatles, ni la maîtrise harmonique de John Coltrane, mais dès son deuxième single, il crée un univers musical dépassant ses influences, univers dont la singularité est renforcée par sa maîtrise du studio et des effets. Purple Haze ne ressemble à rien de ce qui a été fait auparavant ; l'« Experience » peut véritablement commencer.

Le troisième single du Jimi Hendrix Experience, The Wind Cries Mary, a été enregistré le même jour que le basic track de Purple Haze. En seulement 20 minutes selon Chas Chandler[29] : la réalité est sans doute un peu différente (enregistrer le basic track, le solo et le chant en aussi peu de temps relèverait de l'exploit...), mais il n'en demeure pas moins que ce single est typique de la production de Chas Chandler, et de son mode opératoire : travailler vite et bien[22]. Musicalement, The Wind Cries Mary tranche singulièrement avec les deux premiers singles ; c'est une ballade minimaliste, où se fondent les influences de Bob Dylan et de Curtis Mayfield.

Are You Experienced (1967)

Le premier album du groupe, Are You Experienced, sort le 12 mai 1967. Véritable pierre angulaire de la guitare électrique, il partage les instrumentistes entre anciens et modernes. Considéré comme l'un des meilleurs disques de rock par la critique, il constitue non seulement la base du répertoire de l’Experience, mais aussi du trio Hendrix/Redding/Mitchell. Une prise inédite de I Don't Live Today[30] montre que le guitariste se dirigeait vers une musique plus audacieuse encore, que la production de Chandler a sans doute limité, conscient que les plages trop libres étaient autrement moins vendeuses.

Le 4 juin 1967, Hendrix interprète au Saville Theatre de Londres une version du morceau titre de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, le nouvel album des Beatles publié seulement trois jours auparavant. Paul McCartney et George Harrison, présents dans l'assistance, sont impressionnés par la performance, même si le reste du concert est entaché de problèmes d'ordre technique[22]. C'est sur les bons conseils de Paul McCartney que les organisateurs du Monterey International Pop Festival ont invité le Jimi Hendrix Experience, alors au sommet de sa popularité en Angleterre[31].

Leur performance du 18 juin 1967 est historique ; de virtuellement inconnu aux États-Unis, le groupe est rapidement devenu culte dans les cercles rock, à défaut d'être véritablement connu du grand public[22]. Immortalisée par le film de D. A. Pennebaker, la réputation de showman de Jimi Hendrix était faite pour les années à venir. Pour le meilleur et pour le pire. Car si Monterey est certainement l'un des meilleurs concerts de rock de tous les temps, Jimi Hendrix dégrade son image auprès des musiciens « sérieux » qui le prennent pour un frimeur (même si un Miles Davis ne s’arrête pas à ça[32]), mais aussi vis-à-vis du public qui attend de lui plus souvent un show qu’une performance strictement musicale. Une image particulière reste dans les mémoires ; le moment où il sacrifie sa Stratocaster en l'immolant par le feu avant de la fracasser sur le sol, rite qu'il effectue pour la première fois, sur les conseils du journaliste Keith Altham, le 31 mars 1967 sur la scène du London Astoria sur le titre Fire (brûlé légèrement aux deux mains à cette occasion, il doit être hospitalisé) et qu'il reproduit à la fin du festival de Monterey[33]. Dans l'album Zoot Allures Zappa joue sur la guitare que Jimi Hendrix a brûlée en 1967 sur la scène du Finsbury Astoria à Londres[34]. Après l'avoir récupérée, Zappa l'avait laissée plusieurs années en souvenir dans le garage de ses parents avant de la faire restaurer.[note 2]

Le groupe enregistre ensuite Burning of the Midnight Lamp, son single suivant, avant d'assurer la première partie des Monkees lors de sa tournée américaine de l'été 1967, à la suite d'une très mauvaise appréciation des publics respectifs des deux groupes par Mike Jeffery, l'autre manager de l'Experience. Le groupe ne remplit toutefois pas ses obligations contractuelles et quitte la tournée avant son terme en prétextant la plainte des Daughters of the American Revolution, une ligue de morale, selon laquelle Hendrix serait trop érotique pour les jeunes fans des Monkees[36].

Axis: Bold As Love et Smash Hits (1967-1968)

Après une série de concerts, le groupe enregistre à Londres de nouvelles compositions qui donnent la matière du deuxième album du groupe, Axis: Bold as Love, publié en décembre 1967. C'est un album très différent de l'opus précédent : Hendrix se concentre ici sur ses talents de guitariste rythmique et d'auteur-compositeur. L'influence de la production de Chas Chandler est encore très présente ; la plupart des titres ne dépassent pas les trois minutes[27]. Dans la foulée, Hendrix enregistre à Londres une reprise du All Along the Watchtower de Bob Dylan. Après une tournée américaine, Hendrix décide de continuer l'enregistrement de son troisième album au Record Plant, à New York. Hendrix tire profit au maximum des progrès technologiques de l’époque : Electric Ladyland est enregistré sur un 16 pistes, laissant à son créateur une liberté orchestrale alors inespérée[27]. Hendrix, peu conventionnel dans sa manière de travailler, convie qui veut bien venir en studio… où les ingénieurs du son doivent presque s’excuser de prendre leur place[27]. Lors de l'enregistrement de Gypsy Eyes, Chas Chandler jette l’éponge : Hendrix est désormais son propre producteur[27]. Cet enregistrement marque aussi une nette détérioration des rapports qu'il entretient avec Noel Redding, son bassiste. Ce dernier se plaint du peu de place que son leader lui laisse au sein du groupe, mais aussi de la tournure que prennent les sessions, où Hendrix ne semble jamais satisfait des prises qu'il enregistre. Noel Redding ne joue d'ailleurs que sur quelques titres du dernier album de l'Experience[22].

Le 7 mars 1968, l'Experience se produit au Steve Paul's Scene où ils exécutent un set assez peu habituel (composé essentiellement de reprises) et se voient contraints de jouer avec un Jim Morrison ivre perturbant le bon déroulement du concert, s'étant invité sur la scène. Smash Hits est la première compilation de l'Experience. Elle sort en avril 1968 en Angleterre, elle sortira l'année suivante aux États-Unis. En studio, Hendrix ne se limite pas aux seuls membres de l'Experience et multiplie les rencontres avec des musiciens réputés (Steve Winwood, Chris Wood, Buddy Miles, Jack Casady et Al Kooper) qui se joignent à lui sur des compositions variées et d'une rare richesse : Voodoo Child (Slight Return) et 1983... (A Merman I Should Turn to Be) figurent parmi les œuvres les plus ambitieuses de sa carrière[27].

Electric Ladyland (1968)

Electric Ladyland est le troisième album de Jimi et le dernier de l'Experience, il sort le 25 octobre 1968. L'album concept de Jimi Hendrix est initialement présenté sous la forme d’un double LP. Electric Ladyland est généralement considéré comme son album le plus abouti. Les concerts de l'Experience évoluent au fil des mois. Centrés sur les chansons aux débuts du groupe[37], ils sont désormais le théâtre de longues improvisations dépassant souvent les dix minutes[38]. Les rapports au sein du groupe continuent à se détériorer et les sessions d'enregistrement suivantes ne donnent plus que de longues jams informelles plutôt que des compositions achevées publiables sur un disque de rock[27].

Gypsy Sun & Rainbows (1969)

Greatest Hits peut être considéré comme la version française de Smash Hits. En France, au dos de la pochette du vinyl figure la mention : « Jimi Hendrix, Chant américain ». Cette compilation sera rééditée en 1975 sous le nom de : Jimi Hendrix / 6 Greatest Hits. Le 3 mai 1969, le Jimi Hendrix Experience arrive à 9 heures et demie à l'aéroport international de Pearson à Toronto (Ontario, Canada). Les douanes canadiennes trouvent dans l'un des sacs du guitariste des substances illicites ; il est aussitôt arrêté puis emmené au siège de la police dans le centre-ville de Toronto. Il est libéré contre une caution de 10 000 dollars en espèces et doit comparaître devant le tribunal de Toronto le 5 mai. Les conséquences de cet incident sont désastreuses : Hendrix vivra avec la crainte d'un emprisonnement jusqu'à la fin de l'année 1969[39].

Après une ultime tournée américaine au printemps 1969, le groupe se sépare après sa performance de Denver, le 29 juin 1969[40]. Début juillet 1969, Jimi Hendrix est invité à deux émissions importantes ; le Dick Cavett Show puis le Tonight Show. Il est accompagné par Billy Cox lors de la seconde émission. En fait, cela fait déjà plusieurs semaines qu'il répète et enregistre avec son ancien ami de l'armée. Dans la perspective d'un nouvel album studio, Hendrix s'installe à la Shokan House, à l'écart de l'agitation rencontrée à New York, afin de se concentrer sur son nouveau projet[22] : le Gypsy Sun & Rainbows. En plus de Billy Cox, il rassemble autour de lui Larry Lee à la guitare (qu'il connaît depuis 1963[11]), Juma Sultan et Jerry Velez aux percussions. Hendrix était manifestement intéressé par l'idée de jouer avec des percussionnistes : les percussionnistes de Santana ont ainsi participé à la jam du Tinker Street Cinema début août 1969[41]. La musique produite par le groupe se démarque du rock psychédélique de l'Experience, notamment par les formes musicales plus libres que le groupe expérimente. Mitch Mitchell retrouve Hendrix durant l'été et devient le batteur du groupe.

Au mois d'août 1969, Jimi Hendrix est l'une des têtes d'affiche du Festival de Woodstock. Il se produit le dernier jour. Malgré le retard pris par le festival, le management de Jimi Hendrix refuse de changer l'ordre d'entrée en scène des groupes. Sans le film, la performance de Jimi Hendrix ne serait certainement pas devenue légendaire : le Gypsy Sun & Rainbows n'entre en scène que le matin du lundi 18 août 1969, ce qui explique un public clairsemé lorsqu'il se produit. Il est primordial de souligner que les mixages des différentes versions audio et vidéo[42] mettent presque systématiquement le trio Hendrix/Cox/Mitchell en avant. Larry Lee est légèrement audible. Quant aux deux percussionnistes, ils sont quasi inaudibles d’un bout à l’autre. Juma Sultan regrettera amèrement le mixage power trio du Gypsy Sun & Rainbows, trouvant dommage d'avoir supprimé le foisonnement de percussions qui accompagne Star Spangled Banner[43]. Inversement, John McDermott défend que le jeu foisonnant de Mitch Mitchell ne se marie pas bien avec celui des deux percussionnistes. Larry Lee revenait alors du Viêt Nam, et n'était certainement pas prêt à un tel évènement : seul son chant opère convenablement. Les deux titres qu'il chante lors de ce concert n'ont toutefois jamais eu les honneurs d'une publication officielle. Si les enregistrements pirates[44] de la performance du Gypsy Sun & Rainbows montrent que le groupe n'était pas toujours en place, il n'empêche que la seconde partie du concert, portée à bout de bras par un Hendrix pourtant épuisé[45], reste l'un des plus grands moments d'improvisation de la musique rock. L'interprétation de l'hymne américain par le guitariste, véritable Guernica musical est le point d'orgue du festival. Plus proche ici du free jazz que de la musique rock, son approche de la guitare y est totalement révolutionnaire. D'autres guitaristes avaient utilisé le vibrato ou le feedback (comme Jeff Beck au sein des Yardbirds) avant lui. Mais il est le premier à avoir construit un langage inédit reprenant toutes ces techniques comme vocabulaire. Le passage central montre une vision musicale allant largement au-delà de genres établis comme le blues ou le rock : cris, bombes, Hendrix plonge avec sa musique dans l'univers de ses contemporains. Sa maîtrise du feedback sur les ultimes notes montre sa maîtrise des effets sonores (diversité des choix et réactivité instantanée). Avec Star Spangled Banner, Hendrix cristallise toute l'ambiguïté de l'intervention militaire des États-Unis au Viêt Nam.

Le groupe se sépare après quelques séances en studio peu productives (aucun album ne sera tiré de ces séances) et deux autres concerts début septembre. Mitch Mitchell[46] et Billy Cox[27] s'accordent sur le fait que le groupe ne progressait pas musicalement.

Band of Gypsys (1970)

Pour la Saint-Sylvestre 1969, au Fillmore East de New York, c'est avec une nouvelle formation que Jimi Hendrix se produit. Le Band of Gypsys est un trio entièrement afro-américain composé de Billy Cox et du batteur Buddy Miles. Jimi Hendrix y dévoile une évolution vers un jeu plus funk et y donne quatre concerts à l'occasion du nouvel an 1970 (les 31 décembre 1969 et le 1er janvier 1970, avec deux concerts par jour). Un album Live, Band of Gypsys, en est tiré : ce sera le dernier album publié de son vivant. La presse rock a été globalement déçue par une œuvre qui marquait, selon elle, un recul créatif vis-à-vis du troisième album de l'Experience (via un retour au rhythm and blues), et qui n'aurait pas dû sortir, de l'avis de Jimi Hendrix lui-même : « Je n’étais pas trop satisfait de l’album Band of Gypsys. Si ça n’avait tenu qu’à moi, je ne l’aurais jamais sorti[47]. » L'album est en effet né de problèmes juridiques et non de la volonté initiale du musicien. Inversement, beaucoup voient dans le Band of Gypsys un groupe fondateur jetant les bases de nombreux courants musicaux des années 1970 : rock funk (Parliament/Funkadelic), jazz rock (Miles Davis, Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin), etc. Miles Davis note d'ailleurs dans son autobiobraphie[48] que c'est le groupe de Jimi Hendrix qu'il préférait. Durant les années 2000, la famille Hendrix publiera un double album contenant des enregistrements inédits tirés de cette série de concerts contenant d'excellentes versions.

Le 28 janvier 1970, lors d'un concert donné au Madison Square Garden, dans le cadre du Winter Festival For Peace, le Band of Gypsys doit se produire gratuitement, afin de soutenir des opposants à la guerre du Viêt Nam. Le groupe monte sur scène vers trois heures du matin, dans ce qui s'avèrera être sa dernière performance, et peut-être le plus gros fiasco de toute la carrière de Jimi Hendrix. Après avoir présenté les membres de son groupe, alors qu'une jeune femme réclame Foxy Lady, Hendrix lui répond que « Foxy Lady est assise par là, en sous-vêtement jaunes, sales et tachés de sang. » Le groupe se lance alors dans une version particulièrement peu inspirée de Who Knows. Selon tous les témoins présents ce soir-là, Hendrix n'était pas en état de monter sur scène. Johnny Winter confiera par la suite que, pour lui, « c'était comme s'il était déjà mort. »[49] Manifestement, Hendrix n'est pas dans son état normal : sur Who Knows, contrairement à son habitude, il ne mélange pas guitare et chant. La version qui suit de Earth Blues est encore moins convaincante, Hendrix interpelant ainsi le public alors qu'il s'arrête de jouer : « C'est ce qui arrive lorsque la Terre baise avec l'Espace, n'oubliez jamais ça. Voilà ce qui arrive[50]! » Buddy Miles tenta de calmer le jeu, faisant face à la stupéfaction de l'audience en promettant un retour sur scène qui n'arrivera pas : Hendrix débranche sa Stratocaster et quitte définitivement la scène, laissant à Buddy Miles le soin de gérer la foule. Aujourd'hui encore, la controverse historique reste entière sur ce qui s'est véritablement passé cette nuit-là au Madison Square Garden. Mike Jeffery profita de l'occasion pour virer sur le champ Buddy Miles... ce dernier accusant le manager d'avoir donné à Hendrix une dose de LSD le rendant dans l'incapacité de jouer. D'autres mettent en cause Devon Wilson, une des petites amies de Hendrix. On ne saura probablement jamais le fin mot de l'histoire[51].

Lors de son interview du 4 février 1970, menée par John Burks pour Rolling Stone (à l'initiative de Mike Jeffery), Hendrix reviendra sur la performance du Madison Square Garden : « C'est comme la fin d'un commencement ou quelque chose comme ça, je pense que le Madison Square Garden est comme la fin d'un long conte de fées. Ce qui est génial [...]. En ce qui me concerne, le Band of Gypsys était formidable. [...] C'est juste histoire de changer de tête, de se renouveler. [...] J'étais très fatigué. » Il précisa ensuite qu'il avait affronté la plus grande guerre intérieure de toute sa vie, et que « ce n'était pas l'endroit pour le faire. »

Hendrix/Cox/Mitchell

Le concert donné le 25 avril 1970 au L.A. Forum marque le retour de Jimi Hendrix sur le devant de la scène : c'est la première de ce qui s'avèrera son ultime tournée américaine (le Cry of Love Tour). Première d'autant plus importante que c'est avec un nouveau groupe que Jimi Hendrix se présente : si Billy Cox est toujours à la basse, Mitch Mitchell est de retour à la batterie. Contrairement à ce que l'interview donnée en février 1970 à John Burks aurait pu faire croire, Jimi Hendrix n'a pas reformé l'Experience avec ses membres d'origine. Le nom de cette formation est d'ailleurs toujours sujet à caution ; « Jimi Hendrix Experience » selon Billy Cox, « Cry of Love Band » pour d'autres, Jimi Hendrix semble n'avoir jamais véritablement clarifié ce point.

Cette tournée marque aussi une reprise en main de sa carrière : Hendrix enregistre en semaine son nouvel album studio et se produit en concert le week-end, afin de financer les travaux de construction de l'Electric Lady, son propre studio (à parts égales avec Mike Jeffery). Le rythme de cette tournée, autrement plus raisonnable que celui des tournée US précédentes, n'est pas étranger à la qualité tant des sessions studio que des concerts. Les critiques, biographes et journalistes tendent à décrire cette tournée dans des termes pour le moins mitigés... Pourtant, ainsi que John McDermott le souligne dans Setting The Record Straight, la tournée américaine de 1970 marque le retour d'une grande créativité.

Selon Billy Cox, Hendrix n'arrêtait pas de setlists précises[52] : il se contentait de préciser uniquement les premiers titres qu'ils allaient jouer. Le répertoire du groupe est d'ailleurs nettement moins stéréotypé que celui de l'Experience. Jimi Hendrix inaugure le 15 juin 1970 son propre studio d'enregistrement à New York, Electric Lady. Selon la plupart des témoignages, Hendrix aborde les séances avec plus de sérieux que par le passé, même si ses sautes d'humeur et sa relation avec Devon Wilson compliquaient parfois leur bon déroulement[53]. Après des mois de chaos personnel et de doutes artistiques, Hendrix retrouve son inspiration et progresse dans la création de son quatrième album studio. Les sessions comme celles du 1er juillet 1970[54] montrent son renouveau artistique. Sa musique est nettement plus rythmique, plus composée. Hendrix l'architecte prend le pas sur Hendrix l'instrumentiste. La guitare sert le discours, et non l'inverse.

Hendrix n'aura toutefois pas le temps de terminer ce quatrième album, dont le matériel sera publié dans un premier temps sur The Cry of Love, Rainbow Bridge - Original Motion Picture Sound Track (1971), War Heroes (1972) et Loose Ends (1973). Voodoo Soup (1995) et First Rays of the New Rising Sun (1997) présenteront la vision que les producteurs ultérieurs de Hendrix avaient de cet ultime album. Historic Performances Recorded at the Monterey International Pop Festival sort le 26 août 1970 par Reprise Records aux États-Unis et par Atlantic Records en France. L'album présente plusieurs chansons issues des concerts d'Otis Redding et de l'Experience au Monterey International Pop Festival le 18 juin 1967. Le concert dans son intégralité ne sera publié qu'en 1986 sur l'album Jimi Plays Monterey puis en 2007 sur Live at Monterey.

Afin de financer le studio qu'il vient d'inaugurer officiellement, Hendrix accepte à contrecœur de se lancer dans ce qui s'avèrera être son ultime tournée européenne. Son trio se produit notamment le 30 août au festival de l'île de Wight, au sud de l'Angleterre.

« Pour être franc, c’était un mauvais concert. Je ne peux pas dire si le cœur de Jimi y était. Une chose est certaine, rétrospectivement, c’est que nous aurions vraiment dû répéter une fois. C'est étrange parce que le groupe jouait tellement bien, il était réglé comme une horloge. À ce stade, nous étions tous confiants vis-à-vis de nos jeux respectifs. Il n’y avait aucune raison que le concert soit peu réjouissant. Mais le feeling n’était pas au rendez-vous. » en dira Mitch Mitchell[55].

La performance du 2 septembre 1970 (Aarhus) est pire encore : Hendrix quitte la scène après seulement quelques titres. Hendrix semble très déprimé, et consomme beaucoup de drogues[11]. Il déclare dans un entretien que « Je ne suis pas sûr que j’atteindrai vingt-huit ans. Je veux dire qu’au moment où musicalement, je sentirai que je n’ai plus rien à donner, je ne serai plus de ce monde[56]. » La tournée n'est toutefois pas aussi mauvaise que ces deux évènements pourraient le laisser penser : les concerts des 1er (Göteborg) et 3 septembre 1970 (Copenhague) sont en effet remarquables[57]. La santé de Billy Cox oblige toutefois le management du groupe à annuler le reste de la tournée : le concert donné sur l'île de Fehmarn (en Allemagne) dans le cadre du Love and Peace Festival le 6 septembre 1970 sera le dernier du trio.

Hendrix regagne Londres, et donne son dernier entretien le 11 septembre 1970. Le 16 septembre 1970, Hendrix rejoint War, le nouveau groupe d'Eric Burdon, au Ronnie Scott's et joue sur deux titres, qui constituent les ultimes enregistrements amateurs du guitariste[58]. Le 17 septembre, veille de sa mort, Hendrix pose pour des photos qui auraient du constituer le recto de son prochain album : First Rays of the New Rising Sun. Les chansons de cet opus ne seront officiellement publiées qu'en 1971 sur l'album posthume The Cry of Love et en 1997 sur First Rays of the New Rising Sun.

Mort

Le vendredi 18 septembre 1970, Hendrix est retrouvé mort au Samarkand Hotel (Londres). Les circonstances exactes de sa mort sont incertaines, mais il est probablement mort asphyxié par son vomi, consécutivement à un abus de barbituriques (Vesparax) lié à une prise d'alcool[59]. Néanmoins, James Tappy Wright, son ancien assistant, affirme en 2009 qu'Hendrix aurait été assassiné par son manager Michael Jeffery qui lui aurait fait ingurgiter de force des pilules et de l'alcool[60]. Il est enterré à Seattle, sa ville natale, le 1er octobre 1970, en dépit de sa volonté d'être inhumé à Londres. Il est entré dans le Club des 27 regroupant les figures de la musique décédées à vingt-sept ans.

Albums posthumes

En mars 1971, sort le premier album posthume de Hendrix : The Cry of Love. Cet album contient les derniers enregistrements studios de Hendrix qui auraient dû figurer sur First Rays of the New Rising Sun qui ne sortira qu'en 1997. Alors qu'Alan Douglas venait de rééditer les versions remastérisées des trois albums studio de l'Experience, il écarta The Cry of Love et décida de le remplacer par Voodoo Soup. Contenant en plus un inédit The New Rising Sun et un mixage différent des autres chansons de l'album. En 1997, la troisième version du dernier album de Hendrix est publié sous son titre original First Rays of the New Rising Sun.

Influences

« Pour jouer le Rhythm & Blues, Hendrix était de loin le plus grand expert que j'ai pu entendre dans le style de musique développé par Bobby Womack, Curtis Mayfield et Eric Gale, entre autres. J'ai l'impression qu'il n'y avait aucun style de guitare qu'il n'ait soit entendu, soit étudié, y compris la guitare hawaïenne et la dobro. Dans son jeu, on pouvait clairement entendre Curtis Mayfield, Wes Montgomery, Albert King, B.B. King et Muddy Waters. Jimi était le plus black des guitaristes. Sa musique émanait des formes musicales les plus anciennes, pré-blues, comme ce qu'on chante pendant le travail de la terre ou les mélodies gospel. D'après ce que j'ai pu recueillir, il n'y avait pas de genre de musique noire qu'il n'ait écouté ou étudié, mais il aimait surtout les formes anciennes de la musique noire, et ça transpirait de son jeu. On a souvent parlé de Son House et de vieux bluesmen, mais ce qui l'épatait, c'était les vieux disques de Muddy Waters et John Lee Hooker où la guitare est énormément amplifiée par le studio, pour lui donner une présence qu'elle n'avait pas en réalité. Il connaissait ça : on peut entendre tous les trucs de John Lee Hooker et Muddy Waters sur la version longue de Voodoo Child (Electric Ladyland). Je ne l'ai jamais entendu jouer quoi que ce soit qui ressemble à du jazz, mais je l'ai entendu jouer comme Mahavishnu (John McLaughlin). Il cherchait à jouer des mélodies avec un sustain permanent ; il était plongé dans le feedback depuis les Yardbirds et autres groupes anglais. Je crois même l'avoir entendu parler de Beck's Bolero. »

— Mike Bloomfield, Série Guitare & Claviers 1990

Le blues constitue la base du vocabulaire guitaristique utilisé par Jimi Hendrix. Il reprend les techniques des grands bluesmen qui permettent de développer un jeu expressif, mais aussi leur langage harmonique où l'ambiguïté majeur/mineur joue un rôle important. Il est difficile d'établir une liste exhaustive des guitaristes de blues ayant influencé Hendrix. On peut toutefois se faire une idée assez précise de ses principales influences via les reprises qu'il joua en concert ou en club, mais aussi des entretiens qu'il accorda : Albert King (Born Under a Bad Sign[61]), B.B. King (Rock Me Baby[62]), Elmore James (Bleeding Heart[63]), Hubert Sumlin, le guitariste de Howlin' Wolf (Killing Floor[62]), Freddie King (San-Ho-Zay[64]), Muddy Waters (Hoochie Koochie Man & Catfish Blues[65]), Albert Collins (Drivin' South[65]), mais aussi Buddy Guy, John Lee Hooker ou Robert Johnson. Le 9 octobre 1967 à Paris à l'Olympia, il interpelle ainsi le public ; « Avez-vous entendu parler de Muddy Waters ? Et de John Lee Hooker ? »[66]

Son style de guitare rythmique, tel qu'on peut l'entendre sur Little Wing ou Bold as Love, est inspiré, en plus complexe, de celui développé par Curtis Mayfield, reconnu par Hendrix comme l'une de ses influences majeures[22].

Bob Dylan, dont il reprendra plusieurs morceaux (All Along the Watchtower, Like a Rolling Stone, Drifter's Escape et Can You Please Crawl Out Your Window), influencera Hendrix en tant qu'auteur, mais aussi en tant que chanteur : la technique vocale limitée de ce dernier lui donnera confiance en sa propre voix[22].

Hendrix est aussi influencé par le rock anglais. D'une part, il reprit le Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles à plusieurs reprises, mais il poussa plus loin des idées développées sur l'album Revolver publié en 1966 : certaines bandes sont passées à l'envers sur Tomorrow Never Knows, dont Hendrix reprendra le thème[67] en concert. Le titre Are You Experienced reprend ce type de procédé, de façon encore plus poussée. Hendrix reprit à plusieurs reprises Sunshine of Your Love de Cream (citant régulièrement le solo de Clapton) et s'est peut-être inspiré du feedback tel que Jeff Beck l'utilisait au sein des Yardbirds. Il utilise d'ailleurs le riff du Rice Pudding du Jeff Beck Group pour conclure l'une de ses compositions (In From the Storm). Enfin, il n'est pas exclu que Jimi Hendrix ait été influencé par les prestations scéniques des Who, dont Pete Townshend, le guitariste, utilisait des amplis Marshall avant lui.

Au cours des dernières années de sa vie, Hendrix s'intéresse de plus en plus au jazz, jouant avec Roland Kirk, enregistrant avec Larry Young[68], John McLaughlin et Dave Holland[69], qui participèrent aux premiers enregistrements électriques de Miles Davis, avec lequel Hendrix commençait à entretenir certains rapports[48]. À la fin de sa vie, il avait prévu d'enregistrer avec Gil Evans[22]. À l'écoute de sa version de l'hymne américain ou de « Machine Gun », il est difficile de ne pas faire le lien avec le free jazz et sa volonté de libérer l'improvisateur des contraintes harmoniques et rythmiques.

Héritage

Œuvre

Jimi Hendrix n'a publié de son vivant que quatre albums (trois albums studio et un album en public) : Are You Experienced, Axis: Bold as Love, Electric Ladyland et le Band of Gypsys. Ces quatre albums sont des classiques de la musique rock. Mais il laisse derrière lui des centaines d'heures d'enregistrements, de natures très diverses : compositions sur lesquelles il travaillait dans la perspective de publier son quatrième album studio, ébauches plus ou moins embryonnaires de compositions en devenir, démos personnelles enregistrées chez lui, jams en studio ou en concert, concerts enregistrés professionnellement ou par des amateurs.

La qualité de ces enregistrements, tant musicale que technique, est tout à fait variable. La discographie officielle de Jimi Hendrix est particulièrement complexe, et très inégale : certains albums ont été publiés en dépit de toute considération artistique[70]. Parmi les albums posthumes salués majoritairement par la critique et les amateurs on trouve : The Cry of Love (dont on retrouve l'intégralité du matériel sur First Rays of the New Rising Sun), Rainbow Bridge - Original Motion Picture Sound Track et Blues pour les albums studio, Live at Monterey, les enregistrements consacrés au concert du Royal Albert Hall du 24 février 1969, Live at Woodstock et Live at Berkeley pour les albums en concert.

Popularisation de la guitare électrique

« Je me revois attendant anxieusement de voir Jimi jouer de près car, pour l’avoir vu en concert, je pensais qu’il devait avoir un truc mystérieux construit dans sa guitare afin d’obtenir tous ces incroyables sons. J’ai vite découvert qu’en fait, il n’utilisait qu’une vieille Strat et des amplis Marshall. Il avait quelques gadgets comme l’UniVibe, la Fuzz Face et la Cry Baby, mais tous ces articles étaient disponibles partout dans le commerce. La magie, à vrai dire, provenait uniquement de ses doigts. »

— Harvey Mandel, Hors Série Guitare & Claviers 1990

Hendrix a révolutionné l'approche de la guitare électrique, notamment par son utilisation des pédales d'effet et des ressources de l'amplification. Au début de l'Experience, il combine la saturation des amplificateurs à lampes (en jouant à un haut volume sonore) avec la Fuzz Face, une pédale de saturation provoquant un fort écrêtage du son. Cela lui permettait de générer du feedback (dû au larsen de ses amplificateurs) qu'il pouvait contrôler en temps réel grâce à son levier de vibrato ou sa technique de main droite. Roger Mayer construira pour lui l'Octavia (une pédale de saturation jouant sur les fréquences en doublant à l'octave supérieure) qu'il utilisera dès l'enregistrement de Purple Haze, puis avec le Band of Gypsys. Hendrix est l'un des premiers à utiliser la pédale wah-wah (en 1967). Il est selon Larry Coryell « le premier à l'avoir abordée sérieusement et à y avoir passé des heures de pratique. » En concert, Hendrix n'utilisait toutefois qu'un nombre réduit d'effets, y compris en 1970 : une wah wah Vox, l'Octavia de Roger Mayer, la Fuzz Face Arbiter et l'Uni-Vibe. En studio, Hendrix élargira sa palette de timbres avec l'aide de son ingénieur du son habituel, le Britannique Eddie Kramer, qui contribua à l'élaboration du phasing, mais aussi au fait de passer les bandes à l'envers.

Comme le dit Rolling Stone magazine : « Au-delà de ça, si Hendrix fascinait tant, c'est bien parce qu'il ne donnait jamais le sentiment d'interpréter, mais bel et bien de toujours incarner, de faire corps avec cette musique qui lui venait "d'on ne sait où » et qu'il avait tant de mal à traduire, même guitare en main, lui qui regrettait si souvent ne pas savoir lire la musique. Ne déclarait-il pas en mars 1970 à Rolling Stone : « La plupart du temps, je suis couché, c'est comme un rêve éveillé et j'entends toute cette musique. Et si je prends une guitare pour essayer de traduire tout ce que j'entends, ça fout tout en l'air. Je ne suis pas assez bon à la guitare pour rassembler toute cette musique..." Pas assez bon à la guitare? Et le pire c'est qu'il devait en être persuadé[71]... »

Il a été élu meilleur guitariste de tous les temps par le magazine américain Rolling Stone dans le classement des 100 Meilleurs guitaristes de tous les temps (en 2003)[72].

Impact sur ses contemporains

  • « Jimi m'a influencé, comme il a, je pense, influencé tous les guitaristes. Il était révolutionnaire. Et, tandis que nous expérimentions tous dans les années 1960 avec le feedback et ces grands amplis, recherchant de nouvelles manières de jouer de la guitare électrique, avec la Stratocaster et le Marshall, Jimi a tout mis en place. Je veux dire, il a… qu'il a mis tout le monde sur sa voie. Il a eu l'effet le plus profond, et durable, parce que l'effet de Jimi Hendrix sur les guitaristes est toujours là aujourd'hui. »[73] (John McLaughlin)
  • « Je me souviens de lui jouant au Saville Theatre un dimanche soir, le 4 juin 1967. Le rideau s'est ouvert et Jimi a démarré son show par la chanson "Sgt. Pepper". Notre disque n'était sorti que le jeudi d'avant. Alors, c'était vraiment un beau compliment ! Je crois que ce fut l'un des plus grands honneurs que l'on m'ait fait [74] dans toute ma carrière. »[75] (Paul McCartney)
  • « Pourquoi Jimi Hendrix est-il toujours présent ? Il était si bon. Il ne faisait qu'un avec son instrument. Personne d'autre n'a amené la guitare électrique à ce niveau, et surtout depuis. Il était à des coudées au-dessus de tous. Il était complètement parti. Si aquatique, développant ces belles choses à partir du feedback. Pour le dingue de guitare que je suis, il représentait le maximum. »[76] (Neil Young)
  • « Très peu de gens jouent vite et intensément. La plupart jouent vite et vide. Mais Coltrane jouait vite et profond, tout comme Charlie Parker, et tout comme Jimi. » (Carlos Santana)
  • « Je reviens toujours à la musique de Jimi et je ne finis pas d'y découvrir de nouvelles possibilités. Chaque fois que j'écoute ses disques, j'y trouve quelque chose de nouveau. C'est à ça qu'on reconnaît un grand compositeur. »[77] (Gil Evans)
  • « C'est le plus grand musicien que j'ai connu »[78] (B. B. King)
  • « Toutes les fois que j'ai vu Jimi jouer, c'était la concrétisation de ce que j'aurais dû être et que je n'étais pas. »[49] (Mike Bloomfield)
  • « S'il ne reste qu'un nom dans toute l'histoire du rock'n'roll dans cent ans, ne cherchez pas, ce sera forcément Jimi Hendrix. »[78] (Pete Townshend)
  • « Ce que je trouvais stimulant chez lui, c’était son attitude intensément autocritique envers sa musique. Il avait un don énorme et une technique extraordinaire, comme quelqu’un qui passait ses journées entières à jouer et à s’entraîner, et pourtant il n’en semblait pas conscient. »[23] (Eric Clapton)
  • « La disparition de Jimi m'a bouleversé. Il était si jeune et avait un tel avenir. »[79] (Miles Davis)
  • « Hendrix est un des personnages les plus révolutionnaires de la culture pop, musicalement et sociologiquement parlant. Le public féminin trouve Hendrix beau (peut-être un peu épouvantable), mais en tout cas sexy. Le public masculin pense qu'il est un guitariste et un chanteur phénoménal. Les types semblent aimer le fait que leurs petites amies soient sexuellement attirées par Hendrix. Très peu sont froissés par son charme ou l'envient. Ils renoncent ou alors ils se payent une Fender Stratocaster, une pédale wah wah et quatre amplis Marshall. »[78] (Frank Zappa)

Postérité du musicien

Le 9 septembre 1970, soit dix jours avant la mort d'Hendrix[80], Eric Clapton enregistre avec Duane Allman une remarquable version de Little Wing. Elle sera publiée trois mois plus tard sur Layla and Other Assorted Love Songs, l'album studio de Derek and the Dominos.

Par la suite, Hendrix sera repris par de nombreux musiciens dans des styles musicaux très différents :

Il importe toutefois de ne pas se limiter aux seules reprises du guitariste. En effet, l’impact de Hendrix fut immédiat et facile à mesurer : il suffit d’écouter les albums publiés avant son arrivée à Londres pour comprendre son influence sur la guitare électrique. Les enregistrements pirates de Cream montrent par exemple un Eric Clapton s’essayant sans succès aux techniques développées par Hendrix[81].

Un concert hommage à Hendrix fut organisé dans les années 1990 avec les anciens membres de son groupe ainsi que Slash, jouant Hey Joe de manière plus blues. En décembre 2011, Paul McCartney lui rend un hommage appuyé en interprétant Purple Haze (à Stockholm) et Foxy Lady (à Manchester). La France n'est pas en reste : du 14 au 22 septembre 1990, le festival Jimi's Back se déroula à Paris avec en point d'orgue la soirée du 15 à l'Olympia où treize artistes rendirent hommage au guitariste. Parmi eux les regrettés Noel Redding et Randy California ainsi que côté français : Paul Personne, Louis Bertignac et Axel Bauer entre autres. Il est la principale influence de guitaristes comme Tommy Bolin et Robin Trower, qui s’inspirera même de son style de composition[82]. Certains musiciens ont repris à leur compte les apports musicaux de Jimi Hendrix tout en produisant une musique très personnelle. Frank Zappa reprendra à son compte les techniques élaborées par Hendrix sans jamais perdre sa personnalité musicale. Enfin, son influence sur la première période électrique de Miles Davis est évidente sur certains de ses albums, où l’ombre du guitariste plane par moments : A Tribute to Jack Johnson, et plus encore Agharta ou Pangaea.

Il a aussi probablement influencé Prince[réf. souhaitée] et Lenny Kravitz[83].

Thèmes et idées

De nombreux thèmes traversent ses chansons, tels la liberté ou les filles. Certaines de ses idées aussi, qu'il a parfois pu expliciter lors d'interview.

Liberté et filles

La liberté est un thème qui traverse la plupart des premiers textes qu'il signe (Stone Free, 51st Anniversary, Highway Chile) : « Tous les jours de la semaine, je suis dans différentes villes. Si je reste trop longtemps, les gens essayent de me rabaisser. » (Stone Free)

On rencontre principalement deux types de femmes dans ses chansons. D'une part, les proies d'un prédateur sexuel (Foxy Lady, Little Miss Lover, Burning Desire) ; « Yeah je vais t’emmener chez moi, je ne te ferai pas de mal, non ! Tu dois être entièrement mienne, entièrement mienne. » (Foxy Lady), et d'autre part des femmes éthérées, pures et inaccessibles (May This Be Love, Little Wing, Angel, Drifting) : « À la dérive, sur une mer de larmes oubliées, sur un canot de sauvetage, voguant à la recherche de ton amour. » (Drifting). Concernant les rapports homme-femme par exemple ; « Tu ferais mieux de prouver à l’homme, que tu es aussi forte que lui, Car au regard de Dieu, vous êtes tous deux ses enfants. » (Message To Love) Jimi Hendrix était connu pour ses différentes aventures, et il ne s'en cachait pas ; « Mais pourquoi es-tu avec tellement de personnes ? Je réponds que je ne suis pas tout le temps en train de les toucher, souvent je ne fais que leur parler. Il y en a avec qui je parle, et d'autre, tu vois... je fais ce pour quoi elles sont là, ce qu'elles sont venues chercher. »[84] Il ne fut cependant pas toujours tendre avec ses différentes relations. « Comme la plupart des hommes, il appliquait "deux poids, deux mesures". "Quand nous avons commencé à vivre ensemble, j’étais très jeune et assez sauvage", se souvient Kathy (Etchingham) presque en s’excusant. Hendrix l’a enfermée dans la chambre à coucher pour la punir et a passé de nombreuses heures à lui expliquer patiemment comment elle devait se conduire, en tant que femme et compagne vivant avec la personne qu'elle aimait. […] Une nuit, au Bag O’ Nails, une boîte de Londres, Kathy laissa Jimi à sa table pour aller à l’étage téléphoner à un ami. Après un moment plus long que ce que Jimi tolérait, il monta à l’étage et, supposant qu’elle parlait à un rival masculin (ce n’était pas le cas), il lui arracha le récepteur des mains et l'en frappa à la tête. Kathy hurlait lorsque, heureusement, Lennon et McCartney, qui passaient par là, séparèrent Jimi de son amie. Il arriva qu'Hendrix lui brise le nez en trois endroits différents en lui donnant un coup de pied bien ciblé. »[85]

Guerre du Viêt Nam

Il fut une figure majeure de l'opposition à la guerre du Viêt Nam, comme en témoignent certains de ses textes de façon onirique ; « Décidons de faire une ultime promenade au milieu du vacarme jusqu’à la mer, non pour y mourir, mais pour y renaître, loin des terres meurtries et déchirées. » (1983... (A Merman I Should Turn to Be)) ou nettement plus directe ; « De la même façon dont tu m’as abattu bébé, tu disparaîtras, la douleur en triple, et tu ne pourras t’en prendre qu'à toi-même, Hé, Mitrailleuse ! » (Machine Gun). Il participa également au festival hippie de Woodstock en 1969 où il dénonça par figuralisme la guerre du Viêt Nam en reprenant l'hymne des États-Unis.

Idées politiques

L'avortement : « Car si vous ne voulez que je vienne cette fois-ci, je serai heureux de rejoindre la terre des Esprits. » (Belly Button Window). Il se prononce clairement pour la légalisation de l'avortement dans une interview à Beverly Hills en juin 1969 ; « Ils doivent légaliser l'avortement. Certaines filles se rendent vraiment malades en essayant d'avoir des bébés. Et où est-il écrit que les gens doivent... Que c'est un péché de « tuer un enfant » comme ils disent ? Un enfant n'est pas un enfant tant qu'il n'est pas sorti à l'air libre. »

Le racisme : Il revient ainsi sur les émeutes raciales du milieu des années 1960 ; « Je me suis mis debout sur mon cheval, j’ai crié sérieux : Oh mec, pourquoi tu brûles la maison de ton frère ? » (House Burning Down)

La condition des Amérindiens, qu'il jugeait misérable : « Je ne vis pas aujourd’hui, demain peut-être, je ne peux pas vraiment te dire, bébé. Mais, je ne vis pas aujourd’hui, c’est vraiment dommage de passer le temps ainsi. » (I Don't Live Today)

Les hippies, dont il se démarquait : « Si tous les hippies se coupaient les cheveux ça me serait égal » (If 6 Was 9).

Drogues et alcool

Hendrix est largement connu et associé à l'utilisation des hallucinogènes, notamment le LSD, comme beaucoup d'autres musiciens de renom et des célébrités de l'époque. Cependant sa consommation d'hallucinogène ne commença qu'après sa rencontre avec Linda Keith. Jusqu'alors il n'avait que fumé de la marijuana et bu de l'alcool. Les amphétamines sont également enregistrées comme étant utilisées par Hendrix lors de tournées[réf. souhaitée]. Les initiales du titre The Stars That Play With Laughing Sam's Dice ne font en effet guère de doute quant à leur origine (STP avec LSD) alors que Spanish Castle Magic fait référence au dessin imprimé sur les buvards d'acides[86]. Par la suite, il évoquera toutefois les dangers de la seringue sur Freedom, un titre inspiré par sa petite amie Devon Wilson[87], et plus largement de la dépendance : « Ne te défonce pas trop, souviens-toi que tu es un homme. » (Earth Blues). Sa consommation n'était toutefois pas associée à un quelconque mysticisme, mais plutôt à un simple amusement ; « Plein de gens racontent qu'ils se comprennent mieux lorsqu'ils prennent du LSD. C'est des conneries […] Si je devais prendre du LSD, ce ne serait que pour mon amusement personnel, pour le fun ou parce que j'en ai envie[88]. » Hendrix était en outre connu parmi les amis du groupe pour parfois se mettre en colère et devenir violent quand il buvait trop d'alcool.

Regard vers le futur

« Ils pensent tous tellement à leur carrière et à leur avenir. Je m'en fous complètement, moi, de mon avenir ou de ma carrière. Je veux juste être sûr de pouvoir sortir ce que je veux[89]. »

La science-fiction est très présente, que ce soit de façon humoristique : « Je suis en orbite autour de la troisième planète d’une étoile connue sous le nom de Soleil, terminé. Vous voulez dire que c'est la Terre ? Terminé. Affirmatif. Elle est connue pour héberger certaines formes d’espèces intelligentes, terminé. » (Third Stone from the Sun), ou de façon nettement plus alarmante ; « J'ai vécu là avant... et c'est pour ça que je suis concerné, et je reviens pour trouver les étoiles déplacées, et cette odeur de monde carbonisé. » (Up from the Skies).

Le Jimi Hendrix Park à Seattle qui devait ouvrir en 2011 pour le 70ème anniversaire de sa naissance, est finalement ouvert depuis le 17 juin 2017 ce qui correspond au 50ème anniversaire de son concert légendaire au Monterey Pop Festival durant lequel il enflamme sa guitare.[90]

Discographie

Avec The Jimi Hendrix Experience / Band of Gypsys

Année Album Meilleure position dans les charts
1967 Are You Experienced n° 35 n° 2 n° 5
1967 Axis: Bold as Love n° 1 n° 5 n° 3
1968 Electric Ladyland n° 2 n° 6 n° 1
1970 Band of Gypsys n° 11 n° 6 n° 5

Avec Curtis Knight

  • Jimi Hendrix & Curtis Knight : Flashing
  • Jimi Hendrix & Curtis Knight : Flashing (UK 1968 London HA-8349)

Discographie posthume

À la mort d'Hendrix en 1970, ce fut le manager Michael Jeffery qui fut chargé de gérer son héritage discographique, et ce jusqu'à sa mort en 1973. Entre 1974 et 1995, ce fut le producteur Alan Douglas puis la famille d'Hendrix sous le nom Experience Hendrix LLC depuis lors.

Cas du Royal Albert Hall

  • Londres (Royal Albert Hall) : 24 février 1969

Avec d'autres artistes

  • Avec Curtis Knight : The complete PPX studio sessions (1965-67/1996 spv 089-29802 6 cd Productions Ed Chalpin). Coffret de 6 CD, avec Hendrix comme multi-instrumentiste (guitare/basse/claviers etc), arrangeur et chanteur (parfois lead)[91]
  • Avec Little Richard : Friends from the beginning (LP ALA 1972)
  • Avec Johnny Hallyday : L'édition originale ('métal') de l'ouvrage « Johnny le livre », écrit par Monique Kouznetzoff et Gill Paquet, contient un cd collector avec, à la fin, la version de Hey Joe en français chantée par Johnny, accompagné à la guitare sèche par Jimi Hendrix.

Tribute albums (albums hommage)

Année Artiste Album Label
1974 Gil Evans Orchestra Plays the music of Jimi Hendrix RCA Records
1990 Various Artists If 6 Was 9; A Tribute to Jimi Hendrix Imaginary Records
1992 Randy Hansen Tribute to Jimi Hendrix; Classics Live Ananaz Records
1992 Paul Gilbert Tribute to Jimi Hendrix MGI Records
1993 Various Artists Stone Free: A Tribute to Jimi Hendrix (en) Warner Bros
1994 Various Artists Tribute to Jimi Hendrix; Return of the Gypsy Blues Interactions
1995 Dr Lonnie Smith Purple Haze: Tribute to Jimi Hendrix Music Masters
1995 Various Artists Revenge; A Tribute to Jimi Hendrix Gravity
1995 Various Artists In From The Storm BMG Entertainment
1996 Dr Lonnie Smith Foxy Lady: Tribute to Jimi Hendrix Music Masters
1999 Various Artists Searching for Jimi Hendrix The Right Stuff
2000 Various Artists Blue Haze Songs of Jimi Hendrix Ruf Records
2002 Nguyen Le Celebrating Jimi Hendrix Act Music
2003 Various Artists Hazy Dreams: (Not Just) A Jimi Hendrix Tribute Pick Up Records
2004 Various Artists Gypsy Blood; A Tribute to Jimi Hendrix Comet Records
2004 Various Artists Power of Soul: A Tribute to Jimi Hendrix Image Entertainment
2004 Various Artists Jimi Hendrix Tribute - The Spirit Lives On Vol. 1 Lion Music
2004 Various Artists Jimi Hendrix Tribute - The Spirit Lives On Vol. 2 Lion Music
2008 Various Artists Hey Jimi|Hey Jimi - Polskie gitary grają Hendrixa Agora SA
2008 Geri Allen (feat Mark & Scot Batson) Three pianos for Jimi
  • Sept compositions de Jimi Hendrix interprétées sur trois pianos.
2013 Jimi Brown Experience Projet jazz autour de Jimi Hendrix et James Brown Imago records

Filmographie

  • Experience (1968, réédité en 2001)
  • Jimi Plays Berkeley (1971, réédité en 2003)
  • Rainbow Bridge (1972) : Une première et longue partie étrange où de jeunes babas-cools tentent de philosopher (non sous-titrée !) et puis quelques extraits des deux concerts avec un son très moyen.
  • A Film About Jimi Hendrix (1973)
  • Jimi Plays Monterey (1987, réédité en 2006)
  • Atlanta (1992)
  • Live at Woodstock (1992, réédité en 1999)
  • The Making of Electric Ladyland (1997)
  • Band of Gypsys (1999)
  • The Dick Cavett Show (2002)
  • Blue Wild Angel: Jimi Hendrix Live at the Isle of Wight (2002)
  • The Uncut Story (2004) [Indépendant]
  • Live at Woodstock [Deluxe 2 DVD Edition] (2005)
  • Live at Monterey (2007)
  • Jimi: All Is by My Side de John Ridley (2013), biopic romancée sur les débuts de Jimi Hendrix avant Monterey, le personnage de Jimi est joué par l'acteur-chanteur André 3000.

Bibliographie

Biographies

  • (en) Chris Welch, Hendrix - A Biography, Omnibus Press, 1972
  • (en) Harry Shapiro & Caesar Glebbeek, Jimi Hendrix - Electric Gypsy, Saint Martin's Press Inc, 1990, actualisé en 1995
  • (en) John McDermott et Eddie Kramer, Hendrix: Setting The Record Straight, Warner Books, 1992
  • (en) Martin I. Green (textes) et Bill Sienkiewicz (dessins), Voodoo Child: The Illustrated Legend of Jimi Hendrix, Penguin Studio, 1995
  • (en) Keith Shadwick, Jimi Hendrix : Musician, Backbeat Books, 2003
  • (fr) Sharon Lawrence, Jimi Hendrix - L'homme, la magie, la vérité, Flammarion, 2005
  • (fr) Charles R. Cross, Jimi Hendrix - L'expérience des limites, Camion Blanc, 2005
  • (fr) Janie Hendrix & John McDermott, Jimi Hendrix intime (1 CD audio et nombreuses reproductions de documents inclus), Éditions K&B, 2007
  • (fr) Frédéric Martinez, Jimi Hendrix, Éditions Tallandier, 2010
  • (de) Brigitte Tast, Hans-Juergen Tast Still the wind cries Jimi. Hendrix in Marokko, Schellerten, 2012, (ISBN 978-3-88842-040-5)
  • (fr) Franck Médioni, Jimi Hendrix, Gallimard, coll.Folio biographies no 89, 2012, (ISBN 978-2-07-043974-4)

Études et témoignages

  • (fr) Jean-Louis Comolli, André Clergeat, Philippe Carles, Le Nouveau dictionnaire du Jazz, Robert Laffont, 2011, 1455 p. (ISBN 978-2-221-11592-3)
  • (fr) Philippe Maingonnat, Le cas de Jimi Hendrix à travers Rock & Folk, 1978, mémoire de maîtrise en psychologie, université de Dijon, 1978, 70 p.
  • (en) Nona Hatay, Jimi Hendrix - The Spirit Lives On..., Last Gasp of San Francisco, 1983
  • (fr) Miles Davis avec Quincy Troupe, Miles - l'autobiographie, Infolio, 1989 (nouvelle traduction en 2007)
  • (en) Noel Redding & Carol Appleby, Are You Experienced?: Inside Story of the Jimi Hendrix Experience, Fourth Estate, 1990
  • (en) Mitch Mitchell & John A Platt, Jimi Hendrix: Inside the Experience, Hamlyn, 1990
  • (en) John McDermott avec Billy Cox & Eddie Kramer, Jimi Hendrix: Sessions, Little Brown and Company, 1995
  • (fr) Moebius & Jean-Noël Coghe, Jimi Hendrix : Émotions électriques, Castor Astral, 1999
  • (fr) Charles Shaar Murray, Jimi Hendrix : Vie et légende, Seuil (coll. Points), dernière édition 2000
  • (fr) Pierre Gorny, Proposition d'analyse transversale du son organisé dans les œuvres de Varèse et de Jimi Hendrix, mémoire de maîtrise en musique à Lille III, sous la direction de Vincent Tiffon, 2002
  • (en) Steven Roby, Black Gold - The lost archives of Jimi Hendrix, Billboard Books, 2002
  • (fr) David Stubbs, Jimi Hendrix : Mots pour mots, Flammarion, 2003
  • (fr) Philippe Gonin, Jimi Hendrix : l'explorateur de sons, Revue Tempus Perfectum no 3, Symétrie, 2007
  • (fr) Régis Canselier, Jimi Hendrix : Le rêve inachevé, Le Mot et le Reste, 2010
  • (fr) Lydie Salvayre, Hymne, Seuil, 2011

Revues et magazines

  • Blues Again!, n°7, octobre/novembre/décembre 2006
  • Les Inrocks 2, n°33, 2010

Hommage

L'astéroïde (4738) Jimihendrix a été nommé en son hommage.

Notes et références

Notes

  1. Selon l’auteur Charles R. Cross, le divorce des parents de Jimi Hendrix n’aurait pas mis fin à leur relation, mais les biographes ne s’accordent pas tous sur ce point. Concernant les frères et sœurs de Jimi, seul Cross est aussi affirmatif quant à la paternité de Joe (né en 1949), Kathy (née le 27 septembre 1950), Pamela (née le 27 octobre 1951). Pour lui, c’est bien Al, le père. Les deux sœurs furent rapidement adoptées. Le cas d’Alfred, né en 1952 (donc après le divorce) est plus compliqué encore...
  2. Le corps et le manche étaient brisés et les micros et le « pickguard » avaient fondu. Il la légua ensuite à son fils, Dweezil qui l'a mise aux enchères sans succès en raison de son prix trop élevé. Ce n'est qu'en 2008 que l'on apprend qu'elle a été adjugée 346 000 ce qui en fait la guitare la plus chère du monde[35],[34].

Références

  1. Interview de Noel Redding dans le documentaire Hear my train a comin.
  2. Miles Davis et Quincy Troupe, Miles : l’autobiographie, Infolio, 2007, 448 p. (ISBN 2884749195), p. 312, 339.
  3. Laurent Cugny, Électrique: Miles Davis, 1968-1975, André Dimanche, 1993, 169 p. (ISBN 2869-160569), p. 90, 117.
  4. (en) « The Blood of Entertainers: The Life and Times of Jimi Hendrix's Paternal Grandparents », sur blackpast.org.
  5. (en) James A.Hendrix, My Son Jimi, AlJas Enterprises, 1999. (ISBN 978-0-9667857-0-8), p. 32 0 37.
  6. (en) James Allen Hendrix, My Son Jimi, AlJas Enterprises, 1999, 192 p. (ISBN 0966785711).
  7. Charles R. Cross, Jimi Hendrix, l'expérience des limites, Camion Blanc, juillet 2006, 512 p. (ISBN 2910-196453).
  8. Interview de son père in A Film About Jimi Hendrix (1973).
  9. Les possibilités restreintes qu'offrent l'acoustique le poussent à se tourner vers l'électrique. Son père finit par céder et lui offre finalement sa première guitare électrique, une Supro Orzak, mais n'a pas assez d'argent pour lui payer un ampli. — Jimi Hendrix - Electric Gypsy de Harry Shapiro & Caesar Glebbeek.
  10. (en) David Moskowitz, The Words and Music of Jimi Hendrix, ABC-CLIO, 2010, 207 p. (ISBN 9780313375927, lire en ligne), p. 3-4.
  11. Jimi Hendrix - Electric Gypsy de Harry Shapiro & Caesar Glebbeek.
  12. Jean-Louis Comolli et al. 2011, p. 582.
  13. Interview de Billy Cox (Guitar Part 2010).
  14. Londres, août 1967.
  15. Hendrix aurait essayé de quitter l'armée en se faisant passer pour homosexuel selon Jimi Hendrix - L'expérience des limites de Charles R. Cross.
  16. (en)http://www.earlyhendrix.com/ est un site particulièrement bien documenté sur cette partie de la carrière de Hendrix.
  17. (en) A primordial Jimi Hendrix played in the Kings of Rhythm for a time, site officiel d'Ike Turner.
  18. Interview de Little Richard In A Film About Jimi Hendrix (1973).
  19. Hendrix: Setting The Record Straight de John McDermott avec Eddie Kramer revient dans le détail sur ces problèmes contractuels et leurs conséquences.
  20. Interview de Mike Bloomfield in Hors Série Guitare & Claviers 1990.
  21. Dans le film Jimi Hendrix de Joe Boyd et John Head, Linda Keith, petite amie de Keith Richards à cette époque, raconte qu'elle appelle son ami producteur et bassiste des Animals Chas Chandler dès qu'elle voit Jimi Hendrix sur scène ; ce film est aussi connu pour y contenir la seule performance de Jimi Hendrix sur une guitare acoustique (excepté le bootleg Cheerokee Mist).
  22. Jimi Hendrix : Musician de Keith Shadwick.
  23. Clapton par Eric Clapton Autobiographie du guitariste.
  24. Just ask the axis : http://www.digitalhighway.co.uk/axis/index.asp.
  25. Une plaque commémorative se trouve rue Chartraine au Novelty à Évreux pour évoquer le tout premier concert de la toute première tournée de Jimi Hendrix avec ce groupe le 13 octobre 1966. Johnny a raconté à maintes reprises, à Taratata entre autres, que lui-même et son guitariste de l'époque, Micky Jones, futur fondateur de Foreigner, les avaient vus à Londres dans un club et avaient décidé de les emmener en France.
  26. Killing Floor et Hey Joe sont disponibles sur The Jimi Hendrix Experience Box Set, publié en 2000.
  27. Jimi Hendrix : Sessions de John McDermott avec Billy Cox & Eddie Kramer.
  28. Reconnaissance officielle surprenante en France : le titre figure en effet parmi les œuvres étudiées pour la session 2007 du baccalauréat (Cf. Bulletin officiel no 47 du 21 décembre 2006).
  29. South Bank Show du 1er octobre 1989.
  30. The Making of Are You Experienced (enregistrements non officiels).
  31. DVD The Jimi Hendrix Experience Live at Monterey (2007).
  32. Miles - l'autobiographie par Miles Davis avec Quincy Troupe.
  33. Franck Médioni, Jimi Hendrix, Gallimard, 2012, p. 57.
  34. http://www.linternaute.com/savoir/societe/records-ventes-aux-encheres/guitare-brulee-par-jimi-hendrix.shtml.
  35. http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/jimi_hendrix_sa_guitare_est_la_plus_chere_du_monde_130605.
  36. (en) experience hendrix - the official online jimi hendrix magazine - jimihendrix.com.
  37. Stages - Stockholm 67 (1991 : concert du 5 septembre 1967).
  38. Lifelines - The Jimi Hendrix Story (1990 - CD 4 concert du 26 avril 1969).
  39. (en) May 3, 1969 ; Maple Leaf Gardens, Toronto, Ontario, Canada - The Jimi Hendrix encyclopedia.
  40. (en) June 29, 1969 ; Denver Pop Festival, Mile High Stadium, Denver, Colorado - The Jimi Hendrix encyclopedia.
  41. Shokan Sunrise Enregistrements non officiels.
  42. Jimi Hendrix : Woodstock (1994), Live at Woodstock (1999) et Live at Woodstock [Deluxe 2 DVD Edition] (2005).
  43. Black Gold de Steven Roby.
  44. Looking Back - Woodstock Enregistrements non officiels.
  45. DVD The Dick Cavett Show (2002).
  46. Live at Woodstock [Deluxe 2 DVD Edition] (2005).
  47. Extrait d’une interview conduite par Keith Altham précédant le Cry of Love Tour, In Electric Gypsy, p. 470.
  48. Miles - L'autobiographie par Miles Davis avec Quincy Troupe.
  49. Entretien publié par Guitar Player (septembre 1975).
  50. Sources : Box of Gypsys (ATM 066-071) et Earth Blues Merge.
  51. Hendrix: Setting The Record Straight de John McDermott et Jimi Hendrix : Musician de Keith Shadwick.
  52. Hendrix: Setting The Record Straight de John McDermott.
  53. Jimi Hendrix : Sessions de John McDermott avec Billy Cox & Eddie Kramer : un livre incontournable pour cette période, Billy Cox & Eddie Kramer étant deux acteurs de ces séances de l'été 1970.
  54. Encyclopedia : http://www.jimi-hendrix.com/encyclopedia/document,19700701,1.html.
  55. In Blue Wild Angel: Jimi Hendrix Live at the Isle of Wight (DVD).
  56. Interview d’Anne Bjorndal (publiée le 6 septembre 1970).
  57. Chroniques détaillées de tous les derniers concerts du trio.
  58. Londres (Ronnie Scott's) : 16 septembre 1970.
  59. Jimi Hendrix - L'expérience des limites de Charles R. Cross.
  60. James Tappy Wright : Rock Roadie, où il prête à Jeffery les propos suivants : « Je devais le faire […] Jimi valait pour moi beaucoup plus mort que vif. Ce fils de pute allait me quitter. Si je le perdais, je perdais tout... on est entrés dans la chambre d'hôtel de Monika. On a pris une poignée de pilules qu'on a fourrées dans la bouche de Jimi, et puis on lui a versé plusieurs bouteilles de vin rouge dans la gorge ».
  61. Blues (1994).
  62. Live at Monterey (2007).
  63. Londres (Royal Albert Hall) : 24 février 1969.
  64. Live Generation Club (avril 1968), enregistrement non officiel.
  65. BBC Sessions (1998).
  66. The Jimi Hendrix Experience Box Set (2000).
  67. I Don't Live Today à San Diego le 24 mai 1969.
  68. Young/Hendrix sur Nine to the Universe, publié en 1980.
  69. Jam enregistrée le 25/03/1969 au Record Plant avec Buddy Miles à la batterie, inédite.
  70. Crash Landing est à cet égard édifiant.
  71. Xavier Bonnet, Rolling Stones magazine no 19, mars 2010.
  72. (en) « The 100 Guitarists of All Time », rollingstone.com, 2003 (consulté le 27 février 2010).
  73. Entretien avec Mark Towns du 21 septembre 2003.
  74. Paul McCartney est en effet l'auteur de la chanson Sgt. Pepper.
  75. Many Years From Now, le livre signé Barry Miles & Paul McCartney publié en 1998.
  76. Article de Guitar Player traduit sur un numéro Hors série de Guitare & Clavier.
  77. Notes de pochette de l'album Radio One.
  78. Jimi Hendrix d'Olivier Nuc, Collection Librio.
  79. Miles - l'autobiographie par Miles Davis avec Quincy Troupe p. 339.
  80. Notes de pochette de The Layla Sessions.
  81. La version de Spoonful jouée au Ricky Tick le 22 avril 1967 est édifiante.
  82. Twice Removed From Yesterday (1973) et Bridge of Sighs (1974).
  83. DVD Band of Gypsys, dans lequel Lenny Kravitz parle de Hendrix et plus particulièrement de l'album Band of Gypsys.
  84. Londres, décembre 1967.
  85. Rock and Roll Babylon. Gary Herman. Plexus, London, 121.
  86. Jimi Hendrix - Mots pour mots de David Stubbs.
  87. Notes de pochette de Voodoo Soup.
  88. Berlin, septembre 1967.
  89. États-Unis, décembre 1968.
  90. Jimi Hendrix Park Opens at Last, With a Purple Flourish GREGORY SCRUGGS JUNE 18, 2017
  91. précisions d'après le livret du coffret.

Voir aussi

Musée

  • Experience Music Project de Seattle : « Temple du rock 'n' roll » en l'honneur tout particulier de Jimi Hendrix conçu en 2000 par le célèbre architecte Frank Gehry et financé par le milliardaire américain Paul Allen (cofondateur de Microsoft).

Liens externes

Dernière modification de cette page 14.11.2017 10:48:41

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