Meredith Monk

Date de naissance 20.11.1942 à New York City, NY, Etats-Unis d Amérique

Meredith Monk

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Meredith Monk, née le 20 novembre 1942 à New York (États-Unis), est une compositrice, chanteuse, réalisatrice, scénariste, actrice, danseuse et chorégraphe américaine[1]. Son travail mêle des éléments de danse, de théâtre et de musique, et se situe à la frontière entre ces disciplines. Elle est considérée comme l'une des compositrices et interprètes les plus originales des États-Unis, notamment à cause de ses innovations vocales en matière de techniques de jeu étendues.

Biographie

Meredith Monk étudie la musique dès l'âge de quatre ans, le piano, et le solfège par la méthode de rythmique Jaques-Dalcroze[2]. Elle étudie aussi le chant avec le professeur de chant de sa mère. Elle fait ses études au Sarah Lawrence College, où elle montre des dispositions particulières pour la chorégraphie[1]. C'est là qu'elle réalise ses premières uvres, de And Sarah Knew (1962) à Timestop (1964), décrite comme une « uvre accomplie pour une artiste de seulement 21 ans »[1].

Depuis les années 1960, Meredith Monk développe une activité multi-disciplinaire, aux frontières de la musique, du théâtre, et de la danse.

Son nom a été définitivement attaché à un haut lieu de la culture avant-gardiste new-yorkaise : The Kitchen.

Style musical

Meredith Monk est avant tout une chanteuse. Elle possède une voix de soprano décrite comme « transparente »[3]. Elle possède un ambitus de trois octaves allant du mi bémol grave au contre mi bémol. Le travail de Monk est particulièrement connu pour l'utilisation de techniques de jeu étendues pour la voix : chuchotements, cris, grognements, sanglots, chant diphonique

Meredith Monk est parfois rattachée au courant minimaliste, en raison de l'utilisation de répétition d'éléments musicaux, mais elle-même refuse le terme[4]. Au contraire des travaux de Steve Reich ou Philip Glass, la répétition n'est pas utilisée comme une structure, mais plutôt comme un accompagnement et un tremplin pour la voix[4]. En revanche, elle reconnaît écouter et admirer les uvres de Steve Reich, Charlemagne Palestine et La Monte Young. Une exécution de la composition de La Monte Young, The Tortoise, His Dreams and Journeys en 1966 l'a particulièrement marquée et ravie[5]. Meredith Monk se sent en revanche plus proche de la tradition des américains indépendants (American Mavericks)[6]. En particulier, elle se sent proche de l'énergie présente dans les uvres pour piano d'Henry Cowell, compositeur emblématique des indépendants américains[6].

Monk ne note en général pas ses compositions sous forme écrite. Elle trouve en effet difficile de trouver des représentations graphiques qui puissent décrire convenablement sa musique, notamment en termes de spontanéité[6]. De même, elle n'utilise que peu ou pas de techniques d'enregistrement comme le re-recording, préférant le mélange naturel des voix[6].

La chorégraphe et performeuse

Les premiers enseignements de danse que suivra Meredith Monk se feront au Sarah Lawrence College sous la direction de Bessie Schönberg[7]. Elle devient membre du Judson Dance Theater fondé par Anna Halprin à New York entre 1962 et 1964 et se produit aux côtés d'Yvonne Rainer et de Trisha Brown dans des happenings d'avant-garde. La carrière chorégraphique de Meredith Monk est dès lors intimement liée à ses créations de performances théâtrales et musicales qui s'agrémentent naturellement de mouvements dansés. Elle monte en 1968 son propre collectif de création intitulé The House. Au sein de celui-ci le travail chorégraphique de Monk est influencé dans un premier temps par ses lectures philosophiques et de mysticisme oriental. Au fil des années, ses créations s'orienteront vers l'utilisation de mouvements familiers, souvent abstraits, lents et décomposés, comme trame d'histoires figuratives mêlant chant et danse[7].

Elle est récompensée de deux Bessie Award (1985 et 2005) et en 1996 reçoit un American Dance Festival Award pour l'ensemble de sa carrière[7].

Succès et diffusion

La musique de Monk est inclassable, et son public vient d'horizons différents, de la musique contemporaine, du jazz, au new-age. Plusieurs de ses enregistrements ont été utilisés par des cinéastes, en particulier dans Nouvelle Vague et Notre musique, 2004 de Jean-Luc Godard, ainsi que sa chanson Walking Song dans la bande originale du film des frères Coen, The Big Lebowski. Elle est également liée d'amitié avec la chanteuse Björk qui a repris une de ses chansons Gotham Lullaby, provenant de Dolmen Music.

La chanteuse française Camille lui rend par ailleurs hommage en 2008 dans sa chanson The Monk, issue de l'album Music Hole, qui outre son titre explicite, rappelle dans sa construction le travail sur la voix accompli par Monk.

Meredith Monk a remporté de très nombreux prix, en particulier le Prix MacArthur en 1995. En 2012, le Musical America la nomme compositrice de l'année notant que « Meredith Monk a été pendant près de la moitié d'un siècle une source incroyable d'étonnement dans la musique contemporaine américaine, et il serait difficile de trouver un autre compositeur de son originalité ou de sa profondeur spirituelle qui a su tant utiliser son corps entier pour créer de la musique »[8].

uvres

Discographie

Filmographie

comme compositeur

  • 1974 : Music with Roots in the Aether: Opera for Television by Robert Ashley (feuilleton TV)
  • 1981 : Ellis Island
  • 1983 : Four American Composers (TV)

comme réalisatrice

  • 1981 : Ellis Island
  • 1988 : Book of Days

comme scénariste

  • 1981 : Ellis Island
  • 1988 : Book of Days

comme actrice

  • 1974 : Music with Roots in the Aether: Opera for Television by Robert Ashley (feuilleton TV)

Principales chorégraphies

  • 1963 : Me
  • 1964 : Diploid musique d'Aaron Copland
  • 1965 : The Beach collage musical de Monk
  • 1966 : Portable collage musical de Monk (Dylan et Monteverdi)
  • 1966 : Duet with Cat's Screams and Locomotive
  • 1966 : 16 Millimiter Earrings (version filmée la même année)
  • 1966-1968 : Blueprint (5 volets)
  • 1969-1970 : Tour (7 volets)
  • 1971 : Vessel
  • 1972 : Education of the Girlchild
  • 1974 : Chacon
  • 1976 : Quary
  • 1979 : Recent Ruins
  • 1981 : A Civil War Opera
  • 1983 : The Games avec Ping Chong
  • 1990 : Facing North
  • 1991 : Atlas pour le Houston Grand Opera
  • 1992 : Three Heavens and Hells
  • 1994 : Volcano Songs
  • 1996 : The Politics of Quiet

Notes et références

  1. 1,0, 1,1 et 1,2 Jowitt (1997), p. 3
  2. Strickland (1991), p. 89
  3. Strickland (1991), p. 88
  4. 4,0 et 4,1 Strickland (1991), p. 94
  5. Strickland (1991), p. 104
  6. 6,0, 6,1, 6,2 et 6,3 David Gere, Interview avec Meredith Monk, livret de Volcano Songs, ECM New Series 1589, 1997
  7. 7,0, 7,1 et 7,2 (en) Fifty contemporary choreographers, Martha Bremser, éditions Routledge, Abingdon, 1999, (ISBN 0-415-10363-0), pp-159-164
  8. (en) Musical America Names Meredith Monk 2012 Composer of the Year le 3 novembre 2011.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Edward Strickland, American Composers: Dialogues on Contemporary Music, Indiana University Press, 1991 (ISBN 0-253-35498-6) 
  • (en) Deborah Jowitt, Meredith Monk, The Johns Hopkins University Press, 1997 (ISBN 978-0801855405) 

Vidéographie

  • Eclipse Variations, Starkland, 2000

Liens externes

Dernière modification de cette page 25.08.2013 11:45:59

Récupérée de Meredith Monk de l'encyclopédie libre Wikipedia. Tous les textes sont disponibles sous les termes de la Licence de documentation libre GNU.