David Bowie

David Bowie

Date de naissance 8.1.1947 à Brixton, London Borough of Lambeth, Grande-Bretagne

Date de décès 10.1.2016 à New York City, NY, Etats-Unis d Amérique

David Bowie

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David Bowie, nom de scène de David Robert Jones, né le 8 janvier 1947 à Londres dans le quartier de Brixton (Royaume-Uni) et mort le 10 janvier 2016[1] à New York dans le quartier de Manhattan[2] (États-Unis), est un musicien, chanteur, auteur-compositeur-interprète, producteur de disques, peintre et acteur britannique.

Après des débuts entre folk et variété dans la seconde moitié des années 1960, et un détour par le mime, il se fait connaître du public, en 1969, lorsque son titre Space Oddity entre dans le top five des meilleures ventes au Royaume-Uni. Mais c'est trois ans plus tard, en 1972, que Bowie devient réellement une vedette par l'intermédiaire de son alter ego décadent, Ziggy Stardust. Il s'impose alors, appuyé par le guitariste Mick Ronson, avec un glam rock sophistiqué et apocalyptique et des spectacles flamboyants. À cette époque, il produit et collabore aux carrières solo de Lou Reed et d'Iggy Pop.

Pendant le reste de la décennie, il s'intéresse aux musiques noires (R'n'B, soul et funk) puis à la musique électronique émergente, créant des mélanges nouveaux notamment avec la complicité du producteur et musicien Brian Eno, pour ce qu'on appellera la « trilogie berlinoise », Low, "Heroes" et Lodger, considérée comme un de ses sommets artistiques. Dans les années 1980, il connaît, avec la sortie de Let's Dance, le plus grand succès commercial de sa carrière (1983), devenant une vedette mondiale grand public et remplissant les stades[3] avec une musique orientée vers la pop. Cependant, il finit la décennie avec un revirement complet, en s'associant au groupe de garage rock, Tin Machine. Dans les années 1990, il retourne à un style plus expérimental intégrant les influences de musiques contemporaines telles la techno et le drum and bass. Absent de la scène musicale à partir de 2004, Bowie ne fait plus de tournées depuis le Reality Tour entre 2003 et 2004, et sa dernière prestation sur scène remonte à 2006. Il sort cependant un album en 2013, The Next Day, et son dernier album studio, Blackstar, sort le 8 janvier 2016, deux jours avant sa mort.

Durant plus de cinq décennies d'une carrière marquée par des changements fréquents de style, une réinvention permanente de son personnage et de ses approches musicales, il s'est imposé comme un des artistes musicaux les plus originaux, les plus importants et novateurs de la musique pop et rock, au point que de très nombreux artistes se sont réclamés de son influence. Il a vendu plus de 140 millions d'albums dans le monde[4]. Il est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 1996[5]. En 2004, le journal Rolling Stone le place en 39e place de son Top 100 des « Meilleurs artistes de tous les temps », et 23e de sa liste des « Meilleurs Chanteurs de tous les temps ».

Il a également mené en parallèle une carrière cinématographique. Son fils Duncan Jones est réalisateur de films.

Biographie

Origines

Fils de Margaret Mary Burns et Haywood Stenton Jones, David Robert Jones naît le 8 janvier 1947 à Brixton dans le sud de Londres. À cette époque, le quartier est relativement pauvre. Ses parents déménagent ensuite dans le quartier tranquille et coquet de Bromley, dans le Kent. Margaret travaille comme ouvreuse de cinéma et Haywood, après avoir investi à perte son héritage dans une compagnie de théâtre puis dans une discothèque[6], est chargé des relations publiques pour l'organisation caritative le Barnardo's[7]. David a une demi-sœur Annette née d'un précédent mariage de son père avec une chanteuse de night-club[8]. Il éprouve une immense admiration pour son autre demi-frère Terry Burns, de dix ans son aîné, né de la première union de sa mère avec Wolf Rosenberg, qui l'initie à la musique. Ils vont ensemble à des concerts de jazz, et, âgé d'à peine 13 ans, David apprend à jouer du saxophone auprès de Ronnie Ross. Le rôle de Terry, qui souffre de troubles mentaux et finira par se suicider[9], est déterminant dans l'œuvre de David Bowie, qui l'évoquera dans plusieurs titres : The Bewlay Brothers (en) sur l'album Hunky Dory, Ashes to Ashes sur l'album Scary Monsters, All the Mad Men (en) sur l'album The Man Who Sold the World, sur l'album Black Tie White Noise, Jump they say. L'enfance et l'adolescence de David est, « contrairement aux fantasmes des journalistes nourris des mensonges de l'artiste lui-même, semblable à celle de tous les enfants de classe moyenne de la banlieue londonienne »[10].

À l'âge de 12/13 ans, lors d'une bagarre, un camarade de classe, George Underwood, lui donne un coup de poing qui lui abîme gravement l’œil gauche et lui laisse la pupille dilatée en permanence (phénomène nommé « anisocorie », résultant d'une mydriase permanente)[11], ce qui donne souvent l'illusion qu'il a les yeux vairons, alors que ses deux yeux sont également bleus, même si l'un apparaît noir[12]. Underwood, devenu photographe, travaillera plus tard sur ses premières pochettes de disques (notamment le dos de la pochette de l'album Space Oddity et la pochette américaine de The Man Who Sold the World). À la Bromley Technical High School, le lycée technique qu'il fréquente, étudient aussi Peter Frampton avec qui il collaborera en 1987 et Hanif Kureishi, le futur auteur de l'ouvrage The Buddha of Suburbia (Le Bouddha de banlieue), pour lequel Bowie composera la bande sonore du film du même nom bien plus tard.

Les débuts

David Bowie débute en 1964 en jouant avec différents groupes (le premier à quinze ans, the Konrads, puis the Hooker Brothers. the King Bees, the Manish Boys, the Lower Third, the Buzz, the Riot Squad, Turquoise, Feathers[13]) et publiant quelques singles dans un style rhythm and blues / rock 'n' roll. En novembre de cette année, il apparaît dans l'émission Tonight sur la BBC, en tant que président de la Société protectrice des hommes aux cheveux longs[14].

Il adopte officiellement le pseudonyme « David Bowie » le 16 septembre 1965, pour éviter la confusion avec le chanteur des Monkees Davy Jones. Ce pseudonyme est emprunté à James Bowie, un héros de la conquête de l'Ouest, connu pour son Bowie-knife, le chanteur voulant suggérer par cet emprunt son désir de « couper à travers tous les mensonges »[15]. En 1967, sa rencontre avec Lindsay Kemp, directeur d'une compagnie de théâtre, s'avère fructueuse. Celui-ci lui enseigne le mime, l'expression corporelle et les textes de Jean Genet[16].

Sa carrière solo débute avec l'album David Bowie, sur le label Deram, qui oscille entre variété et pop humoristique mais se révèle un échec. Son contenu, ainsi que les autres chansons de cette époque, sera repris par Deram sur de nombreuses compilations[17]. Cette même année, il rencontre Chime Rinpoché et envisage de devenir moine du bouddhisme tibétain, mais Chime Rinpoché lui conseilla de rester musicien, une voie qui lui serait plus bénéfique[18].

C'est à peu près à cette époque, qu'on lui confie l'adaptation d'une chanson française, Comme d'habitude interprétée alors par Claude François[19]. Bowie dispose de dix jours, pas un de plus, pour ce travail. Il se met à l’œuvre, trouve un titre (Even a Fool Learns to Love[20]) et une partie du texte, mais ne parviendra finalement pas à achever l'adaptation, qui sera finalement signée par Paul Anka et qui deviendra le tube international My Way.

C'est en 1969 qu'il se révèle au grand public avec la chanson Space Oddity. Sortie en single le 11 juillet, elle est utilisée comme générique des émissions de la BBC consacrées à la mission Apollo 11, qui est celle des premiers pas de l'homme sur la Lune et qui débute à peine cinq jours plus tard. Produit par Gus Dudgeon (futur producteur attitré d'Elton John), ce morceau trahit l'influence de Syd Barrett et peut s'interpréter à deux niveaux : celui d'un astronaute larguant les amarres ou celui d'un junkie. Il existe aussi une version en italien : Ragazzo Solo, Ragazza Sola. Malgré ce début encourageant, l'album enregistré dans la foulée, intitulé Man of Words / Man of Music, réalisé par Tony Visconti et sorti en novembre, est un échec commercial, Bowie peinant à s'imposer musicalement, entre ballades légères et vague influence dylanesque. Réapparu quelque temps plus tard sous une nouvelle pochette et rebaptisé Space Oddity, il grimpe cependant dans les ventes anglaises.

À cette époque, Bowie rencontre une actrice américaine débutante, Angela Barnett (en), qu'il épouse le 19 mars 1970. Leur fils Duncan Zowie Haywood Jones naîtra le 30 mai 1971.

Les années Glam rock

Au printemps 1970 se confirme la collaboration avec Tony Visconti et s'amorce celle avec le guitariste Mick Ronson : à la fin de l'année sort l'album The Man Who Sold the World. Sa pochette fait effet dans les médias, Bowie posant habillé en femme, allongé sur un sofa, tandis que le son rock est particulièrement incisif sur les morceaux All the Madmen (inspiré par le demi-frère de Bowie, schizophrène) et The Width of a Circle. Deux titres deviennent des hits : la chanson-titre, dont le groupe Nirvana fera une reprise en 1993, et After All, une ballade mélancolique sur le thème de la fatalité.

Pour Hunky Dory, paru en décembre 1971, Ken Scott, ancien ingénieur du son des Beatles, prend la place de Tony Visconti à la production. L'album, ponctué d'hommages explicites à Bob Dylan et Andy Warhol, est plus posé. Piano de Rick Wakeman et arrangements de cordes de Mick Ronson dominent la chanson Life on Mars?, composée sur un mode crescendo. (Changes surprend par ses accents euphoriques tandis que les accents rock Queen Bitch traduisent l'influence du Velvet Underground). L'album se clôt par le crépusculaire The Bewlay Brothers, où Bowie évoque à nouveau son demi-frère, Terry Jones[21].

En juin 1972, l'album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars connait un vif succès, fortement renforcé peu après par les interprétations des titres en concert. Contribuant à l'invention du glam rock et à ses outrances vestimentaires. Teignant ses cheveux en rouge et jouant de son ambiguïté sexuelle, Bowie devient un phénomène médiatique indépendamment de son œuvre musicale. Accompagné par les Spiders from Mars (Mick Ronson à la guitare, Trevor Bolder à la basse et Mick Woodmansey à la batterie), il incarne lui-même le personnage de Ziggy Stardust, il en fait un alter ego, une sorte de mélange d'Iggy Pop, de Marc Bolan et, d'une manière plus décalée, de Vince Taylor ou du Legendary Stardust Cowboy, ce qui suscite l'enthousiasme de milliers de fans. Le phénomène se produit précisément au moment où reflue la vague musicale des années 1960 : les Beatles et le Swinging London ne sont plus en effet qu'un souvenir (en 1970, John Lennon lui-même, dans sa chanson God, a déclaré " le rêve est fini »). Et tandis que des groupes comme Led Zeppelin ou Free s'adressent à un public adulte, le public adolescent se rue vers des artistes à l'apparence explicitement plus subversive, dont font partie T. Rex (Electric Warrior) et plus tard Roxy Music ou Mott the Hoople. Bowie fait partie de ce courant qui valorise toutes sortes de fantasmes.

En septembre 1972 sort le single John, I'm Only Dancing / Hang On to Yourself et, durant l'année, Bowie produit des artistes qu'il affectionne : l'album Transformer, de Lou Reed, enregistré durant l'été, ainsi que All the Young Dudes, de Mott the Hoople. L'année suivante, il produira avec Iggy Pop Raw Power, le troisième album d'Iggy and the Stooges.

Grâce à une avance obtenue de RCA par son manager, Tony Defries, Bowie se produit en tournée aux USA durant l'automne 1972, en même temps qu'il enregistre un nouvel album, en partie à Nashville. Baptisé Aladdin Sane, celui-ci parait en avril 1973. La pochette, qui montre Bowie les yeux baissés, le visage maquillé barré d'un éclair rouge et bleu, est l'une des plus célèbres de l'histoire du rock[22]. Le répertoire (qui inclut Let's Spend The Night Together des Stones) et la guitare offensive de Mick Ronson confèrent à cet album une tonalité très rock mais son originalité tient surtout aux notes dissonantes de Mike Garson (un pianiste venu du jazz et qui accompagnera par la suite Bowie à plusieurs reprises), notamment dans la chanson Time.

Le 3 juillet 1973, en concert à l'Hammersmith Odeon, Bowie abandonne symboliquement le personnage de Ziggy. La presse a été prévenue la veille et le concert est enregistré par RCA à des fins commerciales. Sur scène, il déclare : « Non seulement ce concert est le dernier de la tournée, mais c'est aussi le dernier que nous ferons jamais », ce qui est interprété sur le moment comme un adieu à la scène. Ce concert est intégralement filmé par D.A. Pennebaker et visible dans le film Ziggy Stardust: The Motion Picture. Durant les jours qui suivent, David Bowie enregistre en France (au Château d'Hérouville) un album dans la même veine d'Aladdin Sane (à nouveau avec Mick Ronson et Mike Garson) mais composé exclusivement de reprises de succès des années 1960, notamment des Who, des Yardbirds des Pretty Things et du Pink Floyd de l'époque de Syd Barrett. Pin Ups paraît au mois d'octobre.

La période glam de Bowie s'achève avec son huitième album, Diamond Dogs, enregistré d'octobre 1973 à février 1974 et diffusé en avril. S'étant séparé de Mick Ronson, jusque-là son principal collaborateur, Bowie assure lui-même les parties de guitare. Le résultat est « un son abrasif, rauque, semi-amateur, qui donne à l'album beaucoup de sa couleur caractéristique »[23]. Initialement, il était prévu que l’album soit une adaptation de 1984, le célèbre roman de George Orwell, mais Bowie s'étant heurté au refus des ayants droit de ce dernier, il a dû revoir son projet. En définitive, Diamond Dogs décrit une société apocalyptique vue par un nouveau personnage, Halloween Jack. À cette époque, le chanteur s’enfonce dans une addiction à la cocaïne. Isolé en studio, il sombre rapidement dans un abîme de paranoïa et de mégalomanie. Tony Visconti, appelé en renfort, arrive à sauver l'enregistrement de la faillite. Diamond Dogs est cependant apprécié de son auteur : il s'agit du seul album dont il supervisera personnellement la remasterisation pour l'édition CD.

Les enregistrements de la tournée américaine Diamond Dogs, en juillet 1974, donnent le double-album David Live. Dépassé par son succès et incapable de contrôler son image publique, Bowie est à présent sous l'emprise de la cocaïne, rongé par la paranoïa et les délires mystiques. Pour s'en sortir, il se réfugiera bientôt à Berlin[24].

La période soul/funk

Dans ces conditions, la parution de Young Americans, en 1975, est une surprise. Bowie, nouvellement arrivé dans la ville de Los Angeles, fait subir à son personnage une métamorphose radicale, qui emprunte esthétiquement au cabaret allemand de l’entre-deux-guerres et musicalement aux musiques noires nord-américaines. La renaissance artistique s’accompagne de la réussite commerciale. Le single Fame, coécrit avec John Lennon et Carlos Alomar, est son premier numéro 1 américain et l’album se classe en bonne position des deux côtés de l’Atlantique.

Il tourne également en 1975 le film L'Homme qui venait d'ailleurs (The Man Who Fell to Earth) de Nicolas Roeg, dans lequel il incarne Thomas Jerome Newton, un extraterrestre échoué sur Terre qui cherche à regagner sa planète d'origine, dévastée par une catastrophe écologique. Le script, écrit pour Bowie par Roeg (qui a déjà fait tourner Mick Jagger dans Performance), lui va comme un gant, et il se contente de laisser sa présence fantomatique imprimer la pellicule. Par un étrange retournement de situation, on voit à la fin son personnage se recycler dans la chanson et devenir rock star sous le nom de The Visitor (on peut en outre voir des exemplaires de Young Americans sur des présentoirs) : l'extraterrestre incarne David Bowie. Deux photos tirées du film serviront aux pochettes de Station to Station et Low.

Sorti en 1976, Station to Station semble issu de séances de studios avortées pour la bande originale de L'Homme qui venait d'ailleurs (finalement composée par John Phillips), mais la chronologie reste floue. Bowie lui-même, à la pointe de sa toxicomanie à l'époque, a déclaré qu'il ne se rappelait même plus l'avoir enregistré. Earl Slick joue toutes ses parties sans écouter la musique. L'album propose une forme de funk froid et robotique où il cite déjà le groupe Kraftwerk. Bowie semble de nouveau sur la corde raide. Malgré tout, le disque se classe très bien dans les charts américains, de même que le single Golden Years, écrit à l'origine pour Elvis Presley, qui le refuse. La tournée Station to Station impose le personnage élégant du Thin White Duke (« Maigre Duc Blanc ») et une esthétique dépouillée empruntée à l'expressionnisme allemand et à Bertolt Brecht.

Durant la même période, la vie personnelle de Bowie se délite. Rongé par ses abus et sombrant dans un délire mystico-totalitaire, il abîme son image publique avec des déclarations ambiguës sur le nazisme, reniées depuis. Influencé par l'atmosphère propre à la ville de Los Angeles et la cocaïne, le chanteur semble se perdre dans le miroir que lui renvoie son œuvre et dans la galerie de personnages qu'il incarne alors tour à tour. Cette désincarnation passagère le mènera à des écarts fameux comme l'entrevue accordée à Playboy en 1976, où il compare Hitler, « la première rock star », à Mick Jagger pour son art de la mise en scène et du maniement des foules[25]. La tournée est immortalisée par le travail des photographes Andrew Kent et Philippe Auliac.

La trilogie berlinoise

Après la tempête médiatique de 1976 vient la rédemption, avec la « période berlinoise » (1977-1979) et la trilogie Low, Heroes et Lodger avec Brian Eno, ancien membre de Roxy Music. David Bowie conquiert une nouvelle génération d'admirateurs.

Fuyant l'atmosphère viciée de Los Angeles[26], « le film le plus terrifiant jamais écrit »[27], et la quasi-démence de son entourage, Bowie trouve refuge, en compagnie d'Iggy Pop, à Berlin, alors en proie à une grande effervescence artistique. Influencé par le rock allemand de Can, Neu! ou Kraftwerk, Bowie s'y redéfinit en tant qu'artiste et jette les bases d'une fructueuse période qui le voit abandonner le costume monochrome du Thin White Duke et de la rock-star capricieuse et mégalomane pour celui d'une avant-garde européenne continentale, semant au passage une partie de son public, notamment américain.

Low et Heroes sont divisés entre des morceaux rapides déchirés par les guitares de Robert Fripp, d'Adrian Belew ou de Carlos Alomar, et de lents instrumentaux remplis de nappes rêveuses de synthétiseurs, et de la stratégie oblique chère à Brian Eno. Bowie y gagne une reconnaissance artistique célébrée par la jeune new wave anglaise du début des années 1980. Le compositeur américain Philip Glass s'inspire de certains morceaux de Low et Heroes, qu'il réenregistre dans les années 1990. Lodger est plus conventionnel dans sa structure, mais Bowie s'aventure vers des territoires inexplorés où une influence de World music (African Night Flight, Yassassin) préfigure les productions de Brian Eno pour les Talking Heads sur Fear of Music ou Remain in Light. De cette trilogie dite « berlinoise », seul Heroes a été produit totalement à Berlin. Low a partiellement été enregistré en France, au Château d'Hérouville et Lodger en Suisse au Mountain Studios. La trilogie a été conçue en à peine dix-huit mois.

Il compose et produit au cours de la même période deux albums d'Iggy Pop, The Idiot et Lust for Life, avec qui il trouve le temps de jouer en concert, tenant le clavier.

Quittant Berlin, Bowie poursuit sa carrière d'acteur, reprenant le personnage de John Merrick créé par Philip Anglim dans la pièce The Elephant Man de Bernard Pomerance, mise en scène par Jack Hofsiss à Broadway. Il apparaît également dans son propre rôle dans le film Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… d'Uli Edel.

Les années MTV

1980 est l'année du succès de l'album Scary Monsters qui atteint la première place des ventes dans pratiquement tous les pays d'Europe, avec notamment le titre Ashes to Ashes, où il fait du Major Tom de Space Oddity un junkie (« We know Major Tom's a junkie »). L'album, s'inspirant du post-punk, conjugue des guitares très agressives (Scary Monsters and Super Creeps, It's no Game Part 1) à une manière plus dansante avec Fashion.

En 1980, il participe à la composition, à la production, et à l'enregistrement du single Under Pressure avec le groupe Queen, qui devient numéro 1 des ventes de disques anglais. Ce titre a été enregistré à Montreux sur l'invitation de Queen qui possédait alors le Mountain Studio où Bowie venait régulièrement travailler, notamment avec l'ingénieur du son David Richard. Début 1982, il publie les 5 chansons de Baal (Baal (en)) pour une interprétation de la pièce éponyme de Berthold Brecht diffusée sur la BBC.

David Bowie aborde alors une nouvelle phase dans sa carrière avec Let's Dance (1983). Produit par Nile Rodgers de Chic, cet album lui permet de toucher le grand public. Avec les clips de David Mallet largement diffusés sur MTV. Les ventes de Let's Dance sont massives et atteignent les 14 millions d'exemplaires. L'album est le deuxième « hit » de l'année 1983 derrière Thriller. La tournée mondiale Serious Moonlight Tour le fait pour la première fois se produire dans les stades : 150 000 personnes viennent le voir en deux jours à Paris à l'hippodrome d'Auteuil. Multipliant les apparitions cinématographiques (Les Prédateurs, Furyo). En 1986, il tient encore le rôle principal masculin, celui du roi des gobelins Jareth, dans le film familial Labyrinthe de Jim Henson aux côtés de Jennifer Connelly et de multiples marionnettes. Il signe également une partie de la bande originale.

Tonight en 1984, qui comporte le tube Blue Jean, se vend encore très bien mais semble en retrait du fait de son manque de compositions originales. L'album Never Let Me Down, enregistré en 1987, se veut un retour plus rock mais ne remporte pas le succès critique et commercial escompté. La tournée mondiale Glass Spider Tour, incorporant Peter Frampton à la guitare, bien que très ambitieuse (décor avec araignée géante animée, troupe de danseurs) et malgré sa volonté de faire revivre un catalogue prestigieux, ne fait pas l'unanimité auprès des critiques, même si le public est là. Après le dernier concert de la tournée, Bowie fera brûler le décor.

Il dit ainsi à propos de cette période Let's Dance : « J'ai fait le coup de ma vie avec tout le machin Let's Dance. Passer du statut d'« artiste culte » à ça, vous savez « le nouveau Phil Collins ! », c'était quoi ? Maman, je passe à la radio ! Mais quand vous vous retrouvez au milieu du courant mainstream, c'est un endroit tyrannique, despotique, je ne veux pas être dirigé par ce truc aveugle, il n'y a rien ici. Je ne veux tout simplement pas de ça dans ma vie ! »[28].

La renaissance artistique

Après le relatif échec commercial de Never Let Me Down, David Bowie tente de tourner la page des années 1980 pour revenir à un son plus brut, en fondant en 1988 le groupe Tin Machine avec Reeves Gabrels et les frères Tony et Hunt Sales, rythmique d'Iggy Pop période 1977. Fortement influencés par le rock indépendant américain de la fin des années 1980 (Pixies, Throwing Muses, Hüsker Dü), trois albums (dont un live) diversement appréciés, mais radicalement différents de ses productions antérieures, lui permettent de commencer les années 1990 sur de meilleures bases, malgré le très mauvais accueil (en Angleterre, le NME titre à l'époque « Est-ce que Tin Machine est de la merde ? »). Le ton d'ensemble est marqué par la guitare dissonnante et avant-gardiste de Reeves Gabrels, qui collaborera avec Bowie au-delà du groupe jusqu'en 1999.

1989 voit les débuts de la campagne de réédition des albums de David Bowie, indisponibles. Le 20 avril 1992, David Bowie participe à The Freddie Mercury Tribute, le concert géant en hommage au chanteur de Queen mort le 24 novembre 1991. Il interprète avec Queen et Annie Lennox Under Pressure, All the Young Dudes avec Mick Ronson, Ian Hunter et Queen puis Heroes avec Queen. Il étonne aussi avec le public en récitant le Notre Père à genoux.

Cette époque est également celle d'un tournant dans sa vie privée, concrétisé par son mariage civil avec la top model et femme d'affaires Iman, le 24 avril 1992 à l'Hôtel de ville de Lausanne[29], suivi d'un mariage religieux, le 6 juin 1992 dans l'église épiscopale de Saint James à Florence[30]. Ils vivent dans un premier temps à New York, avant d'aller s'installer à Londres, puis par la suite à Lausanne en Suisse.

Le premier album solo du « nouveau Bowie » post-Tin Machine (Black Tie White Noise en 1993) n'est pourtant pas complètement convaincant. Très orienté dance, il ne lui permet pas, malgré des ventes honorables, de renouer avec le public rock qui l'a redécouvert à la faveur des rééditions.

À la fin de l'année sort The Buddha of Suburbia, BO (ou plutôt « musique inspirée ») d'une mini-série du même nom diffusée sur la BBC. L'album passe quasi inaperçu, sans promo et éclipsé par le Singles Collection qui sort au même moment. Pourtant, plus encore que le précédent, ce disque témoigne du retour en forme de son auteur. Austère dans son orchestration (Bowie et le multi-instrumentiste Erdal Kizilcay sont les seuls musiciens, collaborations mises à part) et sa production (Bowie et le très discret David Richards), l'objet avec son mélange jazz, new age, pop et électronique préfigure son album suivant.

En 1995 sort 1. Outside, concocté avec Brian Eno. Cet album complexe et ambitieux, qui « raconte » l'histoire d'un détective sur les traces d'un tueur, est ressenti comme une certaine renaissance de l'artiste par de nombreux fans. Pour la première fois, Bowie, inspiré par le rock industriel (Nine Inch Nails) et la techno, prend des risques.

En décembre 1995, peu après la sortie de leur premier single Bruise Pristine, David Bowie, séduit par ce qu’il a entendu de Placebo[31], leur propose d’assurer sa première partie pour ses concerts de l'Outside Tour à partir de février 1996 en Suisse, France et Italie, ce qui permettra au groupe de se faire connaître. David Bowie posera d'ailleurs sa voix en 1998 sur le titre Without You I'm Nothing de l'album éponyme de Placebo. Version sortie en single qui ne figure pas sur l'album.

En 1997, vient Earthling, réalisé avec Reeves Gabrels, hybride de rock parfois punk, jungle, techno et drum'n'bass, enregistré rapidement à New York et auto-produit. Bowie multiplie à cette période les collaborations (Photek, Goldie). Cette même année, il donne pour ses 50 ans un concert à la hauteur du mythe au Madison Square Garden de New York, avec une pléiade d'artistes de la scène rock : Frank Black, Foo Fighters, Robert Smith, Sonic Youth, Lou Reed et Billy Corgan.

David Bowie participe alors au développement du jeu vidéo The Nomad Soul. Contacté à l'origine pour écrire une ou deux musiques, il est enthousiasmé par le projet et se charge d'une bonne partie de la bande originale avec Reeves Gabrels (l'autre partie est assurée par Xavier Despas). Il incarne en plus deux personnages : le charismatique Boz, chef des Éveillés, ainsi que le chanteur d'un groupe interdit par les autorités. Le joueur peut d'ailleurs assister à trois concerts virtuels de l'avatar de Bowie, et acheter les chansons de l'album Hours…, sorti presque en même temps que le jeu en 1999.

C'est à cette époque, lors de la tournée 1999-2000, que Bowie commence à reprendre sur scène quelques-unes de ses plus vieilles chansons, de l'époque où il ne se faisait pas encore appeler David Bowie. L'idée germe dans son esprit de préparer un album entier composé quasi intégralement de réenregistrements de ses premières chansons. Cela donne le projet d'album Toy, enregistré avec Tony Visconti et dont les artworks sont dessinés, mais qui n'est finalement pas commercialisé. L'album a vu le jour de manière non officielle sur Internet en 2011.

Viennent enfin les albums Heathen (2002), enregistré dans la foulée de Toy, dont quelques chansons réapparaissent sur cet album, et Reality (2003), qui marquent les retrouvailles avec le producteur Tony Visconti. Ces deux disques sont les premiers publiés par Sony sous la double étiquette Columbia et Iso, label créé par Bowie.

Homme d'affaires

En 1997, avec l'aide du banquier d'affaires new-yorkais David Pullman[32], David Bowie devient le premier artiste[4] à titriser ses propres droits d'auteur, en l'occurrence sur ses albums antérieurs à 1990 ; ces titres sont baptisés Bowie Bonds[33]. Ceux-ci proposent un taux d'intérêt de 7,9 % sur 10 ans et lui permettent de gagner instantanément 55 millions de dollars, au lieu d'encaisser ses droits d'auteur au fur et à mesure[33]. Ils sont alors crédités de la note AAA par l'agence Moody's[32]. Selon David Pullman, David Bowie cherche par ce moyen à lever de l'argent pour ses héritiers, n'ayant lui-même pas besoin de ces fonds[32]. Cependant, il explique également que David Bowie a utilisé une partie de l'argent levé pour racheter les droits de certaines chansons détenues par un ancien manager[32]. D'autres artistes comme James Brown, Rod Stewart ou Iron Maiden recourent par la suite à ce procédé[33]. David Bowie conclut également en 1997 un accord avec la maison de disques britannique EMI prévoyant le versement d'une avance de 30 millions de dollars sur ses futures redevances en échange de l'exclusivité des droits de distribution à travers le monde de son catalogue couvrant son œuvre entre 1969 et 1990[33]. En 2004, l'agence de notation Moody's abaisse la note des Bowie Bonds à BBB+, un cran au-dessus de la catégorie spéculative[33]. Elle justifie cette dégradation par le fait que le secteur musical voit ses revenus se contracter nettement avec l'arrivée du piratage et du téléchargement illégal[32].

En 1998, David Bowie cofonde un fournisseur d'accès Internet (FAI), BowieNet, qui propose un ensemble de services : accès au Web, email @davidbowie.com, mais aussi des informations (y compris sportives et financières), et des produits en exclusivité (photos, musique, etc.) sur lui-même. Avec l'établissement financier USABancshares.com, il lance sa propre banque en ligne en 1999, accessible via le site Bowiebanc.com. Les clients bénéficient d'une carte bancaire et d'un chéquier à son effigie. À partir de 2002, David Bowie publie ses albums sous son propre label, Iso records, la distribution restant confiée à Columbia, une filiale de Sony Music[4].

Dernière période

Entre 1997 et 2000, il participe à une série télévisée qui reprend le titre du film Les Prédateurs dans lequel il avait joué en 1983, sans que la série ait le moindre lien avec le film à part la présence de Bowie et de Tony Scott. La série, aux effets plutôt bon marché, est composée d'épisodes indépendants réalisés par différents réalisateurs (dont Tony et Ridley Scott).

Le 15 août 2000, naît le deuxième enfant de David Bowie, Alexandria Zahra Jones, de son union avec Iman.

En 2001, son intérêt pour le bouddhisme le mène à soutenir la cause tibétaine en se produisant lors d'un concert en faveur de la Tibet House de New York[34].

Après la sortie de Reality, Bowie se lance dans sa première grande tournée mondiale depuis 1997, baptisée A Reality Tour. Plusieurs concerts ont été reportés en décembre 2003 pour raisons de santé, mais la tournée se prolonge jusqu’à la mi-2004. Le chanteur et son groupe entament alors une tournée des festivals d'été en Europe, mais les quinze dernières dates sont annulées lorsque Bowie subit en urgence une angioplastie.

Il enregistre néanmoins quelques duos, notamment sur les disques de jeunes groupes (avec TV on the Radio ou le groupe danois Kashmir) et fait quelques apparitions sur scène, avec le groupe canadien Arcade Fire (retranscrit par le Live EP (Live at Fashion Rocks)) pour des concerts à but caritatif, ou en hommage à Syd Barrett au côté de David Gilmour. Au printemps 2008, il collabore à l'album de Scarlett Johansson et continue à faire des apparitions, comme au Festival du film de Tribeca[35], le 22 avril 2008.

Le mois de juin 2008 voit la parution de Santa Monica '72. Il s'agit de la réédition du concert de 1972 issu de la tournée américaine de Ziggy Stardust diffusé sur la radio KMET. Cette diffusion a donné lieu à un bootleg très connu parmi les fans du Duke. En juillet 2009, un CD/DVD reprenant sa prestation dans l'émission VH1 Storytellers est édité, ainsi qu'un single destiné à fêter les 40 ans de Space Oddity. En 2010, paraissent A Reality Tour, double album retraçant la tournée 2003, et l'album coffret Station to Station comprenant les enregistrements originaux remastérisés ainsi qu'un concert en public broadcasté au Nassau Coliseum (États-Unis) d'excellente facture. Pour des raisons présumées de santé, Bowie aurait pris une semi-retraite. Il décline l'offre de participer à l'album de reprises de Peter Gabriel, I'll Scratch Yours en 2010, en réponse à Scratch My Back[36].

Son retour à la musique a lieu au début de l'année 2013. Le 8 janvier, jour de son 66e anniversaire, il annonce à la surprise générale la sortie d'un nouvel album intitulé The Next Day, le premier depuis dix ans. Le clip du premier single extrait de cet album, Where Are We Now?, est publié sur son site officiel le même jour[37]. Un deuxième single, The Stars (Are Out Tonight), paraît le 26 février. Deux jours plus tard, l'album est disponible à l'écoute en intégralité[20] sur iTunes avant sa sortie physique officielle le 11 mars 2013 en France. Le 15 juillet 2013, le single Valentine's Day a droit à un clip tout en sobriété dans lequel Bowie apparaît seul, guitare à la main. Il participe cette même année à l'album Reflektor du groupe Arcade Fire en posant sa voix sur la chanson éponyme de ce double album n°1 des deux côtés de l'Atlantique.

En 2015, il compose la chanson du générique de la série Panthers diffusée sur Canal +[38] lors de l'automne 2015. À la fin de l'année, la comédie musicale Lazarus (en) dont il est l'auteur est jouée à Broadway dans la mise en scène d'Ivo van Hove. Il s'agit de la suite du film L'Homme qui venait d'ailleurs, sorti en 1976 et dont il incarnait le rôle principal. C'est Michael C. Hall (Dexter) qui reprend son rôle[39]. Lazarus se joue ensuite à Londres fin 2016[40].

En 2016, Bowie aurait dû participer à la création d'une comédie musicale sur le personnage de Bob l'Éponge en collaboration avec d'autres artistes dont Cyndi Lauper[41]. Le 8 janvier 2016, jour de son soixante-neuvième anniversaire, sort le vingt-sixième et dernier album de l’artiste, intitulé Blackstar. Le premier titre de l’album, Blackstar, était préalablement sorti le 20 novembre 2015[42],[43]. L'album prend désormais une signification testamentaire, soulignée par les clips réalisés par Johan Renck pour les titres Blackstar et Lazarus[44],[45].

David Bowie meurt le 10 janvier 2016[1] à New York[2], deux jours après son anniversaire, des suites d'un cancer du foie[46] contre lequel il luttait depuis dix-huit mois, selon son fils Duncan Jones[47]. Il est incinéré quelques heures après son décès dans le plus grand secret, sans famille ni amis, un choix exprimé par le chanteur avant sa disparition[48],[49].

Vie privée

David Bowie se marie en 1992 avec l'ancienne mannequin Iman ; ils ont une fille, Alexandria Zahra « Lexi » Jones, née le 15 août 2000 (« Jones » est le nom de famille légal de David Bowie)[50]. Il est aussi le père de Duncan Jones, fils de son précédent mariage avec Angela « Angie » Barnett[réf. souhaitée].

Amateur d'art contemporain, Bowie collectionnait les œuvres, entre autres, de Peter Howson et de Derek Boshier[réf. nécessaire].

Bisexualité

Bowie brise un tabou en janvier 1972 en annonçant sa bisexualité dans une interview avec Melody Maker, à l'époque où il se réinvente en glam-rocker et lance le personnage de Ziggy Stardust. Interviewé par Playboy en septembre 1976 il dit :

« C'est vrai — Je suis bisexuel. Mais je ne peux pas nier que cela m'ait aidé, c'est la meilleure chose qui me soit arrivée »
(It's true — I am a bisexual. But I can't deny that I've used that fact very well. I suppose it's the best thing that ever happened to me)[51].

Bowie s'en distanciera lors d'une interview en 1983 avec le magazine Rolling Stone, disant que cette déclaration était « sa plus grosse erreur » (« the biggest mistake I ever made »). En 1993, il déclare être « un hétérosexuel dans le placard » (« closet heterosexual »), que son intérêt pour la culture homosexuelle et bisexuelle était plus un produit du temps et de la situation que de ses propres sentiments. « Ce n'était pas quelque chose avec lequel je me sentais à l'aise » (« It wasn't something I was comfortable with at all »).

Bowie exprime un avis différent dans l'interview de 2002 avec Blender, en réponse à la question : « Vous avez une fois dit que dire que vous étiez bisexuel était la plus grosse erreur que vous ayez jamais faite. Le croyez-vous toujours ? » :

« Intéressant. [Longue pause] Je ne pense pas que c'était une erreur pour l'Europe, mais c'était bien plus problématique en Amérique. Je n'ai eu aucun problème concernant le fait que les gens sachent que j'étais bisexuel. Mais je n'avais aucune envie de tenir un drapeau ou d'être le représentant d'un quelconque groupe de personnes. Je savais ce que je voulais être, à savoir un auteur-compositeur et un interprète, et je sentais que l'on me résumait désormais à cette bisexualité et pour très longtemps. L'Amérique est très puritaine et je pense que ça m'a empêché de faire beaucoup de choses »
(« Interesting. I don’t think it was a mistake in Europe, but it was a lot tougher in America. I had no problem with people knowing I was bisexual. But I had no inclination to hold any banners or be a representative of any group of people. I knew what I wanted to be, which was a songwriter and a performer, and I felt that bisexuality became my headline over here for so long. America is a very puritanical place, and I think it stood in the way of so much I wanted to do »).

La journaliste Wendy Leigh publie en 2014 une biographie retraçant certains éléments de sa vie personnelle, notamment sa bisexualité ; estimant que David Bowie n'est pas seulement une icône musicale mais également une « icône sexuelle d'avant-garde[52]. »

Carrière au cinéma

Ayant étudié le théâtre d'avant-garde et l'art du mime avec Lindsay Kemp, il commença sa carrière de comédien en tant que Cloud dans la production théâtrale de Kemp, Pierrot in Turquoise en 1967 (laquelle donna en 1970 le téléfilm The Looking Glass Murders). Dans le court-métrage en noir et blanc The Image de Michael Armstrong (1967), il campe le rôle d'un jeune fantôme sorti de la toile d'un peintre pour le hanter[53]. La même année, il fait une apparition dans l'adaptation du roman de Leslie Thomas, The Virgin Soldiers.

Son premier rôle important est celui de Thomas Jerome Newton dans L'Homme qui venait d'ailleurs réalisé par Nicolas Roeg en 1976, un extra-terrestre venu sur terre pour trouver des ressources afin de sauver sa planète mourante[54]. David Hemmings lui donne le rôle d'un officier prussien dans l'anglo-allemand C'est mon gigolo en 1979 (aux côtés de Marlene Dietrich). David Bowie monte sur les planches de Broadway pour le rôle principal de The Elephant Man, pièce qui révéla son jeu d'acteur et son talent d'expression. Il y eut 157 représentations entre 1980 et 1981. Il apparaît alors dans son propre rôle lors d'un concert à Berlin dans Moi, Christiane F., pour lequel des morceaux de Trilogie berlinoise sont utilisés. L'artiste joue ensuite aux côtés de Catherine Deneuve et Susan Sarandon dans Les prédateurs en 1983. Son rôle le plus notoire sera sans doute celui du Major Jack Celliers, dans Furyo de Nagisa Ōshima. Il partagera ici l'affiche avec Ryūichi Sakamoto, également compositeur de la célèbre bande-son du film.

Il fait une apparition dans Barbe d'or et les Pirates en 1983 créé par les Monty Python, ainsi qu'un rôle mineur dans Into the night en 1985. On lui proposa la même année le rôle de Max Zorin dans le James Bond Dangereusement vôtre, rôle qu'il déclina (il fut ensuite donné à Christopher Walken). Il compose avec la chanteuse Sade la musique de la comédie musicale rock Absolute Beginners (1986), dans laquelle il tient également un rôle de second plan. La même année, Jim Henson lui demande d'incarner Jareth, maléfique roi des gobelins dans son film fantastique pour enfants Labyrinthe. Il en écrit ainsi la musique (dont le single Magic Dance).

Deux ans plus tard, il est dirigé par Martin Scorsese dans le film La Dernière Tentation du Christ, pour son rôle de Ponce Pilate et dont la musique a été écrite et jouée par Peter Gabriel. Les rôles qu'a pu tenir David Bowie sont donc autant divers que variés, de l'employé de restaurant dans The Linguini Incident (1991) à l'agent du FBI du Twin Peaks: Fire Walk with Me (1991) de David Lynch.

Rôle mineur mais décisif pour la carrière du chanteur à l'écran, celui de l'artiste Andy Warhol (auquel il avait déjà dédié une chanson homonyme dans son album Hunky Dory) dans le film biographique sur l'avant-gardiste Jean-Michel Basquiat, Basquiat en 1996. Harvey Keitel et lui s'opposent dans le western italien Gunfighters Revenge en 1998 (à l'origine Il Mio West). Il y démontre une fois de plus la diversité de son jeu. Andrew Goth le fait jouer Bernie, un gangster vieillissant, dans Everybody Loves Sunshine en 1999. Il joue un des rôles principaux dans le rôle-titre de Mr. Rice's Secret, voisin philanthrope d'un jeune garçon en phase terminale à qui il lègue un antidote à la mort. Il fait également une intervention dans le Zoolander de Ben Stiller l'année suivante. Bowie tient en 2006 le rôle secondaire mais central du physicien Nikola Tesla dans Le Prestige de Christopher Nolan, opposant Christian Bale et Hugh Jackman. Il prête également sa voix à quelques personnages de films d'animation tels que Malthazard dans Arthur et les Minimoys, ou encore Lord Royal Highness dans Bob l'éponge.

Il est apparu au grand écran en 2008 avec August (en), film de Austin Chick (en) avec Josh Hartnett, pour lequel il retrouve Rip Torn avec qui il avait travaillé dans The Man Who Fell To Earth, trente ans plus tôt.

Il est également un personnage énormément cité (mais que l'on voit seulement deux fois) dans le film College Rock Stars de Todd Graff.

Discographie

  • 1967 : David Bowie
  • 1969 : Space Oddity
  • 1970 : The Man Who Sold the World
  • 1971 : Hunky Dory
  • 1972 : The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars
  • 1973 : Aladdin Sane
  • 1973 : Pin Ups
  • 1974 : Diamond Dogs
  • 1975 : Young Americans
  • 1976 : Station to Station
  • 1977 : Low
  • 1977 : "Heroes"
  • 1979 : Lodger
  • 1980 : Scary Monsters (and Super Creeps)
  • 1983 : Let's Dance
  • 1984 : Tonight
  • 1987 : Never Let Me Down
  • 1993 : Black Tie White Noise
  • 1993 : The Buddha of Suburbia
  • 1995 : 1. Outside
  • 1997 : Earthling
  • 1999 : 'hours...'
  • 2002 : Heathen
  • 2003 : Reality
  • 2013 : The Next Day
  • 2016 : Blackstar

Filmographie

Dans la culture populaire

  • Bowie (en) est le nom du 6e épisode de la première saison de la série Flight of the Conchords. On y croise une parodie de Bowie à trois époques de sa carrière : en Ziggy Stardust, en Bowie du clip de Ashes to Ashes, et en Jareth, le roi des gobelins du film Labyrinthe (1986).
  • Le chanteur a composé la musique et même joué dans le jeu The Nomad Soul du studio français Quantic Dream en 1999.
  • Deux séries créées par Matthew Graham, Tony Jordan et Ashley Pharoah portent les noms de chansons de Bowie : Life on Mars (2006-2007) se situe dans le contexte des années 1970, et Ashes To Ashes (2008-2010) dans celui des années 1980.
  • Début septembre 2015, la chaîne de télévision Nickelodeon annonce produire à Chicago la comédie musicale de Bob l'éponge dont David Bowie a écrit l'une des chansons[55].
  • Le personnage de Ziggy, dans l'opéra-rock Starmania, s'inspire de Ziggy Stardust[56] et de la chanson Starman.

Divers

  • L'astéroïde (342843) Davidbowie, découvert le 21 décembre 2008, a été nommé le 5 janvier 2015 en hommage à l'artiste, trois jours avant son 68e anniversaire (et un an avant sa mort).

Notes et références

  1. « Le chanteur David Bowie est mort », sur Le Figaro (consulté le 11 janvier 2016)
  2. « David Bowie. Son producteur : « Je ne vous dirai rien sur sa vie privée » », sur leparisien.fr, https://plus.google.com/+LeParisien (consulté le 11 janvier 2016)
  3. David Bowie - La grande messe des temps modernes, Patrick Grainville, VSD no 301 du 9 juin 1983.
  4. « David Bowie, artiste mais aussi businessman visionnaire », sur La Tribune (consulté le 18 janvier 2016).
  5. « David Bowie: inducted in 1996 | The Rock and Roll Hall of Fame and Museum », sur rockhall.com (consulté le 11 janvier 2016).
  6. (en) Paul Trynka, Starman: David Bowie. The Definitive Biography, Hachette UK, 2011, p. 2-3
  7. (en) Chris Rojek, Pop Music, Pop Culture, Polity, 2011, p. 191
  8. (en) David Buckley, Strange Fascination. David Bowie: The Definitive Story, Random House, 2012, p. 11
  9. (en) Wendy Leigh, Bowie. The Biography, Simon and Schuster, 2014, p. 225
  10. Matthieu Thibault, La trilogie Bowie-Eno. Influence de l'Allemagne et de Brian Eno sur les albums de David Bowie de 1976 à 1979, Camion blanc, 2011, p. 7
  11. (en) « Man who gave Bowie his alien eye reveals star supported him through his own cancer fight », sur www.nzherald.co.nz, 12 janvier 2016 (consulté le 18 janvier 2016)
  12. Hugo Jalinière, « Les yeux vairons, David Bowie ? Non, une mydriase permanente », sur Sciences et avenir, 11 janvier 2016 (consulté le 13 janvier 2016)
  13. (en) Dylan Jones, When Ziggy Played Guitar. David Bowie and Four Minutes that Shook the World, Random House, p. 39
  14. Open Culture, 5 août 2014
  15. Nicolas Ungemuth, Bowie, Librio, 1999, p. 21.
  16. Loïc Picaud, Bowie et le rock dandy, 2007
  17. (en) Christopher Sandford, Bowie: Loving the Alien, Time Warner, 1997, p. 41–42
  18. (en) Rod Meade Sperry, That time David Bowie almost became a Buddhist monk — and what he said (and sang) about that time, LionsRoar.com, 12 janvier 2016
  19. "Dessous de Songs" Ed RING (M.Besse-J.D Beauvallet-J Fauque) 2013 (page 90)
  20. Even a fool learns to love - David Bowie, Les Inrockuptibles
  21. En 1993, le suicide de Terry, survenu en 1985, lui inspirera un autre titre : Jump They Say.
  22. « David Bowie : les coulisses de la pochette d'Aladdin Sane », Télérama, 26 février 2015
  23. Roy Carr, Charles Shaar Murray, Bowie: An Illustrated Record, 1981, p. 14
  24. (en) Christopher Sandford, Bowie: Loving the Alien, Time Warner, 1997, p. 142–143
  25. « Un jour, je ferai de la politique car je veux être premier ministre. Je suis un partisan du fascisme : notre unique chance de nous sortir de ce libéralisme répugnant, c'est l'extrême droite, tyrannique et dictatoriale. Les rock-stars sont fascistes aussi et Hitler était l'une des premières. Ce n'était pas un politicien, mais un grand artiste moderne. Il a utilisé la politique et le théâtre pour créer cette chose qui allait gouverner et contrôler le spectacle pendant ces douze années-là : il a mis en scène un pays. » Dominique Grandfils, 100 % Rock, 1976.[réf. incomplète]
  26. « J'ai mentalement ouvert la porte d'une garde-robe, j'y ai mentalement rangé tous mes personnages, et j'ai quitté Los Angeles » : Waiting For The Sun, une histoire de la musique à Los Angeles, Allia, p. 347
  27. Waiting For The Sun, une histoire de la musique à Los Angeles, Allia, p. 347
  28. « Remembering the life of David Bowie », sur YouTube (consulté le 21 janvier 2016)
  29. David Bowie, le discret châtelain de Sauvabelin à Lausanne, 24 heures, 11 janvier 2016
  30. Happy 22nd Anniversary to David and Iman
  31. (en) David Buckley, David Bowie: The Music and The Changes, ECW Presse, 2006, p. 159-160 Lire en ligne
  32. « David Bowie était aussi un pionnier… de la finance », sur BFM Business, 11 janvier 2016 (consulté le 19 février 2016).
  33. « David Bowie avait transformé ses droits d'auteur en placement financier », sur Le Huffington Post.fr, 11 janvier 2016 (consulté le 19 février 2016).
  34. (en) Tenzin Dharpo, « Rock star and a friend of Tibet David Bowie dies », Phayul.com, 12 janvier 2016
  35. Photographies, sur news-de-stars.com
  36. Hugo Cassavetti, Télérama 3135, 10 février 2010
  37. David Bowie sortira un nouvel album en mars, Metro, 8 janvier 2013
  38. David Bowie compose le générique de la série « Panthers », sur lemonde.fr
  39. « La pièce imaginée par David Bowie débute mercredi à Broadway : tout ce qu'il faut savoir », sur culturebox.francetvinfo.fr, consulté le 22 novembre 2015.
  40. Lazarus : la comédie musicale qui ressuscite David Bowie arrive à Londres, sur culturebox.francetvinfo.fr, consulté le 15 novembre 2016
  41. David Bowie va écrire pour la comédie musicale Bob l’Eponge - lesinrocks.com, 2 septembre 2015
  42. David Bowie s'offre un nouvel album pour son anniversaire, sur lefigaro.fr, consulté le 22 novembre 2015.
  43. Vidéo : Blackstar le retour de David Bowie dans un clip inquiétant, sur lesinrocks.com, consulté le 22 novembre 2015.
  44. Romain Burrel, « Comment David Bowie nous a annoncé sa mort avec le splendide "Blackstar" », sur metronews (consulté le 3 février 2016)
  45. Judith Korber, « Le réalisateur du clip de Lazarus rend hommage à David Bowie », sur metronews (consulté le 1er novembre 2016)
  46. (en) Paul Gallagher, « David Bowie died from liver cancer he kept secret from all but handful of people, friend says », sur independent.co.uk, 11 janvier 2016
  47. « David Bowie est mort », sur LeMonde.fr, 11 janvier 2016.
  48. « David Bowie a été incinéré en secret », sur Le Figaro, 14 janvier 2016
  49. « David Bowie incinéré en catimini », Le Point.fr, 14 janvier 2016 (consulté le 14 janvier 2016).
  50. Prisma Média, « David Bowie : que devient Lexi, la fille qu'il a eue avec Iman ? - Gala », Gala.fr, {{Article}} : paramètre « année » ou « date » manquant (lire en ligne)
  51. (en) Cameron Crowe, Playboy Interview: David Bowie, 1976, Playboy, 11 janvier 2016
  52. « Sous la couette de David Bowie, entre orgies bisexuelles et monogamie », Les Inrockuptibles, 23 septembre 2014 (lire en ligne)
  53. David Bowie : regardez l'étrange premier film dans lequel il tourna en 1967, sur culturebox.francetvinfo.fr, consulté le 12 mars 2016
  54. « L'homme qui venait d'ailleurs », sur critikat.com, 7 avril 2015 (consulté le 21 janvier 2016)
  55. Mark Kennedy / AP, « SpongeBob SquarePants Musical to Feature David Bowie Song » (consulté le 3 septembre 2015)
  56. Camille Kaelblen, « Qui est Ziggy Stardust, l'avatar iconique de David Bowie ? », RTL, 11 janvier 2016.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Paul Bourre, David Bowie, Paris : Éditions Encre, 1990, 79 p., (ISBN 978-2-86418-201-6).
  • Angela Bowie, Backstage : Ma vie avec David Bowie, Paris : Belfond, 1993, 329 p., (ISBN 978-2714429957).
  • Nicolas Ungemuth, David Bowie, Paris : Librio, 1999, 89 p., (ISBN 978-2277302667).
  • Jerome Soligny, David Bowie, Paris : 10/18, 2002, 240 p., (ISBN 978-2264033932).
  • Philippe Auliac, Passenger - David Bowie Photobook, Venezia : Sound & Vision, 2004, 200 p., (ISBN 88-901520-0-1).
  • David Buckley, David Bowie : Une étrange fascination, Paris : Flammarion, 2004, 471 p., (ISBN 978-2080685544).
  • (en) David Bowie and Mick Rock, Moonage Daydream : The Life and Times of Ziggy Stardust, Guildford : Genesis Publications,  2005, 348 p., (ISBN 0904351866).
  • Pierre Robin, David Bowie : Du provocateur au séducteur ultramoderne, Paris : Éditions Bernard Giovanangeli, 2005, 252 p., (ISBN 2-909034-76-3).
  • Enrique Seknadje, David Bowie : Le phénomène Ziggy Stardust et autres essais, Rosières-en-Haye : Éditions du Camion blanc, 2009, 217 p., (ISBN 978-2-35779-009-4).
  • Matthieu Thibault, La Trilogie Bowie-Eno : Influence de l'Allemagne et de Brian Eno sur les albums de David Bowie entre 1976 et 1979, Rosières-en-Haye : Éditions du Camion blanc, 2011, 300 p., (ISBN 9782357795082).
  • Victoria Broackes et Geoffrey Marsh, David Bowie Is, Neuilly-sur-Seine : Éditions Michel Lafon, 2013, 320 p., (ISBN 978-2749920375).
  • Kevin Cann, David Bowie - Any Day Now - Les années Londres : 1947-1974, Paris : Éditions Naïve, 2013, 336 p., (ISBN 978-2-35021-300-2).
  • Simon Critchley, Bowie, philosophie intime, Paris : La Découverte, 2015, 128 p., (ISBN 978-2707-185402).
  • Bertrand Dermoncourt, David Bowie, Paris : Actes Sud, 2015, 135 p., (ISBN 978-2330047986).
  • Jérôme Soligny, David Bowie ouvre le chien : Conférences à la Cité de la musique, Paris : La Table Ronde, 2015, 224 p., (ISBN 978-2710376460).
  • Dylan Jones, L'Ovni Bowie, Paris : Rivages, 2015, 233 p., (ISBN 978-2743629700).
  • Kevin Cann et Chris Duffy, Bowie par Duffy : Cinq séances photo, 1972-1980, Paris : Glénat, 2015, 212 p., (ISBN 978-2344006719).
  • Mick Rock, The Rise of David Bowie. 1972-1973, Cologne : Taschen, 2016, 310 p., (ISBN 978-3836560948).
  • Matthieu Thibault, David Bowie : L'avant-garde pop, Marseille : Le Mot et le reste, 2016, 432 p., (ISBN 978-2360542284).
  • Wim Hendrikse, David Bowie - No shit, just facts Part 1, Soesterberg : Uitgeverij Aspekt, 2016, 440 p., (ISBN 978-9461538932)
  • Wim Hendrikse, David Bowie - No shit, just facts, Part 2, Soesterberg : Uitgeverij Aspekt, 2016, 603 p., (ISBN 978-9461538949)
  • Loïc Picaud, David Bowie et le rock dandy, Paris : Hors Collection, 2016, 176 p., (ISBN 978-2258-137417).
  • Wim Hendrikse, David Bowie - A star fell to earth, Soesterberg : Uitgeverij Aspekt, 2016, 448 p., (ISBN 978-9461538710)
  • Wim Hendrikse, David Bowie - Live 1958-1986, 2016 (ISBN 978-9463380836)
  • Wim Hendrikse, David Bowie - Live 1958-2007, 2016 (ISBN 978-9463380843)

Article connexe

  • Ziggy Stardust

Liens externes

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  • (en) Site officiel
  • (en) Site officiel de David Bowie, peintre
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