Johannes Ockeghem

Date de naissance 1410 à Saint-Ghislain, Wallonie, Belgique

Date de décès 6.2.1497 à Tours, Indre-et-Loire, France

Johannes Ockeghem

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Johannes Ockeghem
Jean Ockeghem
Activité principale Compositeur
Activités annexes maître de chapelle, chantre

Johannes Ockeghem ou Jean Ockeghem (né v. 1420 à Saint-Ghislain, tout près de Mons, Hainaut - mort le 6 février 1497 à Tours, France) était un compositeur franco-flamand de la seconde moitié du XVe siècle, considéré comme le chef de file de la génération de compositeurs entre Guillaume Dufay et Josquin Des Prés.

Naissance

Jusqu'ici, on en était réduit à des hypothèses à propos de son lieu de naissance. On a souvent pensé qu'il était né en Flandre-Orientale où il y a un village d'Okegem, près de Dendermonde (Termonde en français, actuellement en Belgique), aux environs de 1420. Mais il se disait lui-même originaire du Hainaut. On sait aujourd'hui par une découverte de Daniel Van Overstraeten que Jean Ockeghem est né à Saint-Ghislain, tout près de Mons.

Biographie

On ne connaît pas grand-chose de la jeunesse de Johannes Ockeghem. Il a peut-être été un élève de Gilles Binchois. Après un bref passage à la cathédrale d'Anvers où il a été chapelain-chantre, il a fait sa carrière en France à la cour du duc de Bourbon, puis comme maître de chapelle du roi.

Le 1er octobre 1451, il fut engagé comme « premier chapelain » à la chapelle de Charles VII. Il fut, à partir de 1452, maître de la chapelle des roi de France, sous les règnes de Charles VII, Louis XI et Charles VIII[1]. Il composa de nombreuses messes et chansons polyphoniques.

Entre 1456 et 1459, il est trésorier de l'abbaye Saint-Martin de Tours.

Depuis 1465 jusqu'à sa mort, il portait le titre de « maistre de la chappelle de chant du roy[2] ».

Il a eu aussi une activité diplomatique qui la amené à voyager, entre autres en Espagne. Ses contemporains le voyaient comme un musicien de premier rang.

Vers 1480, ce sont ses uvres et non plus celles de Guillaume Dufay qui ont été proposées comme modèles à ses contemporains, notamment par le brabançon Johannes Tinctoris (originaire de Nivelles) qui vivait à la cour du Roi Ferdinand d'Aragon à Naples et qui a rédigé d'importants traités de « musique pratique ».

uvres

Parmi les uvres qui nous sont parvenues, on trouve 14 messes à teneur (c'est-à-dire basée sur une mélodie, le cantus firmus, qui peut être d'origine sacrée ou profane), 10 motets et 20 chansons. Dautres uvres ont été perdues ou sont dattribution douteuse.

Son Requiem (probablement composé en 1461 à la mort de Charles VII) est le premier exemple connu de Requiem polyphonique, celui de Guillaume Dufay, très probablement antérieur, ayant été perdu.

Sa Missa Cuiusvis Toni (messe dans tous les tons) s'appelle ainsi car on peut la lire dans les quatre tons ecclésiastiques (protus ou mode de ré, deuterus ou mode de mi, tritus ou mode de fa et tetrardus ou mode de sol). Au lieu de la clef habituelle, qui indique un son fixe, est placé, en début de portée, un signe de congruence permettant au chanteur de placer la finale du ton dans la portée, c'est-à-dire la note sur laquelle le ton doit s'achever. Ainsi la même notation sera lue dans quatre échelles différentes, c'est-à-dire avec une disposition différente des demi-tons, avec un résultat sonore fort différent. L'enregistrement de l'Ensemble Musica Nova permet de procéder à cette comparaison (voir la discographie). Autre exploit technique, la Missa prolationum (« Messe des prolations ») met en jeu différentes mesures en usage au XVe siècle afin de créer des canons. Dans le manuscrit, une seule voix est copiée mais elle est chantée par deux chanteurs à des vitesses différentes. Pour obtenir une polyphonie à quatre voix, le manuscrit ne comporte donc que deux parties. À cette complexité rythmique, s'ajoute le fait que le compositeur emploie dans ces canons tous les intervalles possibles : à l'unisson, à la tierce, à la quarte, à la quinte, à la sixte, à la septième et à l'octave. En outre, les chanteurs doivent ajouter la musica ficta qui désigne les altérations accidentelles le plus souvent non écrites à l'époque. Certains passages de cette messe sont particulièrement complexes à cet égard. Le plus remarquable dans l'uvre de Johannes Ockeghem réside sans doute dans le fait que la virtuosité technique déployée par le compositeur ne nuit en rien aux qualités expressives de sa musique, bien au contraire.

Notes et références

  1. Jean Favier, Louis XI, Paris, Fayard, 2001, p. 878.
  2. Ivan Gobry, Louis XI, La force et la ruse, p. 151, Tallandier, Paris 2000

Bibliographie

  • Philippe Vendrix (dir.), « Johannes Ockeghem », dans : Actes du XIe Colloque international d'études humanistes, Centre d'Études Supérieures de la Renaissance, coll. Épitomé musical, Klincksieck, 1998. ISBN 2-252-03214-6 (en français et en anglais).

Discographie

  • Requiem - Missa Mi-Mi, EMI CDC 7 49213 2 (1985), The Hilliard Ensemble, Paul Hillier.
  • Intemerata Dei Mater - Ave Maria - Missa Ecce ancilla Domini (avec Jacob Obrecht et Josquin des Prés), Gaudeamus CD GAU 223 (1993), The Clerks' Group, Edward Wickham.
  • Intemerata Dei Mater - Requiem - Missa prolationum, Naxos 8.554260 (1997), Musica ficta, Bo Holten.
  • Missa Cujusvis Toni, Æon ÆCD 0753 (2 CDs-2007), Ensemble Musica Nova, Lucien Kandel, premier enregistrement des quatre versions. La partition a été préparée en collaboration avec Gérard Geay.
  • Missa prolationum, Agogique AGO 008, Ensemble Musica Nova, Lucien Kandel. La partition a été préparée en collaboration avec Gérard Geay.

Liens externes

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