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Musicien

Émile Waldteufel

Émile Waldteufel

Date de naissance 9.12.1837 à Strassburg, Elsass, France

Date de décès 12.2.1915 à Paris, France

Émile Waldteufel

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Charles Émile Lévy Waldteufel, connu sous le nom d'Émile Waldteufel, est un compositeur français né à Strasbourg le 9 décembre 1837 et mort le 12 février 1915 en son domicile dans le 9e arrondissement de Paris[1].

Biographie

Charles Émile Waldteufel est issu d'une lignée de musiciens dont le fondateur fut Moyse Lévy, musicien ambulant à Bischheim (Alsace), qui se choisit le pseudonyme de Waldteufel qui deviendra le nom officiel de la famille en 1808. Un de ses fils, Lazare Lévy (1801-1884), alias Louis Waldteufel, violoniste et chef d'orchestre, eut quatre fils : Achille (1830-?), Isaac (1832-1884), dit Léon, chef d'orchestre des bals de la cour et de la présidence, Salomon dit Édouard (1834-?) et Charles Émile, dit Émile, qui fut le plus connu et le plus prolifique compositeur de la famille.

En 1844, sa famille gagne Paris pour que Léon puisse apprendre le violon au Conservatoire. À son tour, de 1853 à 1857, Émile y est inscrit pour étudier le piano ; Jules Massenet et Georges Bizet y sont ses camarades de classe. Waldteufel, comme beaucoup d'autres pianistes de son époque, composait au piano ses œuvres, mais dans la perspective d'orchestrations ultérieures en fonction des conditions de représentation (salons privés, salles de bal ou bals de plein-air).

Durant le Second Empire, Waldteufel écrit de nombreuses danses qui le font connaître. En 1865, particulièrement apprécié par Eugénie, il devient directeur de la musique de danse de la cour impériale de Napoléon III et pianiste attitré de l'impératrice. Il est chargé d'animer les fameuses soirées dansantes de Biarritz et de Compiègne. À partir de 1867, l'orchestre de Waldteufel accompagne les bals aux Tuileries, prenant ainsi la suite d'Isaac Strauss, que Berlioz appelle « le Strauss de Paris » dans ses mémoires, puis ceux de l'Élysée après la guerre franco-prussienne.

En 1874, il est remarqué par le prince de Galles, le futur Édouard VII, qui lui propose de le faire connaître en Grande-Bretagne. S'ensuit un contrat avec la société d'édition londonienne Hopwood & Crew qui lui permet d'être joué lors des bals de la reine Victoria au palais de Buckingham. Sa musique y domine les programmes durant plusieurs années. La Valse des patineurs (1882) lui vaut une renommée internationale, et il est désormais joué à Londres, à Berlin et à Paris avec succès jusqu'au début du XXe siècle.

La valse Dolorès d'Émile Waldteufel (op. 170; 1880) est la base de la chanson russe Ma Chérie, tu m'entends (ru: «Милая, ты услышь меня»).

La musique de Waldteufel est caractérisée par un sens mélodique dans la tradition des mélodistes français de son époque, tels Gounod, Saint-Saëns ou Bizet. Son inspiration s'étend des opéras comiques d'Audran, Lacôme ou Offenbach jusqu'à la musique populaire bavaroise (qu'il connait par sa mère) ou le folklore de Bohême. Son œuvre abondante comporte essentiellement de la musique de danse : valses, polkas et mazurkas ainsi que des mélodies qui firent sa réputation.

Ses cendres ont été déposées sous une pierre tombale au cimetière du Père-Lachaise (90e division)[2].

À Strasbourg, une plaque commémorative ornée d'un médaillon en bronze sculpté par Clément Weber est apposée sur sa maison natale au 84, Grand'Rue[3].

Postérité

L'utilisation d'Amour et Printemps comme l'indicatif de l'émission française télévisée Ciné-club a été pendant longtemps une des rares occasions d'entendre encore la musique de Waldteufel à la fin du XXe siècle. De nos jours, la valse des Patineurs et une poignée d'autres pièces continuent d'illustrer des films, téléfilms (Chez Maupassant, première saison), dessins animés (Bob l'éponge), et publicités (Afflelou).

La pianiste et compositrice Berthe Waldteufel (1883-1969), fille du musicien, est l'arrière-grand-mère de l'auteur-compositeur-interprète Julien Doré.

Principales œuvres

  • Acclamations, valse
  • Amour et Printemps, valse

Cette valse Amour et Printemps a servi à la fin du XXe siècle de musique pour le générique de l'émission télévisée Ciné-club. On attribue souvent faussement la paternité de cette valse Amour et Printemps au compositeur russe Dimitri Chostakovitch car il l'a effectivement utilisée dans l'une de ses œuvres.

  • Bien aimés, valse
  • Bella bocca ou Bonne bouche, polka
  • Dans les nuages
  • Dolorès - sur la base de cette musique a été créée la célèbre chanson russe «Ma chérie, entendez me» («Милая, ты услышь меня»)
  • Doux poème
  • La Source - valse op. 180 (1882), dédiée à madame Jules Gommès
  • España, valse

Cette valse España est dérivée de la rhapsodie du même nom d'Emmanuel Chabrier et elle a une mélodie identique[4].

  • Estudiantina - sur la base de cette musique a été créé la célèbre chanson russe «Мой костёр в тумане светит» («Мой костёр в тумане светит»)
  • L'Esprit français, polka
  • Les Patineurs (en), valse
  • Les sirènes
  • Les Sourires, dédiée à Mme Maurice Ephrussi née Rothschild
  • Les Violettes
  • Madeleine, dédiée à la marquise de Castellane
  • Manolo
  • Minuit, polka
  • Myosotis
  • Pomone, valse
  • Prestissimo, galop
  • Retour du printemps, polka
  • Sentiers fleuris
  • Sérénade des Étudiants, valse
  • Soir d'Amour
  • Sous la voûte étoilée
  • Toujours ou jamais
  • Très jolie, valse

Notes et références

  1. Archives de Paris 9e, acte de décès no 142, année 1915 (page 19/31)
  2. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, 2006 (ISBN 978-291461-1480), p. 780
  3. Serge Dufour, Les Statues de Strasbourg, Coprur, Strasbourg, 1992, p. 68
  4. ESPANA, OP. 236 ; Les patineurs : Op. 183 / Emile WALDTEUFEL. Poète et paysan. Cavalerie légère / Franz von SUPPE ; THE PHILHARMONIA PROMENADE ORCHESTRA dirigé par Henry KRIPS, 1958 (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Bernard Fischbach et Yves Waldteufel, Émile Waldteufel : le Strauss français, R. Hirlé, Strasbourg, 1997, 135 p. (ISBN 2-910048-51-9)
  • Michel Schmitt, Émile Waldteufel, 1837-1915 : un musicien alsacien à Paris ; Émile Waldteufel : le maître français de la valse, Istra, Schiltigheim, 1988, 91 p. (ISBN 2-905991-05-4)
  • Jean-Pierre Zeder, Les Waldteufel et la danse française, Éditions des Dernières nouvelles de Strasbourg, 1980, 64 p. (ISBN 2-7165-0040-1)
  • Jean-Pierre Zeder, « Charles Émile Waldteufel », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 39, p. 4075

Liens externes

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