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Franz Welser-Möst

Franz Welser-Möst - © Satoshi Aoyagi / IMG Artists

Date de naissance 16.8.1960 à Linz, Oberösterreich, Autriche

Franz Welser-Möst

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Franz Welser-Möst, de son état civil Franz Leopold Maria Möst, est un chef d'orchestre autrichien, né le 16 août 1960 à Linz (Autriche). Il est actuellement directeur musical de l’orchestre de Cleveland.

Biographie

Enfance et famille

Franz Möst est le quatrième enfant d’une famille de médecins[1]. Après avoir fréquenté le lycée de Wels, il entre en 1974 au Musikgymnasium de Linz, où il étudie le violon et la composition avec le compositeur autrichien Balduin Sulzer (en)[2]. Il étudie également à Munich.

Deux événements déterminants

Deux événements ont été déterminants pour la future carrière de Franz Welser-Möst. Le premier, un grave accident de voiture, survenu en 1978, qui lui laisse des séquelles notamment dans les terminaisons nerveuses de deux doigts, a marqué la fin de ses espoirs de devenir violoniste et le début de sa carrière de direction d’orchestre. Le second, l’intérêt que lui porte à la même période le baron Andreas von Bennigsen (de la famille de Hanovre) qui devient son mentor.

C’est sur la suggestion de ce dernier qu’il adopte en 1985 son nom d’artiste, Franz Welser-Möst, en hommage à la ville de Wels où il a grandi, près de Linz, où il est né[1].

De ses débuts comme chef d’orchestre au London Philharmonic Orchestra

À 22 ans, il devient le chef principal de l’Orchestre des Jeunes Gustav Mahler (Gustav Mahler Jugendorchester). En 1985, il fait ses débuts au Festival de Salzbourg. Puis, à 26 ans, il devient chef de l’Orchestre symphonique de Norrköping en Suède et l’année suivante Chef principal du Musikkollegium de Winterthour en Suisse et en même temps assistant de Claudio Abbado à l’Opéra de Vienne.

Sa nomination en 1990 à la tête de l’Orchestre philharmonique de Londres pour succéder à Klaus Tennstedt, a été fraîchement accueillie, certains lui reprochant son manque d’expérience et la moindre réputation des orchestres qu’il avait jusqu’ici dirigés (Winterthour et Norrköping)[3]. À tel point qu’il a dû affronter pendant ces années à Londres divers critiques et quolibets (notamment un jeu de mots autour de son nom : « Frankly Worse-than-most[4] », littéralement : « Franchement pire que la plupart »). Lorsqu’il quitte Londres en 1996, un critique commente : « Il venait de nulle part, il ne va nulle part »[5]. Il est toujours connu à Londres sous ce surnom[4].

À l’opéra de Zurich

De 1995 à 2000, il est chef, puis chef principal de l’opéra de Zurich (avant d’en devenir le directeur musical en 2005). Il dirige plus de 50 premières pendant ces années avec cet opéra. Plusieurs des œuvres qu’il y dirige ont fait l’objet d’enregistrements chez EMI (notamment Le Chevalier à la rose, La Bohème, Fierrabras, Don Giovanni et Peter Grimes). L’un des points d’orgue de son travail avec l’opéra de Zurich a été le cycle complet du Ring de Wagner.

À l’orchestre de Cleveland

Lors de la saison 2002-2003, il devient directeur musical de l’orchestre de Cleveland, pour un premier contrat de 5 ans, qui sera une première fois reconduit pour 5 nouvelles années, puis une deuxième fois jusqu’à la saison 2017-2018[6]. À Cleveland, il s’est à nouveau attiré les foudres des critiques, notamment de Donald Rosenberg, principal critique musical de la ville, en raison d’interprétations jugées inférieures à celles de son prédécesseur Christoph von Dohnányi, mais également en modifiant la composition de l’orchestre et son répertoire[5].

Franz Welser-Möst a engagé un partenariat avec les écoles de la ville pour promouvoir l’éducation musicale, puis avec les conservatoires et universités de l’Ohio[7]. Sous sa direction, l’Orchestre de Cleveland a inauguré une résidence bisannuelle au Musikverein de Vienne et une autre au Festival de Lucerne, une de trois semaines à Miami et une au Festival du Lincoln Center à New York à partir de juillet 2011. Parmi le répertoire de l’orchestre, il a réservé une place non négligeable à la création et à la musique contemporaine avec par exemple Olga Neuwirth, Matthias Pintscher, George Benjamin, Harrison Birtwistle, Marc-André Dalbavie et Thomas Ades, aboutissant à 13 créations mondiales et 13 créations américaines durant ses 8 premières saisons. Il a promu pour la première fois une femme comme soliste (une hautboïste).

À l’opéra de Vienne

Le 6 juin 2007, le gouvernement autrichien annonce le recrutement de Franz Welser-Möst comme Directeur musical de l’opéra de Vienne à compter de la saison 2010-2011[8], aux côtés du nouveau directeur de l’opéra, Dominique Meyer[9]. La collaboration de Franz Welser-Möst avec l’Opéra de Vienne avait commencé dès 1987 lorsqu’il avait remplacé Claudio Abbado dans la direction de l’opéra de Rossini, L’Italienne à Alger, puis en 1997, lorsqu’il avait dirigé Tristan und Isolde de Richard Wagner. En juin 2010, il a dirigé le Philharmonique de Vienne lors de son traditionnel concert annuel au Château de Schönbrunn.

Lors de sa prise de fonction à l’opéra de Vienne en 2010, il dirige Tannhäuser de Wagner puis la première de Cardillac d’Hindemith. Suivent les premières des Noces de Figaro, de Don Giovanni de Mozart, puis Katja Kabanova, opéra de Janáček, qui s’inscrit dans un cycle Janáček prévu sur plusieurs années[10].

Dominique Meyer et Franz Welser-Möst ont tous deux participé à la renégociation de la convention collective de l’opéra de Vienne, afin notamment d’augmenter le nombre de séances de répétition, de permettre un plus grand nombre de créations, d’éviter des successions de reprises, d’augmenter les rémunérations et de faciliter le recrutement de musiciens de grande qualité. Franz Welser-Möst a même menacé le gouvernement autrichien de son retrait s’il n’obtenait pas ce qu’il attendait[11],[12].

Le 1er janvier 2011, il a dirigé pour la première fois le concert du Nouvel An à Vienne[13],[14], concert qu'il dirige à nouveau en 2013[15].

Franz Welser-Möst a également dirigé de nombreux autres orchestres, parmi lesquels l’orchestre philharmonique de Berlin, l’orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, l’orchestre de Philadelphie, l’orchestre philharmonique de Los Angeles, l’orchestre philharmonique de New York et l’orchestre symphonique de Boston[16].

Le 5 septembre 2014, il annonce sa démission immédiate du poste de directeur musical[17].

Vie privée et engagements personnels

En 1992, il se marie avec Angelika, l’ex-femme de son mentor, le baron Andreas von Bennigsen. Il vit avec sa femme au Liechtenstein, et dans sa maison au bord de l’Attersee[1]. Le handicap génétique et le décès précoce de sa sœur Veronika sont pour une part à l’origine de la participation de Franz Welser-Möst à des actions en faveur des handicapés en Autriche et aux États-Unis.

Récompenses et distinctions

  • 1995 : Outstanding Achievement Award du Western Law Center de Los Angeles pour son engagement en faveur des handicapés et notamment de l’Institut Hartheim de Linz
  • 1996 : Gramophone Award du meilleur enregistrement symphonique (pour la 4e symphonie de Franz Schmidt) avec le London Philharmonic Orchestra
  • 1999 : Prix Wolfgang Amadeus Mozart de la Fondation Goethe à Bâle
  • 2003 : Chef d’orchestre de l’année 2003 (par Musical America)
  • 2003 : Docteur honoris causa de l’Université Case Western Reserve de Cleveland

Discographie

CD

Avec l’orchestre philharmonique de Londres

(Chez EMI Classics)

  • Mozart, Messe en ut mineur K427, avec Edith Wiens, Felicity Lott, Laurence Dale et Robert Lloyd (1988, réédité en 2008)
  • Mahler, Symphonie n° 4, avec Felicity Lott (1989, réédité en 2004)
  • Mozart, Requiem en ré mineur K626, avec Felicity Lott, Della Jones, Keith Lewis, Willard White (1990, réédité en 2008)
  • Orff, Carmina Burana, avec Barbara Hendricks, Jeffrey Black et Michaël Chance, chœurs de la cathédrale et abbatiale St-Alban (1990)
  • Strauss (Johann II), Valses (1991, réédité en 2005)
  • Bruckner, Symphonie n° 7 (1992, réédité en 2008)
  • Mendelssohn, Symphonies n° 3 (Écossaise) et n° 4 (Italienne) (1992, réédité en 1997 et 2008)
  • Stravinsky, Œdipus Rex (1993, réédité en 2008)
  • Bartok, Le Mandarin merveilleux (1993)
  • Dvorak, Concerto pour violon et Glazunov, Concerto pour violon, avec Frank Peter Zimmermann (1993, réédité en 2001)
  • Schumann, Symphonies n° 2 et 3 (Rhénane) (1993, réédité en 2008)
  • Stravinsky, L’Oiseau de feu, Symphonies d’instruments à vent (1994)
  • Lehar, La Veuve joyeuse, avec Felicity Lott, Thomas Hampson et le Chœur de Glyndebourne (1994, réédité en 2008)
  • Bruckner, Symphonie n° 5 (1994, réédité en 2003 et 2008)
  • Schmidt (Franz), Symphonie n° 4 (1996, réédité en 2006)
  • Pärt (Arvo), Symphonie n° 3 et Kancheli (Giya), Symphonie n° 3 (1996)
  • Bruckner, Messe n° 3 et Te Deum, avec le chœur Mozart de Linz (1996)

Avec d’autres orchestres

DVD

Avec le chœur et l’orchestre de l’opéra de Zurich

  • Humperdinck (Engelbert), Hänsel und Gretel (TDK, 2001)
  • Mozart, La Flûte enchantée (TDK, 2002)
  • Verdi, Macbeth avec Thomas Hampson (TDK, 2002)
  • Strauss (Johann II), Simplicius (Arthaus, 2003)
  • Debussy, Pelléas et Mélisande (TDK, 2004)
  • Lehar, La Veuve joyeuse (Arthaus, 2005)
  • Rossini, Il Turco in Italia, avec Cécilia Bartoli et Ruggero Raimondi (Arthaus, 2005)
  • Verdi, La Traviata, avec Eva Mei, Thomas Hampson et Piotr Beczala (Arthaus, 2006)
  • Strauss (Richard), Le Chevalier à la Rose, avec Alfred Muff et Nina Stemme (EMI Classics, 2006)
  • Wagner, Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg, avec José Van Dam (EMI Classics, 2006)
  • Wagner, Tannhäuser, avec Alfred Muff et Peter Seiffert (EMI Classics, 2006)
  • Berg (Alban), Lulu avec Laura Aikin (de) et Alfred Muff (Arthaus, 2006, réédité en 2011)
  • Mozart, Don Giovanni (EMI Classics, 2007)
  • Schubert, Fierrabras, avec Jonas Kaufmann (EMI Classics, 2007)
  • Strauss (Richard), Arabella, avec Renée Fleming (Decca, 2008)
  • d’Albert (Eugen), Tiefland (EMI Classics, 2009)
  • Mozart, Les Noces de Figaro, avec Simon Keenlyside, Eva Mei, Malin Hartelius et Piotr Beczala (EMI Classics, 2009)

Avec d'autres orchestres

Notes et références

  1. Magazine Rotweissrot des Autrichiens de l’étranger, « Der Auslandösterreicher des Jahres 2001 » – Franz Welser-Möst, 2003, n° 1.
  2. Franz Welser-Möst, invité d’une émission de l’ORF – Consulté le 13-08-2011.
  3. The New York Times, Arts, Nicholas Kenyon, 15 mars 1992 - Consulté le 31-07-2011
  4. (en) The Telegraph, Ivan Hewett, 18 août 2005 - Consulté le 23-12-2012
  5. Franz Welser-Möst – The conductor they love to hate, La Scena Musicale, Norman Lebrecht, 12 février 2004 – Consulté le 13-08-2011
  6. The New York Times, « Cleveland Orchestra extends Music Director’s Contract », James R. Oestreich, 7 juin 2008 – Consulté le 13-08-2011.
  7. Biographie de Franz Welser-Möst sur le site de l’Orchestre de Cleveland – Consulté le 13-08-2011.
  8. Communiqué du ministère autrichien de la Culture, 6 juin 2007 – Consulté le 13-08-2011.
  9. « Opéra de Vienne : le français Dominique Meyer prend les commandes », sur le point.fr, 30 août 2010
  10. Opéra de Vienne : l’ouverture de la saison, La Presse, Walter Weidringer, 6 septembre 2010 – Consulté le 13-08-2011.
  11. Opéra de Vienne : Victoire de la négociation, Die Presse, Wilhelm Sinkowicz, 24 mars 2010 – Consulté le 13-08-2011
  12. Lust auf die Knochenmühle, Kultiversum – Consulté le 13-08-2011.
  13. Compte rendu du concert du Nouvel An 2011 à Vienne sur le site de l’ORF – Consulté le 13-08-2011.
  14. Communiqué de l’AFP du 1er janvier 2011.
  15. Concert du Nouvel An à Vienne : valses des Strauss, Verdi et Wagner.
  16. Communiqué de l’AFP du 1er janvier 2010.
  17. « Démission de Franz Welser-Möst, directeur musical de l'Opéra de Vienne », France Musique, 5 septembre 2014.

Liens externes


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