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Musicien

Jean-Joseph Mouret

Date de naissance 11.4.1682 à Avignon, Provence-Alpes-Côte d'Azur, France

Date de décès 22.12.1738 à Charenton, France

Jean-Joseph Mouret

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Jean-Joseph Mouret, né à Avignon (Vaucluse) le 11 avril 1682[1]et mort à Charenton le 22 décembre 1738, est un musicien et compositeur français. Son talent lui valu l'appellation de « musicien des grâces ».

Sa vie

Il est le fils de Jean Bertrand Mouret, marchand de soie, qui lui fait donner une bonne éducation et, constatant ses dons précoces pour la musique, favorise ce choix. Il chante avec talent, commence à composer avec réussite et, vers l'âge de vingt-cinq ans, vient s'établir à Paris.

Talentueux et doté d'un caractère agréable, il ne tarde pas à s'y faire connaître et, en 1708, parvient à être présenté à Louis-Auguste de Bourbon (1670-1736), duc du Maine, fils légitimé du roi et à son épouse Anne-Louise Bénédicte de Bourbon-Condé, duchesse du Maine qui, entourée de ses "Chevaliers de la Mouche à Miel", organise en son Château de Sceaux des soirées aux divertissements réputés.

Il commença par être embauché par comme maître de musique des enfants du couple princier : Louis Auguste II de Bourbon (1700-1755), Prince des Dombes, joua du basson et deviendra même un musicien réputé au sein des spectacles que Madame de Pompadour donnaient dans son Théâtre des Petits Appartements de Versailles; Louis Charles de Bourbon (1701-1775) comte d'Eu, jouait du violon ; Louise-Françoise de Bourbon dite Mademoiselle du Maine (1707-1743) qui jouait du clavecin et chantait.

La carrière de Jean-Joseph Mouret s'amorce sous ces auspices favorables. Il est bientôt nommé surintendant de la musique de la cour de Sceaux, participant aux salons littéraires et aux fêtes des Grandes Nuits de Sceaux. Il sera au service du duc et de la duchesse jusqu'en 1736, tout en travaillant indépendamment à Paris.

Il se marie à Versailles le 23 octobre 1711 avec Madeleine Prompt de Saint-Marc[2] et a une fille unique Françoise Louise née à Paris le 21 octobre 1722[3],[4]. Il collabore à l'Académie royale de Musique, ainsi qu'à la Comédie-Italienne, puis assume le poste de directeur du Concert Spirituel, ce qui lui procure l'aisance. Cependant, la fin de sa vie est assombrie par des déboires : il est atteint par la déchéance et la folie. Il finit pauvrement son existence dans l'Asile de Charenton en 1738.

Son œuvre

Musique dramatique

Académie royale de musique

Titre Genre Librettiste Date de création
Les Fêtes de Thalie Ballet - Prologue et 3 entrées Joseph de La Font août 1714
« La Critique des Fêtes de Thalie » Entrée ajoutée aux Fêtes de Thalie Joseph de La Font 9 octobre 1714
« La Veuve coquette » Entrée ajoutée aux Fêtes de Thalie Joseph de La Font 12 mars 1715
« La Provençale » Entrée ajoutée aux Fêtes de Thalie Joseph de La Font 17 septembre 1722
Ariane Tragédie en musique - Prologue et 5 actes Pierre-Charles Roy

François-Joseph de Lagrange-ChancelFrançois-Joseph de Lagrange-Chancel

6 avril 1717
Pirithoüs Tragédie en musique - Prologue et 5 actes Jean-Louis-Ignace de La Serre 26 janvier 1723
Les Amours des dieux Ballet héroïque - Prologue et 4 entrées Louis Fuzelier 14 septembre 1727
Le Triomphe des sens Ballet héroïque - Prologue et 5 entrées Pierre-Charles Roy 5 juin 1732
Les Grâces Ballet héroïque - Prologue et 3 entrées Pierre-Charles Roy 5 mai 1735
Le Temple de Gnide Divertissement en un acte Pierre-Charles Roy et Bellis 7 novembre 1741
Les Amours de Ragonde Opéra en 3 actes Philippe Néricault Destouches 30 janvier 1742

Comédie Italienne

Compositeur attitré du Nouveau Théâtre Italien, Mouret compose de 1718 à 1737 la plupart des divertissements musicaux des comédies représentées sur ce théâtre. La musique (danse, airs et vaudevilles) est conservée dans les six Recueils de divertissements du Nouveau Théâtre Italien.

Comédie-Française

  • Pan et Doris, pastorale héroïque (1729)

Autres scènes

  • Les Amours de Ragonde (1714), Château de Sceaux, XIIIe Grande Nuit.
  • L'Impromptu de Villers-Cotterets (1722), paroles de Dufresny.

Musique vocale

  • Airs sérieux et à boire : 3 livres (1719-1727)
  • Didon, cantate française (1718)
  • Cantates françaises à voix seule avec symphonie (1729) : « Andromède et Persée », « L'Absence », « La Naissance du bal », « L'Heureux hasard ».
  • Recueil de neuf Cantatilles : « Hymne à l'amour », « Eglé », « Léda », « Echo », « Le Raccommodement », « L'Amour vainqueur », « Thétis », « Epithalame », « L'Amour et l'Hymen ».
  • Cantatilles manuscrites : « L'Eté », « Amour, tout l'univers ».

Musique instrumentale

  • Sonates à deux flûtes traversières (1725) : 6 sonates.
  • Fanfares pour des trompettes, timbales, violons et hautbois avec une suite de symphonies mêlées de cors de chasse (1729)
    • « Première suite » : (Rondeau), Gracieusement sans lenteur, (Gavotte), Gai (Gigue). Exécutée en 1729 au Concert Spirituel dont Jean-Joseph Mouret est directeur, et dédiée au fils de la duchesse du Maine, le prince des Dombes.
    • « Seconde suite » : Air ou Prélude, Allegro, Gracieusement I et II, Gavottes I et II, Fanfare, Air, Menuets I et II. Exécutée en 1729 à l'Hôtel de ville de Paris en présence du roi Louis XV.
  • Concert de chambre à deux et trois parties, Premier livre (1734) :
    • « Premier concert » : Ouverture, Vénitienne, Air, Rondeau, Passepieds I et II, Sarabande, Tambourins I et II, Chaconne.
    • « Airs à danser » : Entrée, Air en chaconne, Air de paysan, Menuet, Carillon, Rondeau, Passepieds I et II, Gigue, Cotillon.
  • Concert de chambre à deux et trois parties, Second livre (1738) : Second concert (Ouverture, Air, Fantaisie, Menuets I et II, Loure, Airs I et II, Airs pastoraux I et II, Rondeau, Chaconne).

Musique religieuse

Dix Motets à une et deux voix avec symphonie, chantés au Concert Spirituel du château des Tuileries (1742).

Hommages

  • Dans le parc de Sceaux, près du Pavillon de l'Aurore sur une colonne de pierre est posée une plaque de marbre sur laquelle est inscrit :

" À
Jean-Joseph Mouret
1682-1738
Musicien provençal
surintendant des fêtes
de la Cour de Sceaux"

Galerie

Discographie

  • Les Amours de Ragonde, Marc Minkowski (dir.) et Les Musiciens du Louvre, Erato, 1992.
  • Divertissements pour les comédies de Marivaux, La Compagnie Baroque Michel Verschaeve, Assai, 1999.
  • Cantate « Andromède et Persée » dans Un Concert en Nouvelle-France, L'Ensemble Arion, CBC Records, 1995.
  • Motet « Usquequo Domine » dans The Concert Spirituel, Ensemble Battistin, ABC Classics, 2007.

Bibliographie

  • Évrard Titon du Tillet, Le Parnasse François, « CCLXXIV. Jean-Joseph Mouret », Paris, J.-B. Coignard Fils, 1732, p. 703–706.
  • Renée Viollier, Jean-Joseph Mouret. Le musicien des grâces, Paris, Floury, 1950 [Genève, Minkoff Reprints, 1976].

Articles connexes

  • Pavillon de l'Aurore
  • Parc de Sceaux
  • Petit Château de Sceaux

Liens externes

Références

  1. Acte baptême sur AD84 (p. 14/35)
  2. Acte mariage AD78 (p. 50/193)
  3. Acte naissance fille sur état civil reconstitué Paris
  4. Elle porte les mêmes prénoms que son frère ainé décédé le 11 mars 1713 à Versailles
Dernière modification de cette page 13.06.2018 19:23:03

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