Georg Joseph Vogler

Georg Joseph Vogler

Date de naissance 15.6.1749 à Würzburg, Bayern, Allemagne

Date de décès 6.5.1814 à Darmstadt, Hessen, Allemagne

Georg Joseph Vogler

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Georg Joseph Vogler
Georg Joseph Vogler

Surnom Abbé Vogler
Activité principale Compositeur
Activités annexes Organiste, théoricien et pédagogue
Maîtres Padre Martini, Padre Vallotti
Élèves Carl Maria von Weber, Giacomo Meyerbeer
uvres principales
* Hamlet, musique de scène (1778)
  • Symphonie en sol majeur (1779)
  • Symphonie en ré mineur (1782)
  • Castor e Polluce, opéra (1784)
  • Requiem en mi bémol majeur (vers 1808)

Georg Joseph Vogler, plus connu sous le nom de labbé Vogler, est un compositeur, organiste, pédagogue et théoricien allemand né à Wurtzbourg le 15 juin 1749 et mort à Darmstadt le 6 mai 1814.

Biographie

1749-1775 : Les années de formation en Allemagne et en Italie

Encouragé par son père, violoniste et facteur dinstruments à la cour du prince-évêque de Wurtzbourg, Georg Vogler est, dès lâge de dix ans, un organiste remarquable et joue du violon, ainsi que dautres instruments. Il fait ses humanités et son droit à lUniversité de Wurtzbourg (1766-1767), puis part étudier la théologie à Bamberg (1767-1770).

En 1771, il se rend à Mannheim où il compose le ballet intitulé Le rendez-vous de chasse pour lélecteur Charles Théodore dont il devient le chapelain vers 1772. Ce dernier lenvoie à Bologne en 1774 pour étudier avec le Padre Martini. Néanmoins, ses méthodes denseignement ne convenant pas au jeune homme, Vogler se fait admettre pendant cinq mois comme élève du Padre Vallotti à Padoue. Puis, il se rend à Rome où, après avoir été ordonné prêtre, il est admis à lAcadémie d'Arcadie. Fait chevalier de lÉperon dor, il est nommé protonotaire apostolique et camérier du pape Pie VI.

1776-1786 : La première école de musique à Mannheim et le séjour à Paris

À son retour à Mannheim en 1776, Vogler est nommé conseiller spirituel et deuxième maître de chapelle de Charles Théodore. Il crée alors sa première école de musique, la Mannheimer Tonschule. Ses élèves lui sont tout dévoués, mais il se fait un grand nombre dennemis en raison de la nouveauté de ses conceptions pédagogiques. Vogler promeut un nouveau système de doigté pour le clavecin (que Mozart qualifiera de « pitoyable »[1]), innove dans le domaine des techniques de construction dorgue (simplification du mécanisme, rejet des mixtures excessivement multipliées) et développe une théorie musicale révolutionnaire basée sur les principes définis par Valotti. En 1778, lélecteur Charles Théodore installe sa cour à Munich. Réticent à abandonner lécole quil a créée, Vogler ne le rejoint quen 1780 pour le quitter peu de temps après, mécontent de laccueil fait à ses compositions dramatiques.

Il se rend alors à Paris où, après avoir dû affronter une franche hostilité en raison de ses théories hétérodoxes, il se présente comme le continuateur des principes énoncés par Rameau. Ses concerts dorgue à lÉglise Saint-Sulpice sont particulièrement remarqués. À la demande de la reine Marie-Antoinette, il compose lopéra « Le Patriotisme » qui est représenté à la cour de Versailles. Néanmoins, lopéra suivant, « La Kermesse », créé à Paris en 1783, est un fiasco.

En 1784, il est nommé premier maître de chapelle à la cour de lélecteur de Munich, poste quil conservera deux ans.

1786-1799 : La deuxième école de musique à Stockholm et les voyages en Europe

Gustave III le nomme en 1786 maître de chapelle à la cour de Suède et professeur du Kronprinz. Il crée à Stockholm sa deuxième école de musique et accède à une grande célébrité suite aux concerts quil donne sur un instrument de son invention, un orgue portatif baptisé « lorchestrion », dont il a achevé la construction à Amsterdam en 1789. En 1790, il est invité à Londres pour donner des concerts. Il construit également pour la salle de concert du Pantheon un orgue qui intègre toutes les innovations quil a apportées. La virtuosité de son jeu à la pédale rend Vogler extrêmement célèbre. Il recueille un succès considérable en interprétant à lorgue une Fugue sur le thème de « lHallelujah » du Messie de Haendel (entendu par Vogler lors dun Festival Haendel à lAbbaye de Westminster) et une uvre de son disciple Justin Heinrich Knecht intitulée Réjouissances pastorales interrompues par lorage, tableau musical pour orgue, où lun des moments les plus spectaculaires est limitation dune tempête.

Quittant la capitale anglaise, Vogler se rend à Rotterdam, puis visite les principales villes situées sur le Rhin. À Esslingen, il bénéficie de la cérémonie du « vin dhonneur », réservée normalement aux souverains. Il assiste au sacre de lempereur Léopold II le 9 octobre 1790 à Francfort. Il retourne à Stockholm en 1793 et y demeure près de six ans, séjour toujours ponctué par de nombreux voyages : entre 1786 et 1799, il parcourt lEspagne, le Portugal, la Grèce, la Pologne, les pays baltes, la Russie, mais aussi lAfrique du nord, la Turquie, lArménie et le Groenland, à la recherche de mélodies nationales nouvelles.

1800-1814 : Le retour en Allemagne et la troisième école de musique à Darmstadt

Il rentre en Allemagne où ses compositions rencontrent enfin le succès. Il est à Berlin en 1800, puis à Leipzig en 1801. Il se rend ensuite à Prague avant de sinstaller à Vienne où il réside de 1802 à 1804, séjour au cours duquel il rencontre Beethoven. Il est à Salzbourg en 1805 et à Munich lannée suivante. Lors dun séjour à Francfort en 1807, il reçoit loffre du grand-duc de Hesse-Darmstadt, Louis Ier, de devenir le maître de chapelle de sa cour. Le titre de conseiller privé, un salaire de 3000 florins, le logis et le couvert offert, ainsi que dautres avantages convainquent léternel voyageur de sétablir enfin.

Installé à Darmstadt, il ouvre sa troisième école de musique, la Tonschule, qui jouit dune célébrité sans pareille. Ses élèves les plus célèbres sont Franz Danzi, Peter Winter, Gänsbacher, Carl Maria von Weber et Giacomo Meyerbeer qui lui vouent tous une affection sans borne. Il meurt subitement dapoplexie à Darmstadt le 6 mai 1814.

uvre et postérité

Compositeur particulièrement fécond, Vogler sest essayé à tous les genres musicaux, en se montrant particulièrement habile dans le traitement de lorchestre et de la voix. Il a composé de nombreuses uvres de musique vocale (tant profane que sacrée), mais aussi des opéras et des musiques de scène, des mélodrames, ballets, symphonies et concertos, de la musique de chambre ou des pièces pour pianoforte. Les compositions de Vogler sont cependant « complètement tombées dans loubli »[2], la postérité semblant reprendre à son compte le jugement de Mozart qui qualifiait le compositeur de « bouffon musical » qui « pense beaucoup de bien de lui-même sans être capable de grand-chose » après lavoir rencontré à Mannheim en 1777[3] . Selon H. Rosenthal et John Warrack[4], le style de ses opéras « se situe dans lorbite de Gluck avec dintéressantes innovations sur le plan de lharmonie et de lorchestration ».

Opéras

  • Erwin und Elmire, singspiel, 1775
  • Der Kaufmann von Smyrna, singspiel, Mayence, 1780
  • Albert III von Baiern, opéra en cinq actes, Munich, 1780
  • Le Patriotisme, opéra-comique, Versailles, 1783
  • La Kermesse ou la Fête flamande, opéra-comique, Théâtre de la Comédie italienne, Paris, 15 novembre 1783
  • Castor e Polluce[5], opera seria en 3 actes, Opéra Italien de Munich, 1784
  • Egle, opéra, Stockholm, 1787
  • Gustaf Adolph och Ebba Brahe, opéra, Stockholm, mars 1792
  • Samori, opéra en 2 actes, Theater an der Wien de Vienne, 17 mai 1804
  • Der Admiral, opéra-comique, Darmstadt, 1810

Autres uvres pour la scène

  • Schuster-Ballet, ballet, 1768
  • Le rendez-vous de chasse, ballet, Mannheim, 1771
  • Hamlet, musique de scène pour la pièce de Shakespeare, Mannheim, 1778
  • Lampedo, mélodrame, Darmstadt, 1779
  • Athalie, ouverture et churs pour la pièce de Racine, Stockholm, 1786
  • Zoroastre, mélodrame, achevé vers 1796, jamais représenté
  • Hermann von Unna, ouverture, churs, danses et chanson, Copenhague, vers 1800
  • Die Hussiten vor Naumburg im Jahr 1432, chur final composé pour le drame de Kotzebue, Leipzig, septembre 1802

Musique religieuse

Messes

  • Missa solennis en ré mineur pour 4 solistes, orgue et orchestre
  • Missa pastoricia en mi majeur pour 4 solistes, orgue et orchestre
  • Missa de Quadragesima en fa majeur pour 4 solistes et orgue ad libitum
  • Missa pro Defunctis (Requiem) en mi bémol majeur pour 4 solistes et orchestre
  • Missa Agnus Dei
  • Messe allemande pour 4 solistes et orgue (vers 1778)
  • Messe allemande pour 4 solistes et orchestre

Psaumes

  • Psalmus Miserere decantandus a quatuor vocibus cum Organo et basis, S. D. Pio VI, Pontifici compositus (vers 1777)
  • Miserere en mi bémol majeur pour 4 solistes, orgue et orchestre
  • Miserere, Ps. IV In exitu, Ps. V
  • Memento Domine Psaume « Jehovas Malestät »
  • Psaume « Davids Buss » , daprès la traduction en style de choral de Moses Mendelssohn, pour 4 solistes dont le ténor ad libitum (vers 1807)
  • Ecce quam bonum (Psaume CXXXIII) pour 4 voix dhommes et pianoforte ad libitum

Motets

  • Suscepit Israel, composé pour le Concert Spirituel à Paris avant 1780
  • Borate Caeli pour 4 voix solistes et pianoforte
  • Ave Regina pour 4 voix solistes et orgue ou pianoforte
  • Cantate Domino pour 4 voix solistes et orgue ou pianoforte
  • Laudate pour soprano solo, chur, orgue obbligato et orchestre
  • Postquam impleti (Sereniss. Puerperae sacrum) pour 4 voix solistes et orchestra

Hymnes et autres uvres vocales sacrées

  • Te Deum en ré majeur, pour 4 voix solistes et orchestre
  • Kyrie avec orchestre, octobre 1776
  • Magnificat avec orchestre, 1777
  • Stabat Mater avec orchestre
  • Ecce panis angelorum (vers 1777)
  • Ave Maria Stella et Crudelis Herodes pour 2 churs et orgue ou pianoforte
  • Veni Sancte Spiritus en si bémol majeur, pour 4 voix solistes, orgue et orchestre
  • Beatam me dicent avec orchestre
  • Alma Redemptoris avec orchestre
  • Jesu Redemptor avec orchestre
  • Regina caeli et Laudate Dominum avec orchestre
  • Salve Regina en fa majeur, pour 4 voix solistes et orgue ou pianoforte ad libitum
  • Salve Regina, Ave Regina et Alma Redemptoris pour 4 voix solistes et orgue ou pianoforte ad libitum
  • Cantus processionalis pro festo corporis Christi
  • Vesperae de Paschale, 14 avril 1805
  • Vesperae chorales modulis musicis ornatae avec orchestre
  • 4 Hymnes en latin pour 4 voix solistes et pianoforte ad libitum
  • 6 Hymnes pour 4 voix solistes avec orgue ou pianoforte ad libitum
  • 12 Hymnes déglise pour 3, 4 ou 8 voix a capella (1re série)
  • 6 Hymnes déglise pour 3, 4 ou 8 voix a capella (2e série)
  • 6 Hymnes déglise pour 3, 4 ou 8 voix a capella (3e série)
  • 6 Hymnes déglise pour 3, 4 ou 8 voix a capella (4e série)
  • 6 Hymnes déglise pour 3, 4 ou 8 voix a capella (Modèle:5e série)
  • 3 Hymnes pour 4 voix solistes et pianoforte ad libitum

Musique instrumentale

Musique pour instrument seul

  • 6 Sonates faciles pour pianoforte, Op. 2
  • 6 Concertos pour pianoforte, Op. 5
  • 12 Divertissements faciles de caractère national pour pianoforte Concerto pour pianoforte joué devant la Reine de France, Op. 8
  • 112 Préludes faciles pour orgue ou pianoforte, Op. 9 (vers 1804)
  • Sonate pour pianoforte à 4 mains
  • Pièces pour pianoforte
  • Variations sur Marlborough pour pianoforte
  • Marche et variations pour pianoforte
  • 15 Variations pour pianoforte
  • 16 Variations pour pianoforte
  • Pastorella pour pianoforte (vers 1807)
  • Marche et variations sur un air suédois pour pianoforte (vers 1812)
  • Polonaise favorite pour pianoforte
  • LInvocazione pour guitare

Musique de chambre

  • 6 Trios pour pianoforte, violon et violoncelle Duos pour flute et violon, Op. 1
  • 6 Sonates faciles pour pianoforte et violon, Op. 3
  • 6 Sonates en duo, trio ou quatuor pour pianoforte, violon, alto et violoncelle, Op. 4
  • 6 Trios pour pianoforte, violon et violoncelle, Op. 6
  • 6 Trios pour pianoforte, violon et violoncelle, Op. 7
  • Nocturne pour pianoforte et cordes
  • Quatuor concertant pour pianoforte, violon, alto et violoncelle
  • 6 Sonates pour 2 pianoforte (1794)
  • Sonate pour pianoforte et cordes
  • Polymelos, musique caractéristique de différentes nations pour pianoforte et cordes (vers 1792)

Concertos

  • Variations pour pianoforte et orchestre
  • Variations sur Ah vous dirai-je maman pour pianoforte et orchestre

Musique orchestrale

  • Symphonie en sol majeur (1779)
  • Symphonie en ré mineur (1782)
  • Symphonie en do majeur
  • Symphonie nationale bavaroise

Discographie sélective

  • Symphonies en ré mineur et en sol majeur, Suites de ballet no  et 2, Ouvertures d Athalie, Hamlet et Erwin und Elmire interprétées par les London Mozart Players dirigés par Matthias Bamert Chandos 10504 (CD)[6]
  • Requiem en mi bémol majeur interprété par la Neue Hofkapelle München dirigée par Gerd Guglhör avec Roswitha Schmelzl (soprano), Dominika Hirschler (alto), Michael Mogl (ténor), Wolf Matthias Friedrich (basse) et lOrpheus Chor München Oehms Classics 922 (CD)

Autour de lAbbé Vogler

Georg Vogler fait lobjet du poème intitulé Abt Vogler de lécrivain britannique Robert Browning dans son recueil Dramatis personae publié en 1864.

Dans le film Amadeus de Milo Forman, libre adaptation de la vie de Mozart, le (jeune) prêtre qui recueille la confession de Salieri au début du film sappelle labbé Vogler. La scène est dautant plus fantaisiste quelle est censée se dérouler en 1823, soit près de dix ans après la mort du véritable abbé Vogler.

Sources

  • (fr) Theodore Baker, Nicolas Slonimsky, Dictionnaire biographique des musiciens, traduction française par Marie-Stella Pâris, édition française adaptée et augmentée par Alain Pâris, Robert Laffont, Collection Bouquins, Paris, 1995, ISBN 2-221-06787-8
  • (en) George Grove, A Dictionary of Music and Musicians, MacMillan & Co., Ltd, Londres, 1900
  • (fr) Harold Rosenthal et John Warrack, Guide de lOpéra, édition française réalisée par Roland Mancini et Jean-Jacques Rouveroux, Fayard, Collection Les Indispensables de la Musique, Paris, 1995, ISBN 2-213-59567-4

Notes et références

  1. Lettre à Leopold Mozart du 17 janvier 1778
  2. Theodore Baker, Nicolas Slonimsky, Dictionnaire biographique des musiciens, traduction française par Marie-Stella Pâris, édition française adaptée et augmentée par Alain Pâris, Robert Laffont, Collection Bouquins, Paris, 1995, page 4437 du Tome 3 ISBN 2-221-06787-8
  3. Lettre à Leopold Mozart du 4 novembre 1777
  4. Harold Rosenthal et John Warrack, Guide de lOpéra, édition française réalisée par Roland Mancini et Jean-Jacques Rouveroux, Fayard, Collection Les Indispensables de la Musique, Paris, 1995, page 903 ISBN 2-213-59567-4
  5. Cet opéra fut lune des uvres les plus populaires de labbé Vogler. Le Chur des Furies était si célèbre quil fut introduit en 1821, à Munich, dans le finale du second acte de Don Giovanni de Mozart
  6. (fr) Critique du CD disponible sur ClassicsTodayFrance.com [lire en ligne]

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Dernière modification de cette page 17.04.2014 13:39:15

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