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Musicien

Johann Sebastian Bach

Johann Sebastian Bach

Date de naissance 21.3.1685 à Eisenach, Thüringen, Allemagne

Date de décès 28.7.1750 à Leipzig, Sachsen, Allemagne

Johann Sebastian Bach

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Jean-Sébastien Bach ou Johann Sebastian Bach , né à Eisenach le 21 mars 1685 (31 mars 1685 dans le calendrier grégorien), mort à Leipzig le 28 juillet 1750, est un musicien, notamment organiste, et compositeur allemand.

Membre le plus éminent de la famille Bach — la famille de musiciens la plus prolifique de l'histoire —, sa carrière s'est entièrement déroulée en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région natale, au service de petites municipalités, de cours princières sans importance politique, puis du conseil municipal de Leipzig qui lui manifestait peu de considération : il n'a ainsi jamais pu obtenir un poste à la mesure de son génie et de son importance dans l'histoire de la musique occidentale, malgré la considération de certains souverains allemands, tel Frédéric le Grand, pour le « Cantor de Leipzig ».

Orphelin de bonne heure, sa première formation a été assurée par son père Johann Ambrosius Bach, puis par son frère aîné Johann Christoph Bach, mais il a aussi été un autodidacte[1] passionné de son art, copiant et étudiant sans relâche les œuvres de ses prédécesseurs et de ses contemporains, développant sa science de la composition et particulièrement du contrepoint jusqu'à un niveau inconnu avant lui et, depuis lors, jamais surpassé[2]. Johann Sebastian Bach a été un virtuose de plusieurs instruments, le violon et l'alto, mais surtout le clavecin et l'orgue. Sur ces deux derniers instruments, ses dons exceptionnels faisaient l'admiration et l'étonnement de tous ses auditeurs ; il prétendait jouer tout à première vue, et pouvait improviser sur le champ une fugue à trois voix. Il avait aussi une compétence reconnue et très sollicitée en expertise de facture instrumentale.

À la croisée des principales traditions musicales européennes (pays germaniques, France et Italie), il en a opéré une synthèse très novatrice pour son temps. Bien qu'il n’ait pas créé de forme musicales nouvelles, il pratiqua tous les genres existant à son époque à l’exception de l’opéra : dans tous ces domaines, ses compositions, dont seules une dizaine ont été imprimées de son vivant, montrent une qualité exceptionnelle en invention mélodique, en développement contrapuntique, en science harmonique, en lyrisme inspiré d’une profonde foi chrétienne. La musique de Bach réalise l'équilibre parfait entre le contrepoint et l'harmonie avant que cette dernière prenne le pas à partir du milieu du XVIIIe siècle. Il est en particulier le grand maître de la fugue, du prélude de choral, de la cantate religieuse et de la suite qu’il a portés au plus haut degré d’achèvement. La principale destination de ses œuvres a beaucoup dépendu des fonctions exercées : pièces pour orgue à Mühlhausen ou Weimar, instrumentales et orchestrales à Cöthen, religieuses à Leipzig notamment.

Ses contemporains l’ont souvent considéré comme un musicien austère, trop savant et moins tourné vers l’avenir que certains de ses collègues. Il a formé de nombreux élèves et transmis son savoir à plusieurs fils musiciens pour lesquels il a composé quantité de pièces à vocation didactique, ne laissant cependant aucun écrit ou traité. Mais la fin de sa vie a été consacrée à la composition, au rassemblement et à la mise au propre d’œuvres magistrales ou de cycles synthétisant et concrétisant son apport théorique, constituant une sorte de « testament musical ».

Peu connue de son vivant au-dehors de l'Allemagne, passée de mode et plus ou moins oubliée après sa disparition, pleinement redécouverte au XIXe siècle, son œuvre, comprenant plus de mille compositions, est généralement considérée comme l'aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque : elle a fait l’admiration des plus grands musiciens, conscients de son extraordinaire valeur artistique. Objet d'un culte chez les musicologues et musiciens[3] qui a cependant pu susciter l'ironie de Berlioz[4], Jean-Sébastien Bach est, de nos jours, considéré comme un des plus grands compositeurs de tous les temps, si ce n'est comme le plus grand[5].

Biographie

Origines

Comme nombre de musiciens des XVIIe et XVIIIe siècles, Jean-Sébastien Bach est issu d'une famille de musiciens : mais la famille Bach — peut-être venue de Hongrie au XVIe siècle et implantée en Thuringe pour pouvoir y pratiquer librement sa confession luthérienne — est la plus nombreuse de toutes[6].

Un document, probablement établi par Jean-Sébastien Bach lui-même, donne des informations sur la généalogie et la biographie de cinquante-trois musiciens membres de cette famille ; il est intitulé Ursprung der musicalisch-Bachschen Familie (Origine de la famille des Bach musiciens) et trois copies existent, à défaut du manuscrit autographe[7].

De fait, cette famille exerçait une sorte de monopole sur toute la musique pratiquée dans la région : ses membres étaient musiciens de ville, de cour, d'église, cantors, facteurs d'instruments, dominant la vie musicale de toutes les villes de la région, notamment Erfurt, Arnstadt, etc. Chaque enfant avait donc son destin déterminé : il suivrait l'enseignement de son père, de ses oncles ou d'un frère aîné, puis suivrait leur trace, celle de ses ancêtres et de ses nombreux cousins.

L'ancêtre Veit Bach, que quatre générations séparent de Johann Sebastian, aurait été meunier, boulanger et joueur de cithare. Son fils Hans Bach avait été le premier musicien professionnel de la famille, et avait eu trois fils également musiciens : Johann (1604-1673), Christoph (1613-1661) et Heinrich (1615-1692) ; parmi les enfants de Christoph, on trouve des frères jumeaux : Johann Christoph (1645-1693) et Johann Ambrosius (1645-1695), le père de Johann Sebastian, nés à Erfurt qui était une des villes de résidence de la famille.

Eisenach

Jean-Sébastien Bach naît à Eisenach le 21 mars 1685, selon le calendrier julien alors en usage à Eisenach[9],[10]. La famille Bach est réputée pour ses musiciens, car les Bach qui pratiquent cette profession à l'époque sont déjà au nombre de plusieurs dizaines[11], exerçant comme musiciens de cour, de ville ou d'église dans la région de Thuringe. Jean-Sébastien Bach se situe à la cinquième génération de cette famille depuis le premier ancêtre connu, Veit Bach, meunier et musicien amateur, qui serait venu de Hongrie ou de Slovaquie au XVIe siècle pour fuir des persécutions religieuses, car il était protestant, et se serait installé dans la région à Wechmar.

Jean-Sébastien Bach est le dernier des huit enfants (quatrième survivant)[12] de Johann Ambrosius Bach (1645–1695), trompettiste à la cour du duc[12] et Haussmann, c'est-à-dire musicien de ville[13], et de son épouse Elisabeth, née Lämmerhirt, originaire d'Erfurt. Il est baptisé dans la confession luthérienne dès le 23 mars à l'église Saint-Georges (Georgenkirche).

Son enfance se passe à Eisenach, et il reçoit sa première éducation musicale de son père, violoniste[12] de talent. Il est aussi initié à la musique religieuse et à l'orgue par un cousin de son père, Johann Christoph Bach qui est l'organiste de l'église Saint-Georges et claveciniste du duc[12]. Il fréquente, à partir de ses huit ans, l'école de latin des dominicains d'Eisenach[14].

Ohrdruf

Sa mère, Maria Elisabetha Lämmerhirt, meurt le 1er mai 1694[15], alors qu'il vient d'avoir 9 ans. Le 27 novembre suivant, son père se remarie avec une veuve, Barbara Margaretha Bartholomäi née Keul, mais il meurt quelques semaines plus tard, le 20 février 1695[16],[17]. Orphelin dès dix ans, Jean Sébastien est recueilli par son frère aîné, Johann Christoph, âgé de vingt-quatre ans, élève de Johann Pachelbel et organiste à Ohrdruf — une cinquantaine de kilomètres de là — et sa tante Johanna Dorothea, qui sera l’Ersatzmutter (mère de substitution), dont cinq des neuf enfants seront des musiciens accomplis[18].

Dans cette ville, Jean-Sébastien Bach fréquente le lycée, acquérant une culture plus approfondie que ses aïeux. Il a pour camarades de classe l'un de ses cousins, Johann Ernst Bach et un ami fidèle, Georg Erdmann. Johann Christoph poursuit son éducation musicale et le forme aux instruments à clavier. Johann Sebastian se montre très doué pour la musique et participe aux revenus de la famille en tant que choriste[19],[20] au sein du Chorus Musicus, composé d'une vingtaine de chanteurs[21]. Son frère le laisse suivre la construction d'un nouvel orgue pour l'église, puis toucher l'instrument[21]. Il aime à recopier et étudier les œuvres des compositeurs auxquelles il peut accéder, parfois même contre la volonté de son aîné[22],[23]. La passion d'apprendre restera un de ses traits de caractère et en fera un connaisseur érudit de toutes les cultures musicales européennes[24] : « Le trait le plus saillant de Jean-Sébastien enfant est sa puissante autonomie. Il se garde libre. Il dévore ce qui lui paraît bon. Il travaille. Il imite. Il corrige. Il refait. Il s'impose. C'est un prodigieux empirique. Le génie fait le reste[25]. »

Lunebourg

Le 19 janvier 1700, doté d'une bourse, Georg Erdmann quitte Ohrdruf pour le pensionnat Saint Michel de Lunebourg. Dès le 15 mars suivant, Jean-Sébastien Bach le rejoint, parcourant à pied une distance de plus de 300 km : le désir de retrouver son ami et d'alléger la charge de son entretien par l'aîné, qui est marié et père de famille, le décide probablement à ce changement décisif. Il est admis, avec son ami, dans la manécanterie de la Michaelisschule qui accueille les jeunes garçons pauvres ayant une belle voix.

Outre la musique, il y apprend la rhétorique, le latin, le grec et le français[26]. Il fait la connaissance de Georg Böhm, un compatriote de Thuringe[27], musicien de la Johanniskirche et élève du grand organiste de Hambourg Johann Adam Reinken[28] ; Böhm l'initie au style musical de l'Allemagne du nord[29] et l'on retrouve quelques menuets dans le Klavierbüchlein. Il côtoie aussi à Lunebourg ou à la cour ducale de Celle des musiciens français émigrés, notamment Thomas de La Selle, élève de Lully et professeur de danse[26] : c'est l'approche d'une autre tradition musicale[30] (François Couperin notamment[31], Lully, Destouches et Collasse[32]). Après la mue de sa voix, il se tourne vers la pratique instrumentale : orgue, clavecin et violon. Il peut fréquenter la bibliothèque municipale de Lunebourg et les archives de la Johanniskirche qui recèlent de nombreuses partitions des plus grands musiciens de l'époque[33]. En 1701, il se rend à Hambourg et y rencontre Johann Adam Reinken et Vincent Lübeck, deux grands virtuoses titulaires des plus belles orgues de l'Allemagne du nord.

Arnstadt

En janvier 1703, fraîchement diplômé, Bach prend un poste de musicien de cour dans la chapelle du duc Jean-Ernest III de Saxe-Weimar à Weimar, grande ville de Thuringe. « Il est employé comme laquais et violoniste dans l'orchestre de chambre du frère du duc de Weimar[35]. » Durant sa tenure de sept mois à Weimar[36], il se forge une solide réputation d'organiste. Il est invité à inspecter et inaugurer le nouvel orgue de l'église de Saint-Boniface d'Arnstadt, au sud-ouest de Weimar. Il a dix-huit ans[37].

En août 1703, il accepte le poste d'organiste de cette église[38],[39], qui lui assure des fonctions légères, un salaire relativement généreux, et l'accès à un orgue neuf et moderne. La famille de Bach avait toujours entretenu des relations étroites dans cette ville, la plus ancienne de Thuringe. Mais cette période n'est pas sans tensions : il n'est apparemment pas satisfait du chœur. Des conflits éclatent, et il en vient par exemple aux mains avec un bassoniste, Johann Heinrich Geyersbach. Il semble désirer s'éloigner de l'influence familiale, et son absence non autorisée d'Arnstadt pendant quatre mois en 1705–1706, lui est reprochée par le consistoire de la ville : il avait rendu visite à Buxtehude[40] pour assister aux fameuses Abendmusiken (Concerts du soir) à l'église Sainte-Marie, dans la ville de Lübeck, faisant quatre cents kilomètres à pied pour s'y rendre[41]. C'est à cette époque que Bach achève d'élaborer son art du contrepoint et sa maîtrise des constructions monumentales[42].

Au retour à Arnstadt en janvier 1706[43] — après avoir rendu visite à Reincken à Hambourg et Böhm à Lüneburg — le consistoire lui reproche vivement sa nouvelle manière d'accompagner l'office, entrecoupant des strophes et usant d'un contrepoint si riche que le choral n'en est plus reconnaissable[44]. Le consistoire lui fait, par exemple, le reproche suivant[45] : « comment se fait-il, monsieur, que depuis votre retour de Lübeck, vous introduisiez dans vos improvisations beaucoup trop longues d'ailleurs, des modulations telles que l'assemblée en est fort troublée ? » Le consistoire l'accuse aussi de profiter des sermons pour s'éclipser et rejoindre la cave à vin, et de jouer de la musique dans l'église avec une « demoiselle étrangère », sa cousine Maria Barbara[46].

Mühlhausen

Le décès de l'organiste de l'église Saint-Blaise de Mülhausen, situé à soixante kilomètres d'Arnstadt, lui offre l'opportunité qu'il attendait : de 1707 à 1708, il est organiste à Mühlhausen. Il y écrit sa première cantate, prélude à une œuvre liturgique monumentale à laquelle viendra se rajouter l'œuvre pour orgue. Il compose durant sa vie des cantates pour cinq années complètes de cycle liturgique, soit plus de trois cents. Plusieurs dizaines de ses compositions sont perdues, dont une grande partie date de cette période.

Mühlhausen est alors une petite ville de Thuringe, récemment dévastée par le feu, et Bach peine à trouver à se loger à un prix convenable. Le 17 octobre 1707, il épouse, à Dornheim près d'Arnstadt[31], sa cousine Maria Barbara[47] dont il admire le timbre de soprano. Il doit se battre pour constituer une dot convenable, aidé par l'héritage modeste de son oncle Tobias Lämmerhirt[48], et pour donner à sa femme une place dans les représentations, car les femmes ne sont généralement pas admises à la tribune d'honneur jusqu'au XIXe siècle. Ils ont sept enfants dont quatre atteignent l'âge adulte, parmi lesquels Wilhelm Friedemann et Carl Philipp Emanuel.

Bach rassemble une bibliothèque de musique allemande, et fait travailler le chœur et le nouvel orchestre. Il récolte les fruits de son labeur lorsque la cantate BWV 71, inspirée de Buxtehude[47],[48], écrite pour l'inauguration du nouveau conseil est donnée dans la Marienkirche, où il a son siège[49], le 4 février 1708.

Le gouvernement de Mühlhausen est satisfait du musicien : il ne fait aucune difficulté pour rénover à grands frais l'orgue de la Davii Blasiis (Blasiuskirche ou saint Blaise), et lui confie la supervision des travaux. Il édite à ses frais la cantate BWV 71, l'une des rares œuvres de Bach publiée de son vivant (et unique cantate[50]), et il réinvite par deux fois le compositeur pour la diriger.

Cependant, une controverse naît au sein de la ville[51] : les luthériens orthodoxes, amoureux de musique, s'opposent aux piétistes, plus puritains et qui refusent les arts. Bach, dont le supérieur direct J.A. Frohne est un piétiste, sent que la situation ira en se dégradant, et accepte une meilleure situation à Weimar[52].

Weimar

De 1708 à 1717, il est organiste et premier violon soliste à la chapelle du duc de Saxe-Weimar Guillaume II. Il dispose de l'orgue, mais aussi de l'ensemble instrumental et vocal du duc. Cette période voit la création de la plupart de ses œuvres pour orgue, dont la plus connue, la célèbre Toccata et Fugue en ré mineur BWV 565. Il compose également de nombreuses cantates[53], et des pièces pour clavecin inspirées des grands maîtres italiens et français.

Bach avait la compétence, la technique et la confiance pour construire des structures de grande échelle et synthétiser les influences de l'étranger, italiennes ou françaises[54]. De la musique des Italiens tels que Vivaldi, Corelli et Torelli[55], il a appris l'écriture d'ouvertures dramatiques et en a adopté les développements ensoleillés, les motifs rythmiques dynamiques et les arrangements harmoniques décisifs. Bach a adopté ces aspects stylistiques grâce à sa méthode habituelle de travail : la transcription pour le clavecin[56] et l'orgue, en l'occurrence des concertos de Vivaldi[57], dont il réalise seize pour clavecin et cinq pour orgue seul en douze mois[58].

Il est en particulier attiré par la structure italienne qui fait alterner solo et tutti, dans laquelle un ou plusieurs instruments soli alternent avec l'orchestre dans un mouvement entier[59]. Ce dispositif instrumental italianisant peut être entendu dans la suite anglaise no 3 pour le clavecin (1714) : l'alternance solo-tutti est matérialisée par le passage au clavier inférieur (sonorité plus pleine) ou au clavier supérieur (sonorité plus expressive).

Mais Bach souhaite quitter cette ville où il s'ennuie. Il a comme élève le neveu du duc et son héritier, Ernest-Auguste. Celui-ci, bon claveciniste, avait épousé Eléonore-Wilhelmine d'Anhalt-Köthen, mais critiquait ouvertement la politique de son oncle. Bach passe une bonne partie de son temps au château d'Ernest-Auguste. Voulant marquer son mécontentement à l'égard de son neveu, le duc de Weimar interdit aux musiciens de jouer chez ce dernier, mais Bach ne tient pas compte de cette interdiction. Le duc s'en trouve alors offusqué. En 1716, le maître de la chapelle, Drese, meurt. La place devait alors logiquement revenir à Bach. Le duc, après avoir essayé de s'assurer les services de Georg Philip Telemann, nomme le fils de Drese. Bach affiche alors ouvertement son soutien à Ernest-Auguste et cesse d'écrire des cantates pour Guillaume II.

Le prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc de Saxe-Weimar, avait été très impressionné par la musique écrite par Bach pour le mariage de sa sœur Eléonore-Wilhelmine avec Ernest-Auguste. Il propose à Bach le poste de maître de chapelle de la cour de Köthen, le plus élevé des postes de musiciens permettant à Bach d'être appelé Herr Kapellmeister. Bach, qui avait déjà refusé un poste à la cour du roi de Pologne à Dresde car le duc avait doublé ses appointements pour le garder, accepte cette offre. En apprenant la nouvelle, le duc emprisonne Bach durant un mois, du 6 novembre au 2 décembre. Il compose alors en prison les quarante-six chorals du Petit livre d'orgue (Orgelbüchlein)[60].

Köthen

De décembre 1717 à avril 1723, il succède à Johann David Heinichen (un ancien élève de Köthen[61]) comme maître de chapelle (Kapellmeister) à la cour du prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc de Weimar. Le prince est un brillant musicien (il avait étudié avec Heinichen à Rome[62]) : il joue avec talent du clavecin, du violon et de la viole de gambe. Son Grand Tour de 1710 à 1713 le met en contact avec la musique profane italienne et le convainc de la nécessité de développer la musique profane allemande, d'autant que ses convictions religieuses calvinistes lui interdisent la musique d'église. Une opportunité se présente à lui car Frédéric-Guillaume Ier de Prusse vient d'accéder au pouvoir, et celui-ci ne montre aucun intérêt pour les arts : il licencie les artistes de la Cour et les dépenses baissent de 80 % en une année. Le prince Leopold peut attirer des musiciens de la cour de Berlin vers celle de Köthen, qui dispose rapidement de 18 instrumentistes d'excellent niveau. La musique représente dès lors le quart du budget pourtant limité de la principauté de Anhalt-Köthen, qui devient un important centre musical.

L'ambiance y est informelle, et le prince traite ses musiciens comme ses égaux. Il les emmène à Carlsbad (maintenant Karlovy Vary en République tchèque) pour « prendre les bains », et il joue souvent avec eux, parfois même chez Bach lorsque sa mère Gisela Agnes s'irrite de la présence perpétuelle de l'orchestre au palais. Son poste offre à Bach un certain confort pécuniaire, avec une dotation de 400 talers par an[63]. Le prince Léopold est par ailleurs le parrain de Leopold Augustus Bach, le dernier enfant de Maria Barbara.

Cette période heureuse est propice à l'écriture de ses plus grandes œuvres instrumentales pour luth, flûte, violon (Sonates et partitas pour violon solo), clavecin (premier livre du « Clavier Bien Tempéré »), violoncelle (Suites pour violoncelle seul), et les Six concertos brandebourgeois.

Mais sa femme Maria Barbara meurt le 7 juillet 1720[64], et cet événement le marque profondément. Il en est d'autant plus bouleversé qu'il n'apprend la mort et l'enterrement de son épouse qu'à son retour de Dresde. Il se remarie un an et demi plus tard avec Anna Magdalena Wilcke, fille d'un grand musicien et prima donna de la cour de Coethen[65],[18].

Il songe à quitter cet endroit empli de souvenirs à la recherche d'une ville universitaire pour les études supérieures de ses enfants, d'autant qu'il ne peut composer de musique sacrée dans une cour calviniste. De plus, la deuxième femme du Prince, épousée en 1721, semble être eine amusa, selon les dires de Bach[66], c’est-à-dire peu sensible aux arts en général, et en détourne son mari. Parallèlement, le prince doit contribuer davantage aux dépenses militaires prussiennes[67].

Bach cherche un nouvel emploi. À la Katharinenkirche de Hambourg, il donne un concert très remarqué, en particulier par Johann Adam Reinken, presque centenaire[68], et se voit presque proposer un poste. Il rassemble un recueil de ses meilleures œuvres concertantes (les Six concertos brandebourgeois), et les envoie au margrave de Brandebourg qui lui avait marqué un certain intérêt deux ans auparavant. Il postule à Leipzig, où le poste de Cantor est vacant et lui permet une plus grande renommée dans le Saint-Empire, mais aussi en Pologne et en France : le prince-électeur de Saxe est roi de Pologne et a fréquenté la cour de Versailles, avec laquelle il garde de bonnes relations.

Il obtient le poste de Cantor de Leipzig, succédant à Johann Kuhnau, fonction pourtant d'un rang inférieur à celui de Kapellmeister qu'il occupait auprès du prince. C'est peu après sa nomination, alors qu'il est encore à Köthen, qu'il compose la Passion selon saint Jean destinée à l'église Saint-Thomas de Leipzig. Cette ville de commerce n'a pas d'orchestre de cour et l'opéra a fermé ses portes, sa femme cantatrice doit y abandonner sa carrière. Elle l'aide alors dans ses travaux de copie et de transcription[18].

Leipzig

À Leipzig, le poste de Johann Kuhnau, le Thomaskantor de l'église luthérienne saint Thomas, est à pourvoir. La place ayant été précédemment refusée par Georg Philipp Telemann, le conseil tente de débaucher d'autres compositeurs : Christoph Graupner[70] décline l'offre (son précédent employeur, le landgrave Ernst Ludwig de Hesse-Darmstadt, refuse de lui rendre sa liberté et augmente ses émoluments) ainsi que Georg Friedrich Kauffmann (de) (employé à Merseburg), Johann Heinrich Rolle (employé à Magdeburg), et Georg Balthasar Schott (employé à la Nouvelle Église de Leipzig). Le Docteur Platz, membre du conseil, révèle dans sa correspondance les raisons du choix qu'ils se résolvent à faire[71] : « Pour des raisons importantes, la situation est délicate et puisque l'on ne peut avoir les meilleurs, il faut donc prendre les médiocres. » Bach est choisi le 22 avril 1723[72] et signe son contrat en quatorze clauses le 5 mai[73].

À l'époque Leipzig est la seconde ville de Saxe, un centre d'édition et le siège d'une université[73].

La famille Bach s'installe à Leipzig le 22 mai 1723 et y séjourne jusqu'en 1750. En qualité de Thomaskantor et Director Musices, il est responsable de l'organisation musicale des deux églises principales de la ville (Saint-Nicolas et Saint-Thomas) et enseigne la musique aux élèves de Saint-Thomas. Il doit ainsi fournir de très nombreuses partitions et constitue selon sa Nécrologie[74] un ensemble de « Cinq années de cantates pour tous les dimanches et jours de fête » (rassemblant des cantates datant de Weimar et de nombreuses nouvelles œuvres composées essentiellement avant 1729), sans compter le Magnificat (Noël 1723), les Passions (1724 et 1727), et autres œuvres… De ces trois cents cantates supposées et probables, un tiers environ a malheureusement été perdu. Il n'y a qu'une seule répétition pour les Cantates, mais le Cantor bénéficie de solistes instrumentaux brillants (les trompettistes) ou d'excellent niveau, solistes de passage et étudiants du Collegium Musicum. Les chœurs, dont on ne connaît pas l'effectif exact, sont apparemment capables de chanter des parties difficiles après la formation que Bach leur a dispensée. Bach se heurte souvent à la jalousie de ses confrères qui forcent notamment les élèves à boycotter ses leçons de musique. Il eut sans cesse des rapports tendus avec les autorités civiles et religieuses de la ville, ce qui le poussa plusieurs fois, mais sans résultat, à chercher une meilleure situation ailleurs.

Le 19 novembre 1736, Bach se vit accorder le titre honorifique de compositeur de la Chapelle royale de la cour de Saxe[75], sans toutefois que cela s'accompagnât d'un salaire. À cette occasion, il se fit entendre sur le nouvel orgue Silbermann de la Frauenkirche à Dresde.

Il mène une vie riche en connaissances, constituant une bibliothèque spécialisée en bibliologie, théologie et mystique. Sa femme Anna Magdalena l'aide beaucoup dans sa fonction de Cantor en recopiant toutes ses partitions. Sa fonction de directeur du Collegium Musicum (de 1729 à 1737, puis de 1739 à vraisemblablement 1744) lui permet d'assister à des réunions musicales organisées au Café Zimmermann pour des bourgeois amateurs de musique, et de participer aux débats à l'Université. Il ne manque pas une occasion d'aller à l'opéra de Dresde où son fils Wilhelm Friedemann est organiste. C'est à Leipzig qu'il compose la majorité de ses œuvres sacrées.

Il écrit également la Clavier-Übung (ou Klavierübung), le deuxième livre du Clavier bien tempéré. Il compose aussi un important corpus pour orgue, quatre Passions (dont une à deux chœurs, la célèbre Matthäus-Passion, en français Passion selon saint Matthieu), un Magnificat, trois oratorios, et son testament musical, écrit pour Noël 1724 (Sanctus) et de 1733 à 1749[76] : la grande Messe en si mineur (grand-messe, Hohe Messe, comme on disait en Allemagne au XIXe siècle qui apparaît lors de l'édition complète, en 1845[77],[78]), proche de la messe catholique.

Les dix dernières années de sa vie, renonçant aux activités attachées à la fonction de Kantor, Bach limite sa production essentiellement à la musique instrumentale et surtout de caractère spéculatif. En 1747, il intègre la Correspondierende Societät der musicalischen Wissenschaften fondée par Lorenz Christoph Mizler pour laquelle il dut fournir chaque année une communication scientifique dans le domaine musical (une composition dans le cas de Bach) ainsi que son portrait à l'huile — celui d'Elias Gottlob Haussmann présenté en haut de l'article. C'est pour cette société qu'il compose et fait publier les Variations canoniques (1747), l'Offrande musicale (1748) et il est probable que l'Art de la fugue (laissé légèrement inachevé) devait être la contribution de l'année suivante[81]. Il est dans cette phase de sa vie, où, comme le dit Johann Nikolaus Forkel, « il ne pouvait toucher une plume sans produire un chef-d'œuvre ».

En mai 1747, il se rend en compagnie de son fils Wilhelm Friedemann à Potsdam pour une visite à Frédéric II sollicitée par le souverain lui-même[82] par l'entremise de Carl Philipp Emanuel, claveciniste de la cour depuis 1741.

« Dimanche dernier, Monsieur Bach, le célèbre maître de chapelle de Leipzig est arrivé à Potsdam dans le but d'avoir le plaisir d'y entendre la noble musique royale. Le soir, au moment où la musique de chambre ordinaire de la chambre entre dans les appartements du roi, on annonça à Sa Majesté que le maître de chapelle Bach […] attendait la très-gracieuse autorisation d'entendre la musique. Sa Majesté ordonna immédiatement qu'on le laissât entrer et se mit aussitôt à l'instrument nommé forte et piano et eut la bonté de jouer en personne un thème au maître de chapelle Bach, sans la moindre préparation, sur lequel celui-ci dut exécuter une fugue. Le maître de chapelle s'exécuta de manière si heureuse que Sa Majesté eut la bonté de montrer sa satisfaction, et que toutes les personnes présentes restèrent stupéfaites. Monsieur Bach trouva si beau le thème qui lui avait été présenté qu'il veut porter sur papier une véritable fugue et la faire ensuite graver sur cuivre. »

— Berlinische Nachrichten, Berlin, 11 mai 1747[83]

Il commence à perdre la vue en 1745, et bientôt ne peut plus travailler. Au printemps 1750, il confie par deux fois ses yeux à John Taylor, un « ophtamiatre » réputé, qui ne lui permit pas de recouvrer la vue, sinon par intermittence. Dix ans plus tard, le même John Taylor opère Haendel avec le même résultat. Affaibli par ces opérations de la cataracte, Bach ne survit pas plus de six mois. Le 18 juillet, il recouvre soudainement la vue, mais quelques heures plus tard est victime d'une attaque d'apoplexie. Il meurt le 28 juillet 1750, en début de soirée. Anna Magdalena lui survit dix ans, vivant précairement de subsides de la municipalité.

Enfants

Bach eut vingt enfants de ses deux mariages successifs. Dix mourront à la naissance ou en bas âge, quatre deviendront compositeurs à leur tour : Wilhelm Friedemann, Carl Philipp Emanuel, Johann Christoph Friedrich et Johann Christian. Ils suivront des chemins différents, que Bach voulut prédire en disant de la musique de Carl Philipp Emmanuel : « C'est du bleu de Prusse, ça se décolore[84] », ou de celle de Christian : « Mon Christian est un gamin fort sot et c'est pour cette raison qu'il aura du succès dans le monde[84]. »

Les quatre fils se lancent vite sur la voie du courant pré-classique qui prend alors le pas sur le Baroque.

De sa première épouse, sa cousine, Maria Barbara Bach (1684-1720), Bach eut sept enfants :

  • Catharina Dorothea (baptisée à Weimar le 29 décembre 1708 - morte à Leipzig le 14 janvier 1774),
  • Wilhelm Friedemann (né à Weimar le 22 novembre 1710 - mort à Berlin le 1er juillet 1784),
  • Maria Sophia et Johann Cristoph jumeaux nés et morts à Weimar le 23 février 1713,
  • Carl Philipp Emanuel (né à Weimar le 8 mars 1714 - mort à Hambourg le 14 décembre 1788),
  • Johann Gottfried Bernhard (né à Weimar le 11 mai 1715 - mort à Iéna le 27 mai 1739),
  • Léopold Augustus (né à Köthen le 15 novembre 1718 - enterré à Köthen le 28 septembre 1719).

Il épouse en secondes noces une chanteuse de cour, fille cadette d'un trompettiste, Anna Magdalena Wilcke dont il eut treize enfants :

  • Christiana Sophia Henrietta (née à Leipzig au printemps 1723 - morte à Leipzig le 29 juin 1726),
  • Gottfried Heinrich (né à Leipzig le 26 février 1724 - enterré à Naumburg le 12 février 1763),
  • Christian Gottlieb (baptisé à Leipzig le 14 avril 1725 - mort à Leipzig le 21 septembre 1728),
  • Elisabetha Juliana Friederica (baptisée à Leipzig le 5 avril 1726 - morte à Leipzig le 24 août 1781),
  • Ernestus Andreas (baptisé à Leipzig le 30 octobre 1727 - mort à Leipzig le 1er novembre 1727),
  • Regina Johanna (baptisée à Leipzig le 10 octobre 1728 - morte à Leipzig le 25 avril 1733),
  • Christiania Benedicta Louisa (baptisée à Leipzig le 1er janvier 1730 - morte à Leipzig le 4 janvier 1730);
  • Christiania Dorothea (baptisée à Leipzig le 18 mars 1731 - morte à Leipzig le 31 août 1732);
  • Johann Christoph Friedrich (né à Leipzig le 21 juin 1732 - mort à Bückeburg le 26 janvier 1795),
  • Johann August Abraham (baptisé à Leipzig le 5 novembre 1733 - mort à Leipzig le 6 novembre 1733),
  • Johann Christian (né à Leipzig le 5 septembre 1735 - mort à Londres le 1er janvier 1782),
  • Johanna Carolina (baptisée à Leipzig le 30 octobre 1737 - morte à Leipzig le 18 août 1781),
  • Regina Susanna (baptisée à Leipzig le 22 février 1742 - morte à Leipzig le 14 décembre 1809).

Personnalité et caractère de Bach

Contrairement à beaucoup de compositeurs et artistes, Bach ne recherchait pas une reconnaissance humaine ni sa propre gloire, mais surtout celle de Dieu. Pratiquement toute son œuvre lui était consacrée, en témoignent ses nombreux manuscrits qui se terminent par les initiales S.D.G (pour Soli Deo Gloria : À Dieu seul la gloire)[85],[86]. Selon le musicologue français Gilles Cantagrel, même les compositions dites « profanes » de Bach sont empreintes de références chrétiennes, exprimant parfois « le mystère de la Rédemption sur la Croix » [87].

Héritage musical

Effacement brutal

Avec Johann Sebastian, la musique baroque atteint à la fois son apogée et son aboutissement. Dès sa disparition, le musicien, déjà relativement peu connu de son vivant, est quasiment oublié parce que passé de mode, et dépassé par les nouvelles idées du classicisme, tout comme le contrepoint qu'il a porté à une perfection inégalée.

Le corpus, très largement non publié, des œuvres de Bach passe à ses fils. La part d'héritage que Carl Phillip Emanuel reçoit est conservée avec ferveur, et après sa mort passe en d'aussi illustres mains que celles de la princesse Anne-Amélie de Prusse, Carl Friedrich Zelter, Felix Mendelssohn, Georg Pölchau. Celle de Wilhelm Friedemann est en revanche dispersée (le fruit de la générosité du Bach de Halle, mais aussi celui de sa gêne financière).

Bach est alors passé de mode. De son vivant, il semble qu'il fut considéré comme un virtuose du clavier et un excellent autodidacte de l'écriture musicale.

En tant que diplomate, le baron Gottfried van Swieten se rend à Berlin en 1770 et fréquente la cour de Frédéric II ; au travers de l'enseignement qu'il reçoit de Marpurg et Kirnberger, il découvre et s'intéresse à Carl Phillip Emanuel.

« Entre autres choses, [Frédéric II] me parle de la musique et d'un grand organiste nommé [Carl Phillip Emanuel] Bach, resté pendant un certain temps à Berlin. Cet artiste est doté d'immenses talents, supérieurs à ce que j'ai jamais entendu ou imaginé, pour ce qui est de la profondeur de la connaissance de l'harmonie et de la puissance de l'interprétation. Néanmoins, ceux qui ont connu son père pensent que son fils ne l'égale pas ; le roi s'accorde avec ce jugement et, pour le prouver, une personne chante pour moi [le thème d’] une fugue chromatique qu'il avait donné au vieux Bach et sur laquelle devant lui il avait improvisé une fugue à 3, puis à 4 et enfin à 5 voix. »

— Gottfried van Swieten

Par la suite, Frédéric II lui ayant demandé d'improviser une fugue à 6 voix, Bach répondit qu'une telle improvisation était impossible… Mais en revanche, il l'écrivit et l'envoya au souverain ; cet ensemble de fugues est connue sous le nom de l'Offrande musicale (Musikalisches Opfer).

Wolfgang Amadeus Mozart lui-même ne faisait pas exception à cet oubli, jusqu'en 1782 (il a alors 26 ans) où les rencontres musicales organisées par le baron Gottfried van Swieten lui font découvrir une partie de l'œuvre de Bach et les oratorios de Haendel. En 1787, il découvre un motet et s'exclame[88] : « Pour la première fois de ma vie j'apprends quelque chose. » Mozart assimila cet immense héritage, son écriture en fut changée, et les connaissances acquises se retrouvent dans son œuvre. On pense notamment au Requiem, à la symphonie « Jupiter » (la 41e), dont le quatrième mouvement est une combinaison de forme sonate et de fugue à cinq voix écrite en contrepoint renversable ou à certains passages de La Flûte enchantée.

Ludwig van Beethoven connaissait bien l'œuvre pour clavier[89] de Bach et, jeune, il en jouait une grande partie par cœur. Il a pris exemple sur les Variations Goldberg pour composer ses trente-trois Variations Diabelli pour piano. Vers la fin de sa vie, Beethoven étudia aussi la grande Messe en si mineur. Il s'inspira ensuite de l'art du contrepoint de Bach pour composer sa Missa Solemnis, qu'il considérait comme sa plus grande œuvre.

Renouveau au XIXe siècle

Ce n'est que le 11 mars 1829 que Felix Mendelssohn fit rejouer la Passion selon saint Matthieu à Berlin[90] ; elle fut rejouée plusieurs fois. Il permit ainsi de redécouvrir, au XIXe siècle, le compositeur oublié. L'œuvre est publiée l'année suivante.

Les romantiques, surtout allemands, ont alors repris cet héritage, en l'adaptant aux goûts du XIXe siècle, et particulièrement Brahms, à Vienne. Même le Tristan et Isolde de Richard Wagner, où l'étude attentive de l'Art de la fugue transparaît (notamment dans le Prélude), montre l'influence de Bach. Schoenberg voit même en Bach un précurseur de ses théories, et même si l'on peut contester cette allégation, le novateur viennois a écrit sur Bach des pages passionnantes dans ses nombreux essais.

Cette renaissance est favorisée par deux tendances dominantes de l'époque : le Mouvement national-allemand et le mouvement romantique, intimement liés[91]. En témoigne déjà le sous-titre de l'ouvrage de Forkel (1802) où figurent : « patriotiques » et « véritable » art musical[91], en opposition à l'art italien…

Grand retour

Depuis, son œuvre reste une référence incontournable pour l'ensemble de la musique occidentale. Il semble même que l'enthousiasme gagne l'Asie, et particulièrement le Japon. Le chef d'orchestre, Wilhelm Furtwängler, dont le nom est pourtant souvent associé à celui de Beethoven, déclare à la fin de sa vie[92] :

« Aujourd'hui comme autrefois, Bach est le saint qui trône, inaccessible, au-dessus des nuages. [...] Bach fut le plus grand des musiciens, l'Homère de la musique, dont la lumière resplendit au ciel de l'Europe musicale et, qu'en un sens, nous n'avons toujours pas dépassé. »

Dans les années 1930 à Leipzig, une nouvelle approche de la lecture des œuvres de Bach va être initiée par Karl Straube avec des effectifs instrumentaux et choraux moins imposants que ceux des interprétations du XIXe siècle ; Straube va aussi jouer les œuvres dites théoriques comme l'Art de la fugue (avec orchestre toutefois), tout comme Hermann Scherchen après lui.

L'aboutissement de ce « renouveau baroque » se retrouve à partir des années 1950, avec des interprètes tels que Jean-François Paillard et Marie Claire Alain qui, au sein de la jeune firme Erato, vont permettre à un public de masse de goûter à la musique du cantor, d'abord en France, puis en Europe, aux États-Unis, et au Japon. En Allemagne, Karl Richter acquit une audience internationale avec les œuvres religieuses de J.-S. Bach. D'autres musiciens, tel Glenn Gould, proposèrent également une autre approche de Bach en mettant l'accent sur la sensibilité, la lisibilité des lignes contrapuntiques et la clarté de l'articulation. Au début des années 1950, Wolfgang Schmieder établit un catalogue thématique des œuvres de Johann Sebastian Bach, le Bach-Werke-Verzeichnis (Catalogue des œuvres de Bach), désigné couramment par le sigle BWV qui a été mis à jour par une seconde édition en 1990. Dans les années 1960, le mouvement baroqueux, avec Gustav Leonhardt, Nikolaus Harnoncourt, puis John Eliot Gardiner et leurs nombreux disciples, renouvelèrent l'interprétation en proposant de revenir aux effectifs, aux tempi, à l'ornementation d'origine, ainsi qu'aux instruments d'époque et à leur jeu baroque (cordage, archet…).

Ajoutons enfin que cette musique, même revisitée (Jacques Loussier ou Wendy Carlos), transposée, voire utilisée comme standard de jazz, comme elle l'est fréquemment depuis plus de cinquante ans, garde ses propriétés esthétiques, comme si la richesse de sa structure rendait le reste accessoire.

Œuvres de Jean-Sébastien Bach

Catégorie:Œuvre de Jean-Sébastien Bach

Compositions remarquables

Œuvres vocales

  • Cantates BWV 4, BWV 9, BWV 21, BWV 35, BWV 51, BWV 56, BWV 78, BWV 82, BWV 106, BWV 127, BWV 136, BWV 140 (Cantate du Veilleur), BWV 146, BWV 147 (Que ma joie demeure), BWV 177, BWV 198 (Trauer-Ode), BWV 201, BWV 205, BWV 208, BWV 211, BWV 212.
  • Motets, BWV 225 à BWV 231 ;
  • Messe en si mineur BWV 232 ;
  • Magnificat, BWV 243 ;
  • Passion selon saint Matthieu, BWV 244 ;
  • Passion selon saint Jean, BWV 245 ;
  • Oratorio de Noël, BWV 248 ;

Œuvres pour orgue

  • Sonate en trio pour orgue BWV 528, en mi mineur ;
  • Toccata et fugue en ré mineur pour orgue, BWV 565 et quelques autres couples de préludes et fugues ou de fantaisies et fugues comme BWV 534, 538 (dite Dorienne), 541, 542, 543, 544, 545, 546, 548, 552 (Prélude et triple fugue), 564 (Prélude, adagio et fugue) ;
  • Passacaille et fugue en do mineur BWV 582 ;
  • Concerto en la mineur pour orgue, BWV 593 ;
  • Choral pour orgue Nun komm der Heiden Heiland, BWV 659 ;

Clavecin/piano

  • Inventions et sinfonies, BWV 772–801 ;
  • Les six Suites anglaises, BWV 806–811 ;
  • Les six Suites françaises, BWV 812–817  ;
  • Les six partitas pour clavecin, BWV 825–830 ;
  • Le Clavier bien tempéré, BWV 846–893 ;
  • Fantaisie chromatique et fugue, BWV 903 ;
  • Sept toccatas, BWV 910-916 ;
  • Concerto italien, BWV 971 ;
  • Variations Goldberg, BWV 988 ;
  • L'Art de la fugue, BWV 1080 ;

Musique de chambre

  • Sonates et partitas pour violon seul, BWV 1001–1006 ;
  • Suites pour violoncelle seul, BWV 1007–1012 [partitions]
  • Partita pour flûte seule, BWV 1013 et Sonates pour flûte, BWV 1030–BWV 1035 ;
  • L'Offrande musicale, BWV 1079 ;

Orchestre et concertos

  • Concertos pour violon, BWV 1041, BWV 1042, BWV 1043 ;
  • Les six Concertos brandebourgeois, BWV 1046–1051 ;
  • Concertos pour clavecin, BWV 1052–1065 ;
  • Suites pour orchestre, BWV 1066–1069.

Annexes

Généalogie

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Veit BACH (1520 en Hongrie ?-1619) : meunier
 
 
 
 
 
 
 
Johannes Hans BACH (1580-1626) : violoniste, Stadtpfeifer
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
? (1563-?)
 
 
 
 
 
 
 
Christoph BACH (1613-1661) : musicien
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hein SCHMIED (?-1632)
 
 
 
 
 
 
 
Anna SCHMIED (1578/1580?-1635)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19
 
 
 
 
 
 
 
Johann Ambrosius BACH (1645-1695) : musicien de ville et trompettiste de cour
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
? GRABLER (?-?)
 
 
 
 
 
 
 
Martin GRABLER (1588-?) : fermier, Stadtpfeifer (joueur de fifre)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21
 
 
 
 
 
 
 
Maria Magdalena GRABLER (1614/1616?-1661)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
22
 
 
 
 
 
 
 
? (1593-?)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
23
 
 
 
 
 
 
 
Johann Sebastian BACH
(1685-1750)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Valentin LÄMMERHIRT (1555-1640)
 
 
 
 
 
 
 
Valentin LÄMMERHIRT (1590-1646)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Urtey BRÜLL (1555-1625)
 
 
 
 
 
 
 
Valentin LÄMMERHIRT (1610/1618?-1665)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26
 
 
 
 
 
 
 
13
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27
 
 
 
 
 
 
 
Maria Elisabeth (KOCH) LÄMMERHIRT (1644-1694)[93]
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28
 
 
 
 
 
 
 
14
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29
 
 
 
 
 
 
 
Eva Barbara LÄMMERHIRT (1622-1665/1673? à Eisenach)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30
 
 
 
 
 
 
 
15
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31
 
 
 
 
 
 

Sources :

GeneaNet.org, Geni.com, Ancestry.com, FamilySearch.org, AhnenForschung.net, MartinSchlu.de, Archive.org

Bibliographie

Ouvrages anciens et compilations

  • Johann Nikolaus Forkel (trad. Félix Grenier), Vie, talents et travaux de Jean-Sébastien Bach, Paris, J. Baur, 1876, 287 p. (OCLC 12299063, notice BnF no FRBNF42992389, lire en ligne [PDF])
    Première biographie du compositeur. Traduction de : Über Johann Sebastian Bachs Leben, Kunst und Kunstwerke (1802)(texte sur Wikisource)
  • William Cart, Jean-Sébastien Bach, Les Perséides, 2012, réédition d'un ouvrage de 1885.
  • Albert Schweitzer (préf. Charles-Marie Widor), Jean-Sébastien Bach : Le musicien-poète, Leipzig, Breitkopf & Härtel, 1905 (OCLC 422249368, lire en ligne)
  • Gilles Cantagrel, Bach en son temps, Paris, Fayard, 1997 (1re éd. 1982), 658 p. (ISBN 2-213-60007-4, OCLC 38827650, notice BnF no FRBNF36698655, lire en ligne). 
    Composé de 405 documents d'époque auquel s'ajoute la biographie de Forkel.

Ouvrages modernes

  • Karl et Irène Geiringer, Bach et sa famille : sept générations de génies créateurs. Buchet/Chastel, 1979 (1er éd. 1955, éd. Corrêa). (OCLC 757663641)
  • Luc-André Marcel, Bach, Paris, Seuil, coll. « Microcosme / Solfèges » (no 19), 1961, 188 p. 
  • Adrien Rougier, Les Orgues de Jean-Sébastien Bach, Roudil Frères, Lyon, 1964.
  • Roland de Candé, Jean-Sébastien Bach, Paris, Seuil, 1984, 493 p. (ISBN 2-02-008505-4, OCLC 319750728, notice BnF no FRBNF34763585). 
  • Alberto Basso (trad. Hélène Pasquier), Jean-Sébastien Bach, vol. I : 1685–1723, Paris, Fayard, octobre 1984, 844 p. (ISBN 2-213-01407-8). 
  • Alberto Basso (trad. Hélène Pasquier), Jean-Sébastien Bach, vol. II : 1723–1750, Paris, Fayard, décembre 1985, 1072 p. (ISBN 2-213-01649-6). 
  • Tim Dowley (adaptation française de Marie-José Lamorlette), Bach, Paris, Éditions Gründ, coll. « Grands compositeurs », 1990, 96 p. (ISBN 2-7000-5504-7, OCLC 671797896, notice BnF no FRBNF35081803). 
  • Philippe Zwang, Jean-Sébastien Bach, Paris, Librairie Honoré Champion, Éditeur, 1990
  • Paule du Bouchet, Magnificat : Jean-Sébastien Bach, le cantor, Gallimard, coll. « Découvertes » (no 116), 1991, 192 p. (ISBN 2-07-053144-9, OCLC 24870499, notice BnF no FRBNF35474982). 
  • Alberto Basso, Redécouvrir Jean-Sébastien Bach. Harmonia Mundi, 1997
  • Gilles Cantagrel, Le Moulin et la rivière : air et variations sur Bach, Paris, Éditions Fayard, coll. « Les chemins de la musique », 1998, 664 p. (ISBN 2-213-60128-3, OCLC 467090761, notice BnF no FRBNF36709207). 
    ouvrage couronné par l'Académie Charles-Cros et l'Académie des beaux-arts
  • (en) David Schulenberg, The music of J.S. Bach : analysis and interpretation, University of Nebraska Press (1999), (ISBN 0-8032-1051-5)
  • Davitt Moroney & Dennis Collins, Bach, une Vie. Éditions Actes Sud, 2000, rééd. 2003, (ISBN 2-742741577)
  • Jean Pierre Grivois, Moi JSB, Biographie du compositeur à la première personne. Éd. Héloïse d'Ormesson, 2005
  • Martin Petzoldt (trad. Élise et Philippe Lesage, préf. Gilles Cantagrel), Ce 21 mars 1745, Jean-Sébastien Bach… [« Ioanni Sebastiano sexagenario. Eine Erzählung um den sechzigsten Geburtstag Johann Sebastian Bachs »], Troinex/Drize, Éditions Papillon Rouge, coll. « 7e note », 2008, 111 p. (ISBN 2-940310-33-5, OCLC 428250288, notice BnF no FRBNF42638503)
  • Jean-Luc Delut, Chercheur d'Éternité Jean-Sébastien Bach L'Harmattan, 2009. (ISBN 978-2-296-07958-8)
  • Bertrand Dermoncourt (dir.) et Rinaldo Alessandrini, Tout Bach, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2009, 895 p. (ISBN 978-2-221-10991-5, OCLC 705761285, notice BnF no FRBNF42108828). 
  • Marc Leboucher, Bach, Paris, Gallimard, Collection "Folio biographies", 2013.
  • John Eliot Gardiner (trad. de l'anglais par Laurent Cantagrel et Dennis Collins), Musique au château du ciel : Un portrait de Jean-Sébastien Bach [« Music in the castle of Heaven: a portrait of Johann Sebastian Bach »], Paris, Flammarion, 2014, 747 p. (ISBN 2081334895 et 9782081350236, OCLC 897000905, notice BnF no FRBNF44237212)
  • Éric Lebrun, Johann Sebastian Bach, Paris, Bleu nuit éditeur, collection Horizons, 2016, 176 p. (ISBN 978-2-35884-063-7)

Filmographie

  • Friedemann Bach, le musicien errant. Réal. : Traugott Müller, Allemagne, 1941. Film qui évoque le thème du fils prodigue et de sa disgrâce. On y voit Johann Sebastian Bach donner une leçon à ses élèves.
  • Chronique d'Anna Magdalena Bach. Réal. : Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, Allemagne, 1967. Gustav Leonhardt joue le rôle du compositeur et interprète sa musique[94].
  • Johann Sebastian Bach, the Cantor of Saint Thomas's. Réal. : Colin Nears, Grande-Bretagne, 1985.
  • Mein Name ist Bach, Dominique de Rivaz. : Une fiction qui s'inspire d'un fait divers historique. Mai 1747: Bach part à Potsdam pour le baptême de son petit-fils. Et passe une semaine à la cour du roi Frédéric II de Prusse. Film présenté au festival de Locarno en 2003.
  • Il était une fois Jean-Sébastien Bach. Réal. : Jean-Louis Guillermou, 2003. Une évocation de la vie méconnue du Kantor de Leipzig, basée sur les écrits et reconstitutions de son contemporain Forkel.
  • Le Silence avant Bach (Die Stille vor Bach). Réal. : Pere Portabella, Espagne, 2007. Méditation sur le temps, l'art et la culture autour de la figure et de l'œuvre de Johann Sebastian Bach.

Jean-Sébastien Bach au cinéma

Théâtre

  • Que ma joie demeure ! écrit et joué par Alexandre Astier et mis en scène par Jean-Christophe Hembert. Première représentation : le 5 avril 2012 au Théâtre du Rond-Point.

Hommage

  • Les astéroïdes (1482) Sebastiana et (1814) Bach ont été nommés en son honneur.

Notes et références

  1. du Bouchet 1991, p. 152.
  2. Paul Badura-Skoda, Interpreting Bach at the Keyboard, préface p. viii.
  3. Dermoncourt 2009, p. 304–308.
  4. « On adore Bach, et on croit en lui, sans supposer un instant que sa divinité puisse jamais être mise en question ; un hérétique ferait horreur, il est même défendu d’en parler. Bach, c’est Bach, comme Dieu c’est Dieu. », lettre du 8 novembre 1843, intégrée dans le « Premier voyage en Allemagne » des Mémoires de Berlioz, Michel Lévy frères, 1870, p. 308.
  5. Denis Arnold (dir.), Dictionnaire encyclopédique de la musique, t. 1, Paris : Robert Laffont, 1999, p. 169 ; David Pogue et Scott Speck, La Musique classique pour les nuls, Éditions First, 2006, p. 34 ; Dermoncourt 2009, p. XIII.
  6. Basso 1984, p. 32
  7. Basso 1984, p. 33
  8. Dermoncourt 2009, p. 528
  9. Le 31 mars selon le calendrier grégorien, adopté seulement en 1701 en Allemagne.
  10. Basso 1984, p. 213
  11. Dowley 1990, p. 7, compte 75 musiciens du XVIe au XIXe siècle.
  12. Dowley 1990, p. 8
  13. Marcel 1961, p. 11
  14. Marcel 1961, p. 14
  15. Basso 1984, p. 222
  16. Basso 1984, p. 223
  17. C'est-à-dire le 31 janvier dans le calendrier Julien. Marcel 1961, p. 17
  18. Philippe Lesage, Anna Magdalena Bach et l’entourage féminin de Jean-Sébastien Bach, Papillon, 2011, 304 p. (ISBN 9782940310432)
  19. Marcel 1961, p. 18
  20. du Bouchet 1991, p. 19
  21. Dowley 1990, p. 12
  22. Basso 1984, p. 229
  23. Cantagrel 1982, p. 24 et 341 (document no 399)
  24. du Bouchet 1991, p. 20
  25. Luc-André Marcel, « Ses héritiers », dans Marcel Brion (et collectif), Jean-Sébastien Bach, Paris, Hachette, coll. « Génies et Réalités », 1973, 203 p. (OCLC 831125502, notice BnF no FRBNF32910712), p. 218
  26. Marcel 1961, p. 20
  27. Dowley 1990, p. 14
  28. du Bouchet 1991, p. 26
  29. Marcel 1961, p. 25
  30. du Bouchet 1991, p. 24
  31. Marcel 1961, p. 23
  32. Dowley 1990, p. 16
  33. du Bouchet 1991, p. 22
  34. Basso 1984, p. 302
  35. Cantagrel 1982, p. 25 (lire en ligne)
  36. Basso 1984, p. 247–248 : du 4 mars au 13 septembre 1703.
  37. Basso 1984, p. 249
  38. Cantagrel 1982, p. 26–27 (document no 8, lire en ligne).
  39. du Bouchet 1991, p. 31
  40. Basso 1984, p. 259
  41. du Bouchet 1991, p. 34
  42. Basso 1984, p. 260
  43. Dowley 1990, p. 21
  44. Basso 1984, p. 261–262
  45. Cantagrel 1982, p. 32 (document no 11).
  46. Basso 1984, p. 263
  47. du Bouchet 1991, p. 39
  48. Dowley 1990, p. 22
  49. Basso 1984, p. 276
  50. Cantagrel 1982, p. 476 (note 112)
  51. du Bouchet 1991, p. 44
  52. Basso 1984, p. 283
  53. Basso 1984, p. 406–407. Composées en mars 1714, lorsqu'il est nommé konzertmeister et décembre 1716, seize sur les trente-trois nous sont parvenues dans leur version originale et ont presque toutes été reprises à Leipzig, la décennie suivante).
  54. Basso 1984, p. 461 sqq
  55. Basso 1984, p. 465
  56. Cantagrel 1998, p. 344
  57. Cantagrel 1998, p. 335–336
  58. du Bouchet 1991, p. 60
  59. du Bouchet 1991, p. 59
  60. du Bouchet 1991, p. 65
  61. Dermoncourt 2009, p. 448
  62. Dermoncourt 2009, p. 15
  63. Marcel 1961, p. 76
  64. du Bouchet 1991, p. 77
  65. du Bouchet 1991, p. 84
  66. En 1730 Bach résume ainsi son passage à Köthen : « Je trouvai là-bas un prince favorable, aimant autant que connaissant la musique et je pensais y terminer mes jours. Mais il advint que ladite altesse sérénissime épousa une princesse de Bernburg, et il apparut alors que l'inclination dudit prince pour la musique tiédissait, d'autant plus que la princesse semblait être une amusa [une ignorante] ». Cantagrel 1982, p. 125 (document no 120).
  67. du Bouchet 1991, p. 85
  68. Dowley 1990, p. 44
  69. Cantagrel 1998, p. 381.
  70. Dowley 1990, p. 45.
  71. du Bouchet 1991, p. 88.
  72. du Bouchet 1991, p. 90.
  73. Dowley 1990, p. 47.
  74. Cantagrel 1982, p. 345 (document no 399.
  75. Cantagrel 1982, p. 162 (document no 159).
  76. Basso 1985, p. 557.
  77. Basso 1985, p. 558.
  78. Edmond Lemaître (dir.), Guide de la musique sacrée et chorale, l'âge baroque 1600–1750, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », 1992, 828 p. (ISBN 2-213-02606-8, OCLC 708322577, notice BnF no FRBNF36654339), p. 126
  79. Cantagrel 1982, p. 338 (document no 399).
  80. Dermoncourt 2009, p. 552.
  81. Dermoncourt 2009, p. 553.
  82. Marcel 1961, p. 158.
  83. Cantagrel 1982, p. 209. Cet encart décrit la genèse de l'Offrande musicale.
  84. Bach, « Les témoins d'une vie », Hachette, 1985.
  85. [1] Bach sur Encyclopédie Larousse
  86. [2] Article sur Cité de la musique
  87. Histoire du christianisme, p. 357 (Alain Corbin)
  88. Marcel 1973, p. 220
  89. Marcel 1973, p. 223.
  90. Marcel 1973, p. 227
  91. Jacques Handschin, « Jean-Sébastien Bach – Introduction », dans Roland Manuel (dir.), Histoire de la musique, t. 1, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Encyclopédie de la Pléiade », 1960, 2236 p. (ISBN 2070-104036, OCLC 852916, notice BnF no FRBNF33042676), p. 1885.
  92. Wilhelm Furtwängler, Musique et Verbe, « Collection Pluriel », Albin Michel/Hachette, 1979, texte de 1951 p. 265 et 272.
  93. LÄMMERHIRT est parfois orthographié LEMMERHIRT
  94. (Lire en ligne), entretien avec G. Leonhardt sur J.-S. Bach évoquant sa rencontre avec Straub : «... enfin un réalisateur qui avait la même approche de Bach et le même respect que moi. »

Liens

Articles connexes

  • Liste des œuvres de Jean-Sébastien Bach
  • Écoles allemandes d'orgue
  • Musique de clavecin
  • Bach Gesellschaft
  • Neue Bachgesellschaft
  • Neue Bach-Ausgabe
  • Famille Bach
  • Andreas Bach Buch
  • Manuscrit Möller

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